Christian Hofer: On notera le discours scandaleux d'Oscar Bergamin mélangeant le Pnos au CCIS alors que cette organisation islamiste veut transformer la Suisse et imposer la Charia. Le Pnos désire exactement le contraire: garder notre pays intact, sans imposer une autre loi que celle décidée par nos compatriotes. C'est dire si ces "spécialistes" sont dans le déni et dans le mensonge. On ose mettre sur un pied d'égalité un dogme étranger expansionniste, violent et un groupe d'autochtones militant pour nos valeurs. Sommes-nous devenus une communauté comme une autre dans notre propre pays?

Un Bernois de 24 ans a pu s'entretenir avec un des idéologues du front al-Nosra. Pour les experts, il s'agit de propagande.

Parti en Syrie pour y distribuer des vivres aux civils touchés par la guerre, Naim Cherni, membre du Conseil central islamique suisse (CCIS) en a tourné une vidéo qui dérange, révélait dimanche la «SonntagsZeitung». Ce jeune Bernois (ND Christian Hofer : Sic!) de 24 ans a pu rencontrer près d’Idleb Abdallah al-Muhaysini, maître à penser du front al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaïda.

Naim Cherni, membre du Conseil central islamique suisse, a obtenu une interview avec Abdallah al-Muhaysini, maître à penser du front al-Nosra.

L’entretien, diffusé sur YouTube, est centré sur les buts de l’organisation: «Hisser le drapeau d’Allah et appliquer la charia», raconte le dominical. Le CCIS a par ailleurs diffusé ce document dans le cadre d’un débat «intra-islamique».

Mais les experts contactés par le dominical craignent une banalisation de la guerre sainte et dénoncent une propagande déguisée.

Abdallah al-Muhaysini défend l'instauration de la charia

Saïda Keller-Messahli, présidente du Forum pour un islam progressiste, déclare "Abdallah al-Muhaysini veut la même chose que l'Etat islamique: «Lui aussi veut introduire la charia et créer un Etat islamique - si le CCIS le soutient, il est idéologiquement très très proche de l'Etat islamique."

Que le CCIS rende gloire à une telle personne est révélateur. Et cela est extrêmement dangereux : "Avec cela, il veut inciter des musulmans de Suisse à faire le Jihad - et incite à ce qu'encore plus de gens aillent en Syrie." Oscar Bergamin, connaisseur de la Syrie et membre du comité directeur du CCIS jusqu'en 2011 déclare au "Sonntagszeitung" : "Avec cela le CCIS héroïse le Jihad."

L'action récente renforce Keller Messahli dans son opinion que le CCIS doit être interdit: ". Je ne vois pas d'autre moyen que l'interdiction de cette organisation" Il est également dans l'intérêt de la majorité modérée des musulmans suisses: "Le CCIS sème la méfiance et la discorde, et il représente une idéologie qui est incompatible avec une société démocratique et libérale. "Il est devenu clair que le CCIS franchira toujours plus les limites si on ne l'arrête pas.

 Même Walter Wobmann, initiateur de l'interdiction des minarets et national UDC, exige que les autorités soient actives - une interdiction du CCIS doit être examinée. "Ces islamistes jouissent en Suisse d'une liberté folle - Ils doivent enfin être arrêtés avant qu'il ne soit trop tard. » Le CCIS représente des vues qui seraient en contradiction avec les valeurs fondamentales de la Suisse. "Nous ne devons pas tolérer davantage que cette organisation fasse de la propagande pour le Jihad sans entrave."

En contrepartie, Oscar Bergamin déclare au 20 minutes: "Le CCIS est petit et insignifiant - l'ordre juridique suisse est assez fort pour résister à un si petit groupe." D'autre part, l'expert de l'extrémisme Samuel Althof déclare: "On doit contrecarrer ces gens avec des arguments, non pas avec des interdictions." Il se réfère à la manipulation de la Suisse avec des extrémistes de droite: "Le Pnos n'a jamais été interdit." Ce problème ne peut pas être contrôlé par la criminalisation du CCIS, mais seulement avec un « discours sur la société éclairé et critique ». Que le CCIS fournisse une plate-forme à al-Muhaysini inquiète également Althof : "Voilà un homme qui prône la violence et rejette la démocratie. Que le CCIS voit en lui un modèle est discutable".

Le secrétaire général du CCIS Ferah Ulucay déclare: «Nous n'avons bien sûr pas de relations avec Al-Qaida et nous sommes encore moins disciples de leur idéologie." Aux exigences d'interdiction Ulucay déclare: "Alors on peut supprimer l'Etat de droit également" Une telle exigence reflète "l'Islamophobie rampante sévissant dans notre société".

Lors de son voyage en Syrie, Naim Cherni a non seulement interviewé al-Muhaysini mais a aussi produit un film. Le 5 décembre, le CCIS invite à la première - le lieu est encore un secret. Une remorque offre déjà un avant-goût du film: Cherni parle de "l'imposition laïque» - et les jihadistes émettent des menaces contre les forces armées russes : "Putin doit préparer les sacs de cadavre, on lui renverra les têtes de ses soldats."

Source Source2 Traduction Christian Hofer pour Les Observateurs.ch