L'avion MH17 de la Malaysia Airlines a été abattu par un missile sol-air 9M38 depuis le territoire contrôlé par l'armée ukrainienne, a affirmé récemment Yan Novikov, PDG du fabricant de missiles russes Almaz-Antei. "Nous pouvons dire avec certitude que si l’avion a été touché par un missile sol-air, c'était par un missile 9M38 lancé par le système de missile de défense aérienne BUK-M1 depuis les alentours de Zaroshchenskoye", a déclaré Novikov. Le village de Zaroshchenskoye, situé dans l'est de l'Ukraine, était sous le contrôle des forces militaires ukrainiennes et non pas des insurgés, a poursuivi Novikok.
Yan Novikov a présenté les résultats de deux expériences réalisées par des spécialistes. La dernière, réalisée le mercredi 14 octobre 2015, montre que le MH17 a été touché par une version plus ancienne du missile 9M38, car le plomb n'avait pas de forme spécifique, comme c’est le cas avec les missiles 9M38M1, de fabrication plus récente.
L'expérience a utilisé un missile 9M38M1 pour viser un Il-76 Ilyushin, dont le fuselage est similaire aux paramètres du MH17, a précisé Novikov. Il a indiqué que les différentes expériences réalisées par la partie russe "contredisent complètement les résultats du Conseil de sûreté hollandais sur le type de missile et l'endroit du lancement". Le fabricant Almaz-Antei a également réfuté les allégations selon lesquelles le missile aurait été tiré depuis la ville ukrainienne de Snizhne, qui était contrôlée par les insurgés ukrainiens.
L'enquête a indiqué que le missile a explosé à plus de 20 mètres du moteur gauche de l'avion, alors que la reconstitution des faits a prouvé que le côté gauche n'aurait pas été endommagé si le missile avait été tiré depuis Snizhine, a souligné Mikhaïl Malyshevsky, conseiller scientifique d'Almaz-Antei.
La partie russe nie toute implication dans le crash de l'avion commercial, citant les résultats tirés de l'observation de l'épave et des fragments de missile retrouvés sur le lieu de la tragédie. Mikhaïl Malyshevsky a déclaré qu'à ce moment-là, toutes les preuves montraient que l'avion avait été abattu par un missile avec le système BUK-M1, qui n'est plus fabriqué en Russie. "La rupture de l'appareil en plein vol près de la frontière entre l'Ukraine et la Russie a été causée par la détonation d'une ogive dans la partie avant-gauche de l'avion".
"L'arme utilisée était une ogive de type 9N314M montée sur un missile de type 9M38, soit un missile sol-air de type BUK", a affirmé, de son côté, le Bureau d'enquête néerlandais pour la sécurité (OVV), dans son rapport rendu public le mardi 12 octobre 2015. "Des enquêtes additionnelles seront nécessaires pour déterminer le lieu de lancement", a affirmé le directeur de l'OVV, Tjibbe Joustra. "Mais ceci ne fait pas partie du mandat du Bureau d'enquête néerlandais pour la sécurité", a-t-il précisé.
L'OVV a mené l'enquête sur le crash et Tjibbe Joustra a présenté, mardi 12 octobre 2015, au public, les conclusions, dans la base aérienne néerlandaise Gilze-Rijen. Mais la réponse aux questions de la responsabilité du crash reste ouverte. Sont encore attendus les résultats de l'enquête criminelle menée, non pas par l’OVV, mais par l'Equipe d'investigation conjointe dirigée par la police nationale et le procureur des Pays-Bas.
Autrement dit, l’enquête de l’OVV ne porte pas sur les responsabilités dans le crash. L’enquête sur ces responsabilités incombe à l'Equipe d'investigation conjointe dirigée par la police nationale et le procureur des Pays-Bas, Equipe qui n’a pas encore terminé son enquête. Le système de tir BUK-M1 n'est plus fabriqué en Russie depuis 1999. Le missile utilisé contre le MH17 serait un 9M38 et non pas un 9M38M1. Il aurait été tiré non pas depuis Snizhne, mais depuis Zaroshchenskoye.
Michel Garroté,, 15 octobre 2015
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