Suisse – Le mouvement identitaire Résistance Helvétique ouvre ses portes au journal 24heures

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C’est avec un ton relativement neutre – et donc à saluer – que le quotidien régional 24heures parle de Résistance Helvétique dans son édition du 23 juillet. Le mouvement nationaliste suisse-romand, par son porte-parole David Rouiller, lui ouvrait les portes de son caveau de l’Aquila, qu’il loue depuis mai à Aigle, où sa section vaudoise organise des conférences.

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Surveillée, la «droite radicale» se réunit à Aigle

Identitaires – Le groupuscule Résistance Helvétique se réunit chaque semaine dans le chef-lieu. Il veut «assurer la survie de la Suisse».

Politique migratoire, deal de rue, criminalité. Des articles de presse aux thématiques anxiogènes partagés par dizaines. Sur la page Facebook Résistance Helvétique, ces publications provoquent des commentaires ironiques, colériques voire haineux. Ces réactions à l’emporte-pièce tranchent avec le timbre posé et éloquent de David Rouiller. Le quadragénaire dénonce la «vision matérialiste des partis traditionnels». Cite l’intellectuel Gonzague de Reynold.

Le porte-parole de Résistance helvétique et fondateur début 2017 de sa section vaudoise nous ouvre les portes du caveau de l’Aquila que cette dernière loue depuis mai au pied du château d’Aigle. «Un endroit où tout le monde est bienvenu, affirme-t-il. Nous voulons agir sur les mentalités. Nous ne le ferons pas en restant cachés.»

On y entre en passant sous la croix suisse, on découvre contre les murs un portrait de Guisan, une image du Grütli, des affiches invitant à l’union des peuples européens. Un membre arbore un t-shirt frappé de runes scandinaves. Un autre celui du groupe de black metal français Peste Noire, dont le chanteur est connu pour ses vues ultranationalistes. Sur une table sont alignées différentes revues identitaires.

David Rouiller décrit en toute transparence la «mission» de la soixantaine de membres (principalement valaisans, vaudois, genevois) pour «la survie de la Suisse». Notre pays serait-il menacé? David Rouiller corrige: «Le premier élément qu’il faut relever est que nous affirmons l’existence de la Suisse comme une communauté de destin et un ensemble historique, culturel et de valeurs, à l’inverse de nombreux intellectuels et politiciens qui la décrivent comme une création politique ou économique du XIXe siècle.»

Résistance helvétique clame que la «Suisse se meurt». Son principal ennemi? «Le mondialisme. Les élites politiques veulent nous faire croire qu’une personne n’est qu’un individu interchangeable et que son bonheur se trouve dans un État mondial unifié et un grand marché universel sans frontières.»

L’avis de celui qui a combattu entre 2010 et 2012 aux côtés des Kurdes dans les rangs du PKK est évidemment tout autre: «La démographie explose dans le tiers-monde alors que la situation économique y est catastrophique. Les routes migratoires sont ouvertes et les gouvernements font tout pour accélérer le mouvement.»

Quand bien même la formation plaide pour la mise en place de quotas restreints, le renvoi systématique des clandestins ou encore l’abolition de la double nationalité, David Rouiller conteste l’étiquette «d’extrême droite»: «C’est un terme à la mode employé à tout va pour discréditer toute opposition au discours politique dominant. Nous préférons celui de «droite radicale», en ce sens que nous cherchons à remonter à la racine des problèmes.» L’ancien candidat vaudois du Parti national suisse réfute aussi les étiquettes de «néofasciste» ou «néonazi». «Les fascismes ou le nazisme correspondent à des contextes historiques et à des réalités qui ne sont plus les nôtres. Nous vivons en 2018.»

Révolution non-violente?

Cette vision d’une Europe héritée en droite ligne des nationalismes romantiques, d’un combat pour la défense des cultures et des identités, un amour prononcé pour les symboles païens n’est pas pour déplaire aux nostalgiques de l’Allemagne nazie. Une clientèle que Résistance helvétique entraîne inévitablement dans son sillage. «Nous en sommes conscients et c’est pour cela que nous n’acceptons pas n’importe qui parmi nos membres. Nous sommes là pour changer les mentalités, pas pour hurler des slogans. Nous ne voulons pas d’adolescents en crise qui cherchent un exutoire ou à provoquer.»

Dans le caveau aiglon, on peut apercevoir un drapeau suisse surmonté d’une «morgenstern» (la bannière du PNOS, lire encadré). Le symbole de RH est le lion lucernois non pas blessé mais rageur et armé d’une lance. Sur un T-shirt vendu lors d’un raout montre les frontières nationales surmontées d’un «fas 90» et du slogan «Defend Helvetia». Chez Résistance helvétique, on semble apprécier les armes. Sa «révolution» se veut intellectuelle, assure son porte-parole. «La violence ne fait absolument pas partie de notre stratégie. Nous savons que certains n’attendent qu’un dérapage de notre part pour nous faire interdire.»

