Italie. La charge de Salvini contre les magistrats fait des remous en Italie.

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La charge de Salvini contre les magistrats faits des remous en Italie

Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini à Milan le 28 août 2018 / © AFP/Archives / MARCO BERTORELLO

La charge de Matteo Salvini, chef de l'extrême droite et ministre de l'Intérieur, contre les magistrats qui enquêtent sur lui provoque des remous en Italie, jusqu'au sein du gouvernement d'union avec les antisystème du Mouvement 5 étoiles (M5S).

Le parquet de Palerme (Sicile) a ouvert une enquête contre M. Salvini pour séquestration aggravée d'environ 170 migrants maintenus 10 jours en août sur le navire des garde-côtes qui les avait secourus.

"Un organe de l'Etat enquête sur un autre organe de l'Etat. Avec la toute petite différence que vous avez élu cet organe de l'Etat", alors que les magistrats "n'ont été élus par personne et ne répondent (de leurs actions) devant personne", a commenté le ministre dans une vidéo sur Facebook.

En Italie, cette attaque a rappelé les diatribes régulières contre les juges de Silvio Berlusconi, qui a affronté une litanie d'enquêtes et de procès pendant ses années de pouvoir dans les années 1990 et 2000.

Giovanni Legnini, vice-président du Conseil supérieur de la magistrature, a exprimé sa "grande inquiétude" face à des propos portant atteinte "au prestige et à l'indépendance de la justice".

Alors que l'opposition, en particulier de gauche, est immédiatement montée au créneau, le malaise se faisait sentir parmi des élus du M5S, qui prônait à ses débuts une exemplarité radicale des politiques mais a depuis légèrement assoupli ses règles.

Luigi Di Maio, chef de file du M5S et vice-Premier ministre comme M. Salvini, a déclaré samedi avoir appelé son allié vendredi soir pour lui exprimer sa désapprobation.

"Je lui ai dit qu'il ne fallait pas attaquer les magistrats, parce que ce sont les mêmes magistrats qui arrêtent les corrompus, les mafieux et les passeurs", a-t-il expliqué, tout en répétant que la décision d'interdire le débarquement des migrants avait été partagée par l'ensemble du gouvernement.

Les deux hommes devaient se retrouver dans la soirée pour s'expliquer, selon la presse, mais M. Salvini a déjà baissé d'un ton samedi, en reconnaissant: "Je ne suis pas au-dessus des lois".

Dans sa vidéo de vendredi, il en a appelé à ses électeurs "complices". Sur Twitter, le mot-clé #ComplicediSalvini (complice de Salvini) s'est rapidement hissé sur le podium des plus partagés en Italie, où les médias ont relevé le soutien de centaines de comptes américains dans la nuit de vendredi à samedi.

M. Salvini s'en est aussi pris aux procureurs de Gênes qui cherchent à récupérer les 49 millions d'euros de fonds publics indûment perçus par la Ligue entre 2008 et 2010, après la condamnation pour fraude d'anciens responsables du parti qu'il dirige depuis 2013.

Sur ce point, il a reçu le soutien du chef du gouvernement, Giuseppe Conte, avocat et professeur de droit: "Imaginez le chef d'un parti qui du jour au lendemain n'a plus un euro à disposition (...). Si je n'étais pas dans mes fonctions actuelles, je me serais proposé pour défendre la Ligue".

(©AFP / (08 septembre 2018 20h45)

 

5 commentaires

  1. Posté par miranda le

    Les méthodes utilisées par les « tueurs » de politiques sont bien connues maintenant. La plus violente a été celle vécue par Strauss Khan. Bien que son cas ne soit pas reluisant. Mais il est resté « vivant ». D’autres n’ont pas eu cette chance.

    Mais à ces méthodes répondent d’autres méthodes de gens qui ne veulent plus que ces pouvoirs se croient libres d’agir en toute impunité.

    Ainsi, après les changements de pouvoir, assiste-t-on au va et vient « permanent », des anciens du pouvoir , ceux qui se pensaient au dessus des lois, devant les TRIBUNAUX. Le harcèlement judiciaire devient « justement » réparti. Un coup pour toi, un coup pour moi..

    Mais ça ronge quand-même de devoir se défendre. A la longue ça épuise, d’après ce qu’en disent ceux qui le vivent. Tant mieux pour les traîtres à la nation.

  2. Posté par Sergio le

    Portant atteinte « au prestige et à l’indépendance de la justice ». A mourir de rire, dites-moi ce que cette justice a de prestigieux ! Dites-moi ce que ces divinités, appelées juges, ont de singulier. A la manière des souteneurs, ils font des lois leurs filles de joie.

  3. Posté par Diablotin le

    L’indépendance des juges… De quelle loge font-ils partie ceux-ci? 😉 Auraient-ils, par le plus grand des hasards, des liens avec George Soros, ou avec le Bilderberg? Quelle est leur orientation politique?

  4. Posté par Masconi le

    C’est une honte de qualifier Salvini comme le chef du parti de l’extrème droite car cette affirmation est mensongère: la Lega n’est pas un parti d’extrème droite. Salvini cherche à juguler l’immigration clandestine qui enrichi les mafia. C’est un commerce d’êtres humains incalifiable qui rapporte des milliards d’euros aux trafficants….. qui destabilise l’Europe et ne resou pas les problèmes de l’Afrique.
    Cette attitude n’est pas du goût de la gauche européenne qui aimerait voir ‘Europe invahie par l’Afrique……

  5. Posté par Michel le

    L’argent est le nerf de la guerre … Et de la politique !
    Giuseppe Conte, avocat et professeur de droit le dit clairement « Imaginez le chef d’un parti qui du jour au lendemain n’a plus un euro à disposition  »
    Et oui, cela se fait déjà en France (On est les champions !) , voyez l’action « préventive « des juges d’instruction avec le RN : Ils ont « confisqué » en juin dernier – c’est une première- !
    2 millions d’euros de la dotation publique qui devait lui être versée au titre du financement public des partis -comme pour les autres partis politiques-, pour le cas où le parti serait condamné ! Du jamais vu, et cela suite au soupçon de détournement « présumé « de fonds publics européens dans une affaire…
    C’est de l’assassinat politique, c’est inouï , ou « comment tuer un parti politique en le condamnant à mort », sans jugement bien sûr.
    Sur un autre registre, F. Fillon, celui qui était trop bien placé lors de la course à la présidence : Il a bien été dézingué lui aussi . Souvenez-vous de la rapidité mise à son exécution , dans ce qui a été appelé l’affaire Pénélope »- suspicions d’emploi fictif » , lors de la campagne électorale…Les coups tordus, cela marche bien !
    Cet été, nous avons appris que nous avions des « Tontons Macoutes » à la française -voir Benalla- . Nous savons maintenant aussi, que dans le cadre du combat contre une formation politique, d’un parti d’opposition, qui vous met en grosses difficultés et risque très fort de vous dépasser, il suffit tout simplement de l’étrangler financièrement, lorsque vous en avez
    le POUVOIR.
    La prévention ? Une nouveauté judiciaire, réservée à ceux qui ne marchent pas dans la bonne direction…
    Alors, qui peut sérieusement parler, nous faire croire à l »indépendance » de la justice  » , à sa séparation d’avec le pouvoir exécutif ?

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