Journée de la femme : quand trans et féministes se tapent dessus

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Tout n’est pas rose, inclusion et tolérance au royaume de l’arc-en-ciel. La prétendue convergence des luttes contre le patriarcat a fini en bastonnade, le 7 mars dernier. Dimanche, place de la République à Paris, se tenait un rassemblement « en faveur du droit des femmes. » A battre le pavé : des militantes féministes, évidemment, et notamment des membres du CAPP – le Collectif pour l’abolition de la prostitution et de la pornographie – dont certaines sont des survivantes de la prostitution ou de l’industrie pornographique. Oui, mais voilà, la présence de ces dames n’a pas plu à d’autres féministes, membres d’Action antifasciste Paris-Banlieue, quant à elles activistes trans et queer antifascistes (sic), revendiquant le droit de se prostituer et de se voiler, entre autres.

Divergences de vues

Ces dernières n’ont pas apprécié la pancarte d’une militante féministe et ancienne Femen, Marguerite Stern, qui affichait « Vive le sexe féminin ». Pour la classe, on repassera. Cependant on imagine bien que ce n’est pas la vulgarité qui a dérangé Action antifasciste mais l’allusion au fait qu’un homme reste un homme, fût-il trans. C’est d’ailleurs ce que le mouvement reproche à Marguerite Stern, que tous présentent comme une grande féministe devant l’Eternel. La demoiselle a eu le tort d’affirmer sur les réseaux sociaux quelques réalités concernant les trans. « Penser ou dire que tu es une femme ne fait pas de toi une femme. C’est la même chose si je dis que je suis Noire : je peux le dire mais je ne le serai jamais. C’est la réalité des choses. Des faits. »

Au menu donc : jets d’œufs, injures, menaces et exfiltration, par les forces de l’ordre, des personnes visées, menacées parce qu’elles seraient islamophobes car contre le port du voile. Et réactionnaires car contre la prostitution et la pornographie. On appréciera la cohérence d’Action antifasciste, défenseur de la femme voilée et cautionnant donc, de ce fait, l’islam, pas spécialement tendre avec les trans et les homosexuels.

Même au sein des mouvements féministes et LGBT, la dissension se fait jour, entre ceux qui revendiquent une prétendue liberté sans limite aucune – et donc pour la prostitution, la pornographie, la GPA et toutes les dérives possibles et imaginables – et celles qui veulent conserver encore quelques barrières en demandant l’abolition de la prostitution et de la pornographie ou encore la GPA qu’elles identifient, à raison, comme un esclavage. Or, ces quelques limites, si maigres et ténues soient-elles, semblent encore insupportables à d’autres. Ainsi le mouvement Action antifasciste Parie-Banlieue revendique-t-il sur son compte : « Nous avons décidé de nous attaquer frontalement aux formes de féminismes qui puisent leurs sources théoriques dans des idéologies identitaires réactionnaires et civilisationnistes et se réinventent dans une forme de fémo-nationalisme qui ne remet pas en cause les structures sociales oppressives et nourrit les oppressions. […] il n’y a pas de féminisme sans les putes, les trans et les femmes qui portent le voile. »

Bienvenue dans le monde de l’absurde où une fausse conception de la liberté et de l’homme en a fait sombrer certains dans la folie furieuse. •

 

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