Racolage: Retour du religieux et du politique à la publicité télévisée ? La curieuse idée d’un conseiller national UDC, pour encore plus de dépendance du politicien de milice à la toute-puissance de l’argent.
Le Conseiller national Thomas Aeschi (UDC/ZG) veut renflouer les caisses des médias d'Etat, auxquelles le 1,2 milliard de francs de redevance semble ne plus suffire, en cassant l'interdiction de l'article 10, alinéa 1, lettres d et e, de la loi fédérale sur la radio et la télévision.
Ledit article contraindrait la liberté d'expression. La réalité apparaît tout autre puisqu'il semble au contraire empêcher le plus fortuné de faire taire son adversaire à grands coups de millions. Que serait-il advenu de l'initiative Minder si le lobby opposé avait pu occuper les meilleures heures d'antenne pour diffuser sa propagande ? Le public est toujours sensible à la répétition.
Or, le Conseiller Aeschi prend argument de la gratuité d'internet pour promouvoir la fin d'une abstention pourtant nécessaire à la neutralité du débat démocratique. La motion du Zougois a au moins l'avantage de rappeler le déséquilibre des forces en présence devant l'accroissement de l'interventionnisme économique en politique; talon d'Achille de nos démocraties. Quant à la fable selon laquelle la presse veillera à sauvegarder les équilibres, elle relève, en Suisse romande principalement, ni plus ni moins que d'une vision erronée de la réalité. Enfin, une vraie démocratie ne devrait pas se contenter de penser que les principaux partis pourront s'en sortir, mais permettre un accès égal même au dernier et au plus simple des indépendants.
Développement:
« Dans son message du 18 décembre 2002 relatif à la révision totale de la loi sur la radio et la télévision (02.093), le Conseil fédéral écrivait ce qui suit: "L'interdiction de la publicité politique (al. 1, let. c) vise en premier lieu à empêcher que la formation démocratique de l'opinion puisse être influencée unilatéralement par des acteurs économiques en position dominante; par ailleurs, elle doit préserver l'indépendance des diffuseurs de toute ingérence politique".
L'auteur de la motion estime que ces arguments sont dépassés. En raison de la diffusion croissante de publicités de nature politique sur Internet et dans les médias sociaux et du rapprochement des différents canaux médiatiques (télévision, radio et Internet), l'interdiction de faire de la publicité de cette nature à la radio et à la télévision est devenue obsolète. Les "acteurs économiques en position dominante" ont en outre les moyens de diffuser leur message par d'autres canaux (envois à domicile, grandes annonces dans la presse écrite, campagnes d'affichage, etc.). Il faut aussi partir de l'idée qu'un certain équilibre s'établira entre les différents partis politiques, comme on peut déjà le constater dans la presse écrite. C'est pourquoi j'estime que l'interdiction de faire de la publicité pour des partis politiques ou une appartenance religieuse à la radio et à la télévision est incohérente et inconséquente. Il convient par conséquent d'abroger l'article 10, alinéa 1, lettres d et e, LRTV. »
Définitions du Trésor le de la langue française:
Démocratie: Régime politique, système de gouvernement dans lequel le pouvoir est exercé par le peuple, par l’ensemble des citoyens.
Vrai: Qui s’accorde avec son objet, avec la réalité, que l’on juge conforme à ce qui existe ou a existé.
Il fallait donc lire: Régime politique qui, conformément à son objet, permet réellement l’exercice du pouvoir par le peuple.
Nos excuses si la chose n’était pas claire.
Par pitié, cessez de vous référer à une « vraie démocratie » lorsque vous développez un propos. Non pas seulement parce que penser librement implique qu’on ne s’agenouille jamais devant qui ou quoi que ce soit, mais parce qu’une « vraie démocratie », ça ne veut rien dire. Cette expression ouvre donc la porte à des querelles infinies et stériles.