Article paru dans le Magyar Nemzet le 8 mars 2021.
Les eurodéputés du parti polonais PiS (« Droit et justice ») attendent le FIDESZ à bras ouverts dans leur groupe parlementaire européen. Confiant ses pensées à Magyar Nemzet, un eurodéputé de ce parti affirme que l’avenir, c’est le plan d’unification de la droite européenne de Viktor Orbán.
– « J’ai parlé aux Polonais, j’ai parlé à ce grand ami de la Hongrie qu’est monsieur Matteo Salvini, nous avons parlé avec la présidente du second parti de droite italien, madame Meloni » – c’est dans ces termes que s’exprimait vendredi dernier le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, après l’annonce de la décision prise par le FIDESZ de quitter le groupe parlementaire du Parti Populaire Européen (EPP). Au moment où nous parlons, les douze eurodéputés du FIDESZ siègent déjà sur les bancs des indépendants au Parlement européen (PE), décision qui sera annoncée ce lundi en séance par le président du PE, David Sassoli. En plein milieu des négociations en cours avec de potentiels alliés de rechange, Magyar Nemzet a posé quelques questions à Dominik Tarczyński, eurodéputé sous les couleurs du PiS, sur la rupture au sein du PPE et ses conséquences.
– « On verra bien ce qui arrivera, mais, en ce qui me concerne, j’espère de tout cœur que le FIDESZ atterrira aux Conservateurs et Réformateurs Européens (CRE). Ce serait merveilleux ! L’essentiel, c’est que nous autres, hommes de droite, nous soyons solidaires et unis. »
– nous a déclaré cet élu du parti de gouvernement polonais, remarquant au passage que, quoi qu’on en dise, cette décision des Hongrois ne peut qu’affaiblir le PPE, car « moins de députés, cela veut dire moins de voix », sachant que la délégation du FIDESZ est d’une taille non-négligeable.
– « À mon avis, il était largement temps pour eux de quitter le PPE » – a ajouté Dominik Tarczyński, qui était « tout naturellement » au courant du texte récent dans lequel le Premier ministre Viktor Orbán, président du FIDESZ, imagine déjà la construction d’une droite démocratique européenne sans le PPE.
– « Ce plan, c’est notre avenir. Comme je l’ai déjà dit, il n’y a pas d’alternative : la droite européenne doit se serrer les coudes, nous n’avons tout simplement pas le choix. »
Les analystes aussi en sont réduits aux spéculations
Il y a peu, Magyar Nemzet a consacré un article au fait que Giorgia Meloni, présidente du parti européen ECR a, en marge de sa sortie du groupe parlementaire du PPE, adressé au Premier ministre hongrois une lettre l’assurant de sa solidarité – tandis que Matteo Salvini, président de la Lega italienne (opposée à l’immigration, et dont les eurodéputés n’appartiennent pas au CRE, mais au groupe parlementaire du parti Identité et démocratie – n.d.l.r.), envoyait un tweet public au FIDESZ. Dans un texte récent, un analyste de VoteWatch Europe basé à Bruxelles souligne qu’au PE, le vote des députés du FIDESZ a le plus souvent coïncidé avec celui du PPE qu’il viennent de quitter, suivi de celui des CRE (à hauteur de 72%). Dans le cas d’Identité et démocratie, les deux votes coïncident « en tout et pour tout » à hauteur de 51%.
En tout état de cause, Tamás Deutsch, chef de la délégation FIDESZ au PE, avait, après la rupture, prévenu dès la semaine dernière : pour l’instant, il ne vaut pas la peine de se perdre dans des spéculations, son parti trouvera bien la formation européenne au sein de laquelle il pourra représenter les intérêts nationaux hongrois avec un maximum d’efficacité et de succès.
Tamara Judi (Bruxelles)
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Traduit du hongrois par le Visegrád Post
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