Parce qu’il convient de se souvenir toujours ce que vivre sous le socialisme peut vouloir dire…
La réalisatrice polonaise Agnieszka Holland, ça ne s'invente pas, vient de présenter à Paris, au festival Series Mania, Burning Bush [Buisson Ardent], une mini-série tchèque sur l’occupation soviétique en Tchécoslovaquie et l’immolation de l'étudiant Jan Palach. Une étincelle au firmament des documents critiques envers le socialisme régnant, lesquels sont encore toujours trop rares.
Agnieszka Holland a répondu aux question du Courrier international, extraits:
" - Comment la série a-t-elle été reçue ?
Le public était très chaleureux, surtout en République tchèque et en Slovaquie. Je pense que les gens ont été profondément touchés. Cela a joué un rôle de psychothérapie nationale, c'était plus profond que le simple visionnage d'un film.
- Dans votre mini-série, vous racontez l'histoire de Jan Palach qui s'immole pour protester contre l'invasion soviétique...
Il ne proteste pas contre cela, il proteste contre l'indifférence de sa propre société. Il accomplit cet acte pour réveiller les gens. Il ne le fait pas pour dire que les Russes doivent s'en aller ; il veut que les gens se battent pour la liberté. C'est aussi pour cela qu'il n'est pas suivi, parce que les gens comprennent que se battre coûte trop cher.
[...] J'ai toujours pensé que nous n'avions pas transmis cette expérience du communisme au monde — pas celle des goulags staliniens, mais l'expérience de cette espèce de conformisme et de corruption morale —, que nous n'avions pas fait de cette expérience une expérience universelle comme on l'a fait avec l'Holocauste."
Bande-annonce
[youtube ZlvshoNsY7g]
MàJ: Richard Siwiec, précurseur de Jan Palach. Entendre le cri de ceux qui ont vécu opprimés sous la botte du socialisme.
[youtube JZZlrPQHDH0]
La réponse de Agnieszka Holland est à la fois admirable et terrible. Admirable car elle ne donne pas dans ce simplisme affligeant qui se complaît à tracer de plus en plus de frontières entre les bons et les méchants. Terrible, car elle n’offre pas de solution, de porte de sortie. Devant ce qui s’est passé à l’Est depuis au moins 1933, il faut d’abord se taire et s’effondrer.