Le combat est donc mené à coups de tracts, de pétitions contre l’ouverture de centres de requérants notamment, de conférences… Ou de rondes, comme dans les rues de Genève en février. «Une action symbolique menée sans violence et de manière ponctuelle, rétorque David Rouiller. Il ne s’agit pas de nous substituer à la police, mais bien de la rappeler à ses responsabilités»

L’EVAM comme voisine

Ironie de cette histoire, le caveau de RH se trouve à la même adresse que trois appartements loués par l’EVAM. Un couple âgé et deux familles avec enfant y vivent, originaire de Bosnie, de Macédoine et de Syrie. Responsable de l’Est vaudois pour l’EVAM, Christine Blatti-Villalon a découvert l’existence de ce voisinage par notre coup de téléphone. «Pour l’heure, nous n’avons pas eu de vent de quelconques problèmes. Nous resterons attentifs à cette situation mais nous ne voulons pas non plus jeter de l’huile sur le feu.» (24 heures)

ENCADRÉS

Des accointances paneuropéennes

S’il compte peu de membres (une soixantaine), le groupe Résistance helvétique n’est pas un bastion isolé en Europe. Sur Internet, il affiche son amitié pour le PNOS (Partei National Orientierter Schweizer), le bras politique du mouvement Blood And Honour si l’on en croit le journaliste de gauche et spécialiste de l’extrême droite, Hans Stutz.

Des alliés, RH en possède également à l’étranger. Il l’a prouvé en invitant en avril dans un hôtel genevois, des groupuscules parents, venus de France, d’Italie et de Belgique pour une journée de conférences. «Nous nous retrouvons dans la ligne défendue par le Bastion Social français, le mouvement belge Nation ou Casa Pound en Italie», énumère David Rouiller.

Le Bastion Social multiplie les actions pour venir en aide aux sans-abri (français uniquement!) et prône la préférence nationale en matière d’emploi, de logement ou de santé. Plusieurs de ses membres ont été condamnés pour des actes violents. Ses militants disent s’inspirer de CasaPound, dont le nom rend hommage à l’écrivain Ezra Pound, grand admirateur de Mussolini.

Ces accointances ont provoqué des réactions dans les milieux Antifa qui ont déjà proféré des menaces à l’égard de Résistance helvétique. De leur côté, se décrivant comme des «Helvétistes», les membres de RH ne voient pas de contre-indication à ces amitiés étrangères: «Les problématiques qui touchent la Suisse sont les même en France, en Italie ou en Roumanie. Les peuples européens doivent s’unir pour défendre leurs traditions et leur avenir», réagit David Rouiller.

Mouvement dans le radar

Un site Internet dynamique, 13 000 followers sur Facebook cumulés par les pages de ses sections… Résistance helvétique ne se morfond pas dans la clandestinité. Le fait n’a pas échappé au Service de renseignement de la Confédération (SRC) qui constate dans son rapport 2017 que si «les milieux d’extrême droite agissent de manière discrète et sont à peine perceptibles aux yeux du grand public, Résistance Helvétique continue à se faire remarquer et constitue une exception à la retenue globalement observée.»

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Un commentaire

  1. Posté par pierre frankenhauser le

    Les journaleux sous-entendent sans aucun fondement et de manière à peine masquée que ce mouvement patriotique serait violent, ou encouragerait à le devenir.

    S’ils cherchent des gens vraiment violents ou potentiellement violents, ils feraient mieux de lorgner par exemple du côté des antifas, des black blocs, des antispécistes, des rapeurs ou des fans de hip-hop. En effet, quel est le taux de soirées hip-hop où il y a de la baston ? Trop de jeunes se montent la tête avec cette « musique » bien trop souvent haineuse et revendicative, idéalisant les petits gangs de loubards ou la gloriole pas glorieuse indivduelle, plutôt que de chercher à mettre l’énergie de leur jeunesse au service de la défense de la nation, de leur pays d’accueil s’ils sont étrangers. Un exemple extrême est l’attirance de certains de nos jeunes pour l’Etat islamique, qui sait les séduire par son idéalisme, son sens du combat, ses aspirations communautaires.

    Depuis que le service militaire s’est fortement allégé, surtout depuis la fin de la Guerre froide, c’est comme s’il y avait moins de repères, moins de projets fédérateurs pour les jeunes. L’individualisme des Occidentaux les divise, face à la menace des communautés extra-européennes plutôt soudées.

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