Cenator : Nous reprenons ici cette analyse des intentions de l’Union européenne, sans partager pour autant son orientation « anti-Visegrad ».
Les statistiques parlent de l’argent que la Hongrie ou la Pologne touchent de Bruxelles, sans mentionner celui que les pays occidentaux gagnent en retour :
RTS : pas un mot pour féliciter Orban, bien au contraire
L’Europe centrale et l’économie européenne
Comment l’UE détruit par endroits tout un pan de l’industrie par sa planification soviétique
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L’Europe au-devant d’un conflit budgétaire Est-Sud
Couper les vivres aux gouvernements récalcitrants d’Europe de l’Est ? Plus facile à dire qu’à faire !
Par Leonid Bershidsky
L’Europe de l’Est est bénéficiaire nette des largesses européennes depuis qu’elle a rejoint l’Union. Mais elle va devoir batailler, car l’establishment de l’UE tente de lier plus étroitement sa générosité au respect de ce qu’elle appelle les valeurs européennes.
Il y a beaucoup de lignes de fracture en Europe, mais quand il s’agit de batailles pour l’argent, c’est l’Est contre le Sud. Le Financial Times a rapporté que dans le prochain budget septennal, qui sera présenté le 2 mai, la Commission prévoit de transférer des «dizaines de milliards d’euros» de pays comme la Pologne, la Hongrie et la République tchèque vers des pays du sud de l’Europe en crise comme la Grèce et l’Espagne. La partie du budget consacrée à la cohésion, selon le document de Londres, deviendra désormais une catégorie «cohésion et valeurs», reliant directement les dépenses officiellement destinées aux nations ayant moins de 90 % du revenu national brut par habitant moyen de l’UE au respect de principes tels que l’État de droit, la démocratie et les droits de l’homme. Étant donné que l’UE s’inquiète ouvertement de la manière dont ces valeurs sont traitées par les gouvernements nationalistes de Hongrie et de Pologne et du front uni de l’Europe de l’Est contre les quotas de réfugiés approuvés par l’UE, les nations du Sud qui se comportent mieux sont les bénéficiaires évidents de cette redistribution.
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Depuis 2004, lorsque les pays d’Europe de l’Est ont rejoint l’UE, ils ont été au centre de ses efforts de cohésion, tandis que l’Italie – qui supporte actuellement le gros des arrivées de réfugiés – demeure un contributeur net.
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Lors de récents voyages en Pologne et en Hongrie, le gouvernement et des économistes indépendants m’ont dit qu’avec moins de fonds de cohésion de l’UE, l’essor économique impressionnant de ces pays s’arrêterait. La Hongrie, en particulier, a reçu, en termes nets, l’équivalent de 4,5 % de sa production économique sous forme de subventions de l’UE en 2016, dernière année pour laquelle les statistiques sont disponibles. Les coupes dans le financement de la cohésion pourraient être catastrophiques pour les politiques économiques des gouvernements nationalistes d’Europe de l’Est, conçues pour améliorer le sort des citoyens les plus pauvres dans les régions les moins développées – qui sont aussi, ce n’est pas un hasard, le noyau dur de l’électorat nationaliste.
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Les gouvernements d’Europe de l’Est s’y opposeront à chaque étape. Zoltan Kovacs, porte-parole du gouvernement Orban, me l’a dit à Budapest :
L’argent que nous recevons de l’UE n’est pas un cadeau. Nous recevons de l’argent parce que nous avons ouvert nos marchés dans une position désavantageuse : nos entreprises étaient moins compétitives et moins bien capitalisées que celles d’Europe occidentale, et c’est toujours le cas. C’est inévitable parce que c’est la nature de l’intégration, mais il faudra bien une compensation. Nous voyons les efforts héroïques qui sont faits pour tenter de relier les fonds de cohésion à d’autres questions, avec lesquelle elles n’ont rien à voir selon les traités de l’UE. Si ces fonds ne nous arrivent plus, cela voudra dire que l’UE a changé les règles.
Les représentants du gouvernement polonais m’ont parlé dans le même sens, décrivant les fonds de cohésion comme un moyen de compenser la colonisation économique de la Pologne par les banques et les entreprises d’Europe occidentale.
D’un côté, il n’est pas logique que l’UE aide les partis nationalistes récalcitrants à arroser financièrement leur base électorale afin de continuer à consolider leur pouvoir sur les tribunaux et les médias et finalement biaiser les élections. Mais de l’autre côté, tenter d’évincer les nationalistes en réduisant leur financement serait un acte hostile trop transparent contre des gouvernements qui bénéficient d’un fort soutien électoral, et qui sait comment ils pourraient réagir.
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Source : Bloomberg.com
@Maurice.
Très juste, et en plus cela permettait aux entreprises de l’UE de l’ouest de s’établir dans ces contrées de l’Est bon marché à tout point de vue (terrains, bâtiments, main-d’œuvre, etc.) tout en profitant du cadre de l’UE. Une sorte de délocalisation intérieure profitable qu’au grand Capital. Puis, une fois les avantages du pays épuisés (forte augmentation des prix, de la mains-d’œuvre, du coup de la vie qu’engendre l’UE, etc. au détriment de ses habitants) il faut retrouver un nouveau pays “vierge” à intégrer à l’UE pour permettre cette fuite en avant. Ce sera donc l’Ukraine en destituant son président légitime alors pro russe pour y placer un nouvelle marionnette pro UE sous prétexte d’une pseudo révolution populaire. Manque de pot cette marionnette montre de fâcheux relents nazis qui a fait fuir les Criméens vers leur mère patrie russe, suivit du Dombass encore sous l’emprise ukréenne, malheureusement pour eux.
Voilà l’UE, aux mains du grand Capital, que de trop nombreux Suisses veulent nous imposer: non merci!
L’Union européenne savait ce qu’elle faisait, la salope, en admettant ces pays de l’Est :
– les sortir de la possible influence russe ;
– les coloniser économiquement, comme le disent si bien le Hongrois et le Polonais dans l’article ;
– en faire une réserve de main d’œuvre bon marché, bien formée (pas comme les immigrants).
C’est donc d’une mauvaise foi crasse que de les accuser de coûter sans rien donner en retour, et en plus en refusant les prétendues valeurs européennes, dont personne n’a envie !
Je pense que le visigrad préférera être plus pauvre de l’UE mais plus riche de ses propres valeurs et plus libre de ses actes. Quels sont les meilleures valeurs? celles de l’UE qui force à un changement de société en noyant ses ressortissants d’immigrés inassimilables ou celles du Visigrad qui protège ses population de ces hordes de nouveaux “barbares”. “Dans la recherche historique moderne, l’adjectif « barbares » n’a pas de connotation péjorative mais fait référence au barbaricum, mot par lequel les auteurs romains désignaient ce qui était hors de leur imperium (emprise)” (Wikipédia).