Juncker se plaint du fait que les Premiers ministres écoutent trop les électeurs, par Matthew Holehouse

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Source : The Telegraph, le 05/05/2016

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, à Rome, avec Martin Schulz, président du Parlement

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, à Rome, avec Martin Schulz, président du Parlement

Par Matthew Holehouse, Bruxelles | 5 mai 2016

Selon Jean-Claude Juncker, les Premiers ministres doivent cesser d’écouter à ce point leurs électeurs et au lieu de cela agir comme des “Européens à plein temps”.

Selon lui, les dirigeants élus se rendent la vie “difficile” car ils passent trop de temps à penser à ce qu’ils peuvent retirer de l’Union européenne et à plier face à l’opinion publique, plutôt que travailler à des projets historiques tels que l’Euro.

Le président de la commission européenne se moque des dirigeants britanniques en ce qu’ils agissent en fonction de “réflexes nationaux” et qu’ils disent aux électeurs qu’ils ont défendu avec succès l’intérêt national du pays dans les conférences de presse qui suivent les sommets, plutôt que de “parler de l’Europe de la bonne manière”.

Il a affirmé : “Je me souviens de la période si passionnante où nous préparions le traité de Maastricht, et étape par étape nous avancions dans la direction de la monnaie unique… Il y avait un sentiment partagé des ministres des Affaires étrangères et des Premiers ministres que nous étions chargés d’une mission historique. Cela a totalement disparu.”

“Nous avons des Européens à plein temps lorsqu’il s’agit de prendre, et nous avons des Européens à mi-temps lorsqu’il s’agit de donner,” a déclaré Juncker, ancien Premier ministre du Luxembourg qui a passé plus de 30 ans à proximité des institutions européennes.

“Trop d’hommes politiques écoutent exclusivement leur opinion publique. Et si vous écoutez votre opinion publique, vous ne développez pas ce qui devrait être un sens commun européen et un sentiment de nécessité de mettre nos efforts en commun. Nous avons trop d’Européens à mi-temps.”

Le débat s'est tenu au musée du Capitole, à Rome, là où furent signés le Traité de Rome de 1957 qui fonda l'Union Européenne et le traité constitutionnel de 2004, voué à l'échec.

Le débat s’est tenu au musée du Capitole, à Rome, là où furent signés le Traité de Rome de 1957 qui fonda l’Union Européenne et le traité constitutionnel de 2004, voué à l’échec.

Son reproche vient alors que le rythme de l’intégration européenne semble faiblir face aux multiples crises, avec entre autres la Grèce, le Brexit, l’immigration, le terrorisme, et une vague anti-Union européenne qui s’exprime dans les urnes à travers le continent.

Donald Tusk, le président polonais têtu du Conseil européen et allié de David Cameron, l’a réprimandé, en disant que les vétérans de l’Union européenne ont besoin d’abandonner leur “utopie complètement irréaliste” d’une Europe fédérale.

“C’est une opinion assez répandue à Bruxelles que l’Union européenne a toujours un problème avec ses États membres et que nos vies seraient bien plus faciles sans États membres,” affirmait-il.

“Je peux comprendre pourquoi c’est un rêve pour certains de mes collègues de Bruxelles, mais je pense qu’il est temps de redéfinir nos rêves pour l’Union européenne comme projet.”

“Cela signifie qu’aujourd’hui nous devons admettre que ce rêve d’un État européen avec un intérêt commun, et peut-être à l’avenir une nation commune, était une illusion.”

Les hommes débattaient dans le musée du Capitole, à Rome, où le traité constitutionnel de 2004 a été signé avant d’être rejeté par les référendums français et hollandais. “Les seules choses qui m’en reste, ce sont les stylos,” affirmait Juncker, disant que le lieu lui rappelait de mauvais souvenirs.

Source : The Telegraph, le 05/05/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

EDIT : La vidéo à la demande générale :

VA :

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11 commentaires

  1. Posté par JeanVal le

    Juncker, ex premier luxembourgeois qui devrait être en prison depuis longtemps pour multiples affaires de corruption ne fait qu’appliquer les principes et mensonges de jean Monnet, fondateur de la dictature qu’ils osent encore appeler UE (UERSS serait plus juste).
    Avancer à petit pas, mentir aux peuples, ignorer leurs volonté, leurs referendums, leurs intérêts et avancer un peu plus vers une dictature globale sous contrôle étranger et multinational.
    On ne les oubliera jamais, comme Barroso…

  2. Posté par laurent le

    Et lui, Juncker écoute les petits hommes verts des autres planètes qui nous regardent .

  3. Posté par Le Taz le

    Il doit être très satisfait de notre pianiste, car le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle n’écoute pas le peuple, elle ne respecte même pas notre constitution !

    Vas-y continue Simonetta, tu vas finir par l’obtenir ton prix Coudenhove-Kalergi, tiens bon c’est en novembre prochain…

  4. Posté par rikiki le

    Junker, Erdogan, même combat de dictateurs. Et on laisse faire !

