A la guerre comme à la guerre

Suzette Sandoz
Suzette Sandoz
Prof. honoraire UNIL

Les relations internationales ne sont pas un thé de dames patronnesses. Elles ne sont pas non plus une source inépuisable de ragots pour les médias.

Le Temps du 10 septembre se demande « jusqu’où la Suisse peut-elle dire non à ses partenaires européens ?» et décrit « ces menaces qui planent sur la Suisse ». A aucun moment, le journal ne relève que la guerre économique et financière fait rage en Europe et avec les Etats-Unis. Car il s’agit bien d’une guerre déclenchée par les défauts mortifères de la zone euro et par la conception américaine amorale de la consommation. Les actions stupides et parfois malhonnêtes de certaines banques suisses ne sont qu’un prétexte pour les fauteurs de guerre de crier haro sur l’Helvétie dont la place financière a toujours été considérée comme une insulte à l’intelligence « des grands » et dont la prospérité est un démenti du « dimanche noir » du 6 décembre 1992 et du caractère salvateur de l’union européenne.

Dans un pays en guerre, trois règles doivent être respectées : la discrétion des démarches, la volonté de gagner et le moral des « troupes ». La première règle implique évidemment une capacité de se taire, ce qui rend les médias fous, car le silence ne fait pas vendre. La seconde règle postule le refus de se laisser intimider par les accusations des « ennemis » (paradis fiscal, liste noire…) et la qualification tranquille des actes malhonnêtes de l’autre (achat de CD volés, chantage, collusion entre le PS suisse et le PS allemand au sujet de Rubik), la troisième règle exige une confiance de la population en ses autorités donc une capacité de ces dernières à communiquer leur détermination.

Les relations internationales ne sont pas un thé de dames patronnesses. Elles ne sont pas non plus une source inépuisable de ragots pour les médias. Elles sont des bras de fer où se joue l’avenir des populations. Puisse la presse en prendre conscience !

Un commentaire

  1. Posté par Antonio Giovanni le

    On peut penser, en effet, que sans le bras long de l’internationale socialiste, qui est patriote quand ça lui chante opportunément, la Suisse se trouverait dans une meilleure position de négociation; nous ne savons pas, nous autres pauvres pékins, comment se trament les obscurs conciliabules de nos diplomates, mais le fait est que plus les marchandages avancent, s’éternisent sur des vétilles et plus la Suisse doit céder sur un grand nombre de points importants pour son existence: il ne s’agit plus alors de négocier, semble-t-il, mais seulement de vendre la Suisse en tranches successives par gain de paix; sait-on seulement où le C.F. pense aboutir ? A vues humaines nul ne le sait. La Suisse subit depuis le début, de tergiversations en palinodies, les inconvénients pervers de n’être pas dans l’UE, alors qu’elle trinque à chaque coup en bonne et solide monnaie pour bénéficier tout de mêmes d’avantages qu’on lui a fait miroiter seulement; et après ? … encore des milliards par la fenêtre ? pour se faire traiter en paria égoïste et malhonnête ? Même en politique internationale certains, et ils sont nombreux, n’aiment pas qu’on leur fasse de l’ombre …

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