Le test d’une Suisse libérale – non à l’initiative d’Egerkingen. Le gauchisme libéral-libertaire, soutenu et applaudi par le « grand capital », veut imposer la burqa!

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Le test d’une Suisse libérale – non à l’initiative d’Egerkingen

C’est l’histoire d’un groupe qui n’aimait pas l’islam. D’abord les minarets, et maintenant le niqab. Jusqu’en 2020, le destin de cette nouvelle initiative paraissait clair: un bis repetita de la votation sur les minarets. Mais les initiants du comité d’Egerkingen doivent composer avec deux contre-feux majeurs. D’une part, un important débat de société a lieu sur l’opportunité de cette initiative et la vision de la Suisse qu’elle propage. Les défaites des initiatives UDC ont laissé des traces. D’autre part, l’initiative est votée dans le contexte le plus improbable qui soit. Au moment du dépôt de l’initiative le 15 septembre 2017, qui aurait pu penser que le vote aurait lieu dans une Suisse masquée ?

Les argumentaires contre l’initiative sont nombreux et solides. En très bref :

  • La contrainte est déjà punie en Suisse. Forcer une personne à faire quelque chose – par exemple porter un vêtement particulier – est punissable.
  • L’initiative porte sur une problématique qui n’existe pas. Selon l’université de Lucerne, entre 20 et 30 femmes portent un niqab en Suisse. Selon l’auteur de l’étude, toutes les femmes qui portent le niqab en Suisse le font clairement de manière volontaire.
  • L’Etat ne devrait pas se mêler de la manière dont les personnes s’habillent. Il ne devrait pas interdire certains morceaux de tissu. Des signaux d’alarme additionnels devraient s’enclencher car, une fois de plus, l’Etat veut réglementer l’habillement des femmes.
  • La pandémie a démontré que se couvrir le visage n’empêchait pas la vie en société. Le « vivre-ensemble » est possible, même pour la vingtaine de femmes qui décident de porter un niqab. L’expérience de la pandémie a démontré que la société ne s’effondrait pas si le visage se voilait.
  • La situation est complètement différente dans les Etats totalitaires où les droits fondamentaux ne sont absolument pas respectés. Il faut renforcer la politique étrangère suisse et sa politique des droits de l’homme. Par contre, adopter des mesures liberticides en Suisse n’améliore pas la situation des femmes dans ces Etats autoritaires.

Au-delà de cet argumentaire, l’initiative représente un test majeur pour la société libérale. Elle nous pose une question de société fondamentale : sommes-nous prêts à accepter un comportement que nous trouvons étrange, incompréhensible, choquant ? A cette question, il faut dire oui. La tâche est tout sauf simple, il faut se faire violence pour accepter une altérité aussi profonde. Cette attitude respectueuse des convictions des uns et des autres s’entraîne. Notre muscle “libéral”  peut se renforcer à force d’entraînements. Pour ce faire, chacun d’entre nous doit puiser dans ces situations où il fait l’expérience d’un minoritaire et où une majorité peut être tentée d’imposer ses choix. Que chacun se pose honnêtement la question suivante : si j’étais une femme de confession musulmane qui souhaitait montrer sa piété de la manière la plus totale, voudrais-je que la majorité m’interdise de porter un niqab ? 

Ce test de libéralisme grandeur nature se déroule car le comité d’Egerkingen fait souffler un vent mauvais. Après avoir réussi à inscrire une discrimination crasse dans la Constitution (l’interdiction des minarets), le comité reprend son objectif : créer un « nous » et un « eux ». La recette est vieille comme le monde : le « nous » doit créer un “ennemi commun” pour se rassurer sur son identité de groupe. Nous sommes « nous », car nous n’acceptons pas ce « eux » si différent.

Et pourtant, il y a une autre narration possible : ce « nous » se définit par la défense des libertés fondamentales. Nous sommes ce « nous » car nous sommes libres et nous respectons cette liberté. Notre grandeur se mesure à notre capacité d’accepter les autres résidents dans leurs différences, et à construire ensemble une société meilleure.

En choisissant de raconter une Suisse où la liberté et l’égalité sont les valeurs essentielles, nous pourrons contrecarrer le projet destructeur du comité d’Egerkingen. En vue du vote du 7 mars, nous sommes mis au défi de la confiance. A titre individuel et en tant que société, sommes-nous suffisamment en confiance pour accepter le choix étrange de quelques personnes ? Avons-nous les ressources pour nous adonner à la critique sans tomber dans la tentation de l’interdiction ? Il le faut pour que la Suisse reste en accord avec ses valeurs de liberté et d’égalité.

Johan Rochel

Illustration Operation Libero

Ndlr. Voir nos articles sur ces "Mouvements citoyens" qui se disent libres et indépendants! Nous avons consacré plus de 20 articles afin de montrer ce que recouvre en réalité ces mouvements. Il suffit de taper : Opération Libero. Quelques exemples seulement, ici ,  ici. ici, ici, ici, ici, etc.

4 commentaires

  1. Posté par Lucide le

    Et Zermatt avec des minarets, ça serait tellement beau et tellement signe de progrès !

  2. Posté par Lucide le

    « A construire ensemble une société meilleure »…. c’est sûr qu’avec des burqas, notre société va vers du meilleur……

  3. Posté par Sergio le

    L’islamogauchisme et les médias ont jeté toutes leurs forces pour que le prophète triomphe. Chaque jour, notre liberté recule à la satisfaction générale des traîtres qui nous gouvernent. Nos élites auront réussi l’impossible: faire cohabiter le mahométisme avec des asexués sans qu’ils soient castrés.

  4. Posté par antoine le

    Fausse question :
     »Que chacun se pose honnêtement la question suivante : si j’étais une femme de confession musulmane qui souhaitait montrer sa piété de la manière la plus totale, voudrais-je que la majorité m’interdise de porter un niqab ? »
    Si je suis une immigrée, vaudrait-il pas mieux que je m’intègre dans le pays d’accueil et que je respecte ses us et coutumes ?
    Selon l’affirmation suivante :
     »Selon l’université de Lucerne, entre 20 et 30 femmes portent un niqab en Suisse »
    c’est lorsque le nombre est restreint que l’on peut encore agir ! Lorsqu’il y en aura des centaines de milliers, ça sera vraiment trop tard.
    Comment se fait-il que les pays comme l’Iran et l’Égypte ont maintenant presque que des femmes voilées ? La répression est extrêmement sévère en Iran !
    La femme en général est de moins en moins considérée … Égalité Homme-Femme, vous n’y pensez PAS !!

    Constatation :
    https://lesobservateurs.ch/2019/02/04/ces-musulmanes-qui-osent-retirer-le-voile/
    Le Tessin a interdit la burqa
    https://lesobservateurs.ch/2015/04/02/le-niqab-au-tessin-nos-valeurs-avant-le-tourisme/
    Lire  »J’accuse » de Djavann Charhdortt
    https://www.fr.fnac.ch/a12647017/Chahdortt-Djavann-Iran-j-accuse

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