James Bartholomew fonde le Musée de la terreur communiste

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Good bye Staline!

 Sylvie Perez-


Déportations, exécutions de masse, famines… Malgré l’horreur de l’expérience communiste, le mirage égalitaire continue d’éblouir une jeunesse bernée par sa propre inculture. C’est pour elle que James Bartholomew a fondé le Musée de la terreur communiste, dont les témoignages vidéo, documents et objets sont propres à dessiller les rêveurs les plus naïfs.


Avec gourmandise, James Bartholomew, journaliste et essayiste londonien reconverti en directeur de musée, démaillote de son papier bulle sa dernière acquisition, puis extrait d’une boîte capitonnée de satin une figurine de 30 centimètres de haut en parfait état représentant l’un des épisodes les plus abjects du maoïsme. Un garde rouge en porcelaine peinte parade, le pied posé sur le dos d’un intellectuel à genoux. Le héros de la Révolution culturelle brandit d’une main le Petit Livre rouge, et de l’autre désigne du doigt l’ennemi du peuple. L’objet, glaçant, dûment légendé, devrait marquer les esprits et ouvrir les yeux d’une génération peu au fait de l’histoire du communisme. Un sondage de 2015 publié par le think tank anglais New Culture Forum révélait que 70 % des 16-24 ans ignorent qui est Mao Zedong.

Révolution culturelle en Chine : un garde rouge humilie un intellectuel. © Sylvie PerezRévolution culturelle en Chine : un garde rouge humilie un intellectuel. © Sylvie PerezLongue est la route par le précepte, courte et facile par l’exemple… « Mon ambition n’est pas de changer le monde, mais de nous protéger du désastre. Il faut informer le public de la réalité du communisme », dit Bartholomew en dépliant le prototype d’un fascicule intitulé « Communisme : un recueil des faits », rédigé par ses soins et maquetté par un graphiste bulgare et bénévole. L’ouvrage, bourré de repères historiques et de données chiffrées, est destiné à être distribué dans les écoles. Un nouveau Petit Livre rouge ? « Plus court et nettement plus fiable », rigole Bartholomew.

94.35 millions de morts

Khieu Samphan, numéro 2 du régime khmer rouge, donna un jour à de jeunes révolutionnaires sa définition du communisme : « Zéro pour toi, zéro pour moi, la vraie égalité. » C’est cette calamité que Bartholomew voudrait éviter à ses compatriotes : « Le communisme, testé dans une vingtaine de pays, se caractérise par quelques invariants peu souhaitables : parti unique, régime de terreur, police politique, propagande d’État, fiasco économique, corruption, persécution de la population, famines. Le bilan du communisme, entre 80 et 100 millions de morts, se précise avec le temps, le travail des historiens et l’ouverture des archives à l’Est. Famine Rouge, l’ouvrage de l’Américaine Anne Applebaum(1), fournit l’estimation la plus à jour de la famine en Ukraine infligée par Staline au début des années 1930 : 3,9 millions de victimes. Concernant la Chine, je me fie aux travaux de l’historien Frank Dikötter. »(2)

Il a fallu attendre 2006 pour que les crimes du communisme intègrent la mémoire officielle de l’Europe. Le Conseil de l’Europe a alors publié une évaluation des morts du communisme : 94,35 millions (dont 65 millions en Chine, 20 millions en URSS, 2 millions au Cambodge, 2 millions en Corée du Nord, 1 million au Vietnam, 1 million en Europe Orientale). Une « Journée européenne de commémoration des victimes du stalinisme et du nazisme, rebaptisée « Journée européenne du souvenir » ou « Jour du Ruban noir », a été instaurée en 2009 mais, fixée le 23 août en référence au pacte germano-soviétique, elle est peu médiatisée – les Européens étant, à la mi-août, moins enclins au devoir de mémoire qu’à la baignade en mer. Si les pays de l’Est, derniers arrivants dans l’UE, ont voulu rappeler leurs souffrances pour bannir l’idéologie rouge, les partis communistes côté Ouest condamnent le stalinisme, pas le communisme. En vérité, depuis 1917 l’Europe n’a cessé de détourner le regard de la catastrophe communiste. En

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Un commentaire

  1. Posté par Sergio le

    On nous parle d’une jeunesse bernée par son inculture. La réalité est bien pire. Ce sont les politiciens de tout bord, les journalistes, les institutions et les nations cornaquées par l’Union Européenne mondialiste gendrée et racisée qui nous font vivre dans une ambiance malsaine et délétère.

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