  5. Posté par Le pragmatique le

    Les propos de Juncker ont le mérite d’être clairs, il n’y a plus de sous-entendus, l’art de la taquiya lui échappe, un pro de la science de l’aquaplaning en qque sorte.
    Il exhibe sans vergogne le gros poulet grillé qu’est l’UE.

  6. Posté par Le Taz le

    Nous sommes bien en UESSR ! Ces messieurs possèdent la vérité unique, ils n’ont pas été élus par les peuples européens mais pourtant ils devraient être leurs leaders !

    Beaucoup d’entre-nous avons compris que ces gens sont les marionnettes de lobbies. Qu’est-ce qu’il y a d’autre qui les relie ? Auraient-ils tous été initiés ?

  7. Posté par JeanDa le

    Ces deux candidats à des postes de présidents de goldmann sachs (comme barroso récemment) n’en ratent pas une ! Je pense qu’à part hollande et merkel (complètement envoûtés), d’autres Chefs d’Etats Européens vont progressivement les pousser à démissionner. Tout le monde en a marre de ces deux pantins.

  8. Posté par Aude le

    Excès de mégalomanie..des baillis de Bruxelles…autoproclamés…..
    Réduisant à néant….ce qui peut être encore…la dernière relique démocratique……
    Les peuples élisent leurs présidents ou 1er ministres mais c’est uniquement aux baillis de Bruxelles qu’ils doivent faire allégeance…..
    En terme de démagogie totalitaire…ils atteignent des sommets…
    La seule et unique souveraineté des peuples devrait leur revenir de droit..
    Voilà ce qu’ils nous ont concocté après le Brexit….
    ÉCHEC ET MAT à la démocratie européenne….. Digne des plus grands dictateurs…
    Par ces aveux, ils ont définitivement….s’il en était…signé l’arrêt de mort..de l’UE déjà en processus d’agonie…encore quelques injections euthanasiques…pour parachever le mourant…..

  9. Posté par un observateur le

    Junker et Schultz , deux dictateurs complices qui méprisent la démocratie . Ils ont peur des peuples et souhaitent les museler. Niguel Farage ; extraodinaire député anglais les a maintes fois ridiculisé avec beaucoup d’humour… c’est un poison pour ces deux technocrates qui l’écoutent à contrecoeur.
    Quand on voit la passivité totale (donc accord) des ces deux personnages dans l’invasion/colonisation de l’Europe par des populations inadaptées, inintégrables, ingérables qui apportent avec elles de graves problèmes ethnico-socio-religio-cultrels et civilisationnels, on n’aime plus cette Europe passoire, lâche, anarchique qui assiste à sa déstabilisation, décomposition, destruction.
    Ce n’est pas du tout cette Europe que les peuples souhaitent pour eux et leurs enfants.
    J’ai été très heureux du vote anglais qui est un désaveu cinglant pour ces deux charlots.

  10. Posté par Vautrin le

    Juncker se prend pour un Junker. C’est bien là l’arrogance de la caste bureaucratique apatride qui sévit à Bruxelles. Quoi ? Il faudrait que les ministres nationaux oublient systématiquement qu’ils ne tiennent leur pouvoir que de la délégation -active ou passive- du pouvoir des peuples ? Tant il est vrai que « la principe de toute souveraineté réside essentiellement en la Nation », un ministre n’est pas autorisé à faire selon son bon plaisir -ou selon le bon plaisir des monopoles. Les ministres se comportent souvent à l’inverse, en pure confiscation du pouvoir et, donc, en pure déni de démocratie. Mais ils sont tout de même tributaires du suffrage, et ne peuvent donc pas totalement ignorer la volonté des peuples. Le potentat européâstre Juncker aimerait bien parfaire l’absolutisme européâstre; mais les peuples regimbent, fort légitimement, devant une politique qui les met en péril. Lui et ses complices voudraient bien se débarrasser des peuples, donc de la démocratie, tandis que les peuples aspirent à se faire entendre. Le conflit est total, et n’a que deux solutions : ou bien l’absolutisme, tyrannie de la caste européâstre, ou bien l’abolition du système européen actuel et la constitution d’une Europe des Nations. Il n’y a pas de troisième voie. Nous savons tous, ici, quelle voie nous voulons prendre : attendons-nous à une lutte très dure.

  11. Posté par Maurice le

    Lorsqu’un rêve, le rêve européen par exemple, ou une utopie, l’utopie d’une Europe une et indivisible, veut s’imposer dans le quotidien des gens, cela s’appelle une idéologie. L’histoire à long terme montre que les peuples n’aiment pas les idéologies, car ils ne sont pas concernés par les idées qu’une petite minorité veut faire passer par n’importe quel moyen jusqu’à la dictature. Les propos de Junker montrent bien où en est l’Union européenne : avancer comme un rouleau compresseur quel qu’en soit le prix pour les populations.

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