Toute personne de bonne foi, qu’elle soit de gauche ou de droite, pour ou contre la LRTV, ayant écouté mercredi 3 juin le débat de Forum entre Christian Levrat, président du parti socialiste suisse, et Stéphane Benoît-Godet, rédacteur en chef du Temps, a dû avoir les cheveux hérissés sur la tête. Je dis bien : tout auditeur, favorable ou non à M. Levrat, au socialisme, à la SSR, à tout ce que vous voudrez. Dans ce débat, le numéro un des socialistes suisses, qui porte la responsabilité de parler au nom d’un très grand parti qui, depuis plus d’un siècle, contribue à constituer la politique de notre pays, a totalement dérapé lorsqu’il a parlé de la presse, et notamment du Temps.
Il ne s’agit pas ici de savoir si M. Levrat a raison ou tort de soutenir la révision de la LRTV. De toute façon, sa collègue de parti et des Etats Géraldine Savary étant quasiment quotidiennement sur les ondes de la SSR pour prôner le oui, on a cru comprendre que l’enjeu LRTV était totalement capital pour les socialistes suisses. Mais la question n’est pas là. Elle est dans la manière avec laquelle le chef d’un parti gouvernemental suisse s’est permis de critiquer la ligne éditoriale du Temps. Par exemple, en faisant allusion à des militants socialistes se plaignant que le journal « refuse systématiquement de publier » leurs lettres de lecteurs.
Le Temps refuse-t-il de publier ces lettres ? Je n’en ai strictement aucune idée, et cela ne m’intéresse pas. Pour la bonne raison que le Temps, comme n’importe quel journal, n’importe quel organe de presse privé, est totalement libre de publier ce qu’il veut, comme il veut, quand il veut, sur les sujets qu’il veut, en prenant les positions éditoriales qu’il veut. Il n’a de compte à rendre à personne. Et s’il y a, sur les quelque huit millions d’âmes de l’univers habité de Suisse, un homme à qui le Temps, comme n’importe quel journal, a ENCORE MOINS DE COMPTES A RENDRE, c’est bien au chef d’un parti politique, de surcroît gouvernemental depuis 1943. Le parti socialiste (contre lequel je n’ai rien, ça n’est pas la question), c’est une part importante de la totalité du pouvoir suisse. Christian Levrat est Conseiller aux Etats, il représente une partie du pouvoir, il est le chef d’un parti gouvernemental depuis 72 ans, à ce titre un minimum de retenue s’impose lorsqu’il se permet de parler des choix éditoriaux d’un journal.
Pour ma part, je respecte le socialisme et les socialistes. Ils ont largement contribué à construire la Suisse d’aujourd’hui, par exemple dans l’édification de nos assurances sociales, ou (à Genève, par exemple, avec Chavanne) dans la construction de l’École. Je n’ai aucun problème avec eux, et sur le curseur de la redistribution, je peux faire un bout de chemin en leur compagnie. Mais je suis journaliste, viscéralement. Éditorialiste. Billettiste. Je n’aime pas trop les commissaires politiques. Le Temps a jugé bon, dès le lendemain, de recenser l’ensemble des billets d’opinion (dont le mien) sur la LRTV, prouvant à M. Levrat que le camp du oui avait été, bien au contraire de ses allégations, davantage représenté. Je trouve que le journal a eu tort. Il n’avait en rien à se justifier. En aucun cas, un quelconque journal, en Suisse, n’a le moindre compte à rendre à un parti politique, à un homme ou une femme politique. L’attaque de M. Levrat ne méritait que le silence.
Mais au fond, l’épisode est révélateur. L’ingérence que s’est permise M. Levrat dans les choix éditoriaux d’un journal privé, prouve à quel point est capital, pour son parti, le maintien de la SSR. Pour pouvoir continuer à écouter, calculette en main, toutes les radios, regarder toutes les TV, exiger comme un épicier la quote-part de socialistes. Pour résumer, M. Levrat est comme l’immense majorité des politiques, de droite, de gauche, ou du centre : la liberté de la presse, la liberté d’opinion, ne l’intéressent que lorsqu’elles vont dans son sens. Dès qu’elles se hasardent à soutenir le camp adverse, le masque du libéralisme tombe, celui de la censure et du dirigisme resurgit.
Cela a toujours fonctionné ainsi, avec tous les politiques, de tout bord. Il suffit juste de le savoir. Blinder sa solitude. Et continuer à dire ce qui nous semble important. Il y aura toujours des contents, des mécontents. Des fleurs, et des insultes. C’est la vie. Il faut accepter ce jeu. Et continuer, si on a des choses à dire, de s’exprimer. Jusqu’à quand ? Mais jusqu’à la mort, pardi. Au-delà, je ne suis plus compétent pour juger.
Pascal Décaillet, Sur le Vif, 7 juin 2015
Parce que le “Temps” n’est pas infesté de gôchos ?
Monsieur Levrat ne peut que s’insurger contre le Temps , c’est le seul médias avec lesobservateurs.com qui ne soient pas à sa botte ! La SSR est infestée de gauchistes qui ne prônent que la pensée unique socialo-verte, chaque jour sont invités les adhérents de ces partis pour nous laver le cerveau .
Bien entendu on évite on maximum d’inviter des politiques d’autres avis et tous les journalistes qui ne sont pas gauchos sont priés d’aller voir ailleurs . Les journaux sont du même moule ,car les journalistes sortent tous de la même formations qui est infestée de profs gauchistes . Le journaux électronique pratiquent la censure à large échelle du moment qu’une analyse ou un opinion est contraire à la pensée unique Levratsite .
Leverat devient Staliniste, dangereux le bonhomme. Qui pourrai bien vouloir engager ce type mis à part Caritas?
Qui encore se fie aux désinfos des journaux suisses et de sa radio-télévision totalement infestée de fils de banquiers militaros-gôchos ?
Il veut le maintient de la SSR parce qu’elle diffuse à plein régime sa propagande. Il critique le temps, parce qu’il ne le fait pas. Si c’était le contraire, il défendrait l’indépendance du temps et voudrait mettre à terre la SSR.
De penser que des socialistes ont quelque chose de libéral, c’est comme de croire que Lénine était pour la pluralité des opinions. Le libéral c’est celui qui laisse les autres s’organiser et vivre comme ils l’entendent. Ces gens veulent utiliser l’état pour organiser la société civile de force dans le sens de leurs lubies, pas pour la laisser s’organiser spontanément. Ce sont des dictateurs.
Et comme tout bon dictateur, au bout du chemin quand les gens résistent pour conserver leur liberté, leur dernier ressort, c’est la violence. Et l’usage de la violence ne les gêne pas. Ils le démontrent tous les jours avec ce qu’ils pensent que l’état doit faire ou pouvoir faire en contraignant les gens par la force. S’ils l’utilisent déjà sans aucune retenue pour organiser le vol de la propriété des uns au bénéfice des autres, vous imaginez bien que dès qu’ils le pourront ils s’en serviront aussi pour contrôler et organiser les opinions.