Extrême-gauche: la mémoire des médias censurée

La chose paraît invraisemblable, le Conseil de la presse a donné raison à un ancien activiste de gauche contre un média de droite.

La Curie médiatique helvétique, ou l'organe suprême censé garder les libertés de la presse indépendante - deux mots qu'il faut parvenir à associer sans rire - a redressé l'éthique chancelante de la Weltwoche.

La chose ne serait pas si relevante si ledit Conseil n'avait pas failli tant de fois à donner la pareille à des médias, comment dire, diamétralement concurrents.

Le crime de l'une des rares feuilles qui ne soient pas tout à fait submergée par la pensée ambiante fermement vissée à gauche dans ce pays ? Avoir osé rappeler le passé d'ancien activiste de gauche proche des milieux terroristes de Res Strehle, actuel rédacteur en chef du « Tages-Anzeiger ».

"Le 7 février dernier, la «Weltwoche» a reproché à Res Strehle d'avoir entretenu dans sa jeunesse des contacts «avec des poseurs de bombe et des extrémistes de gauche» et d'avoir fait partie d'un mouvement de «violence et de terreur». Des photos prises entre 1980 et 1984 par la police accompagnaient l'article. L'une d'entre elles montre Res Strehle en tant que squatteur évacué à Zurich."

Nous apprend le quotidien 20 minutes.

Strehle avait alors posé plainte pour diffamation.

L'argumentation du Conseil est pour le moins bancale, qui reproche à la Weltwoche, tout à la fois, de ne pas avoir produit de preuves à l'appui de ses propos et d'avoir publié des photos.

Où l'on découvre le privilège exclusif des personnalités de gauche à la prescription, au "droit à l'oubli", à celui de ne pas avoir à assumer et à une protection de la sphère privée qui s'étend aux agissements publics. Comme la vie paraît facile de ce côté-là de la pensée.

Que l'on se retrouve avec un ancien activiste d'extrême-gauche à la tête de l'un des premiers titres du pays ne blesse l'éthique que si la droite a le malheur de s'en souvenir. En clair, certains sont plus égaux que d'autres et ce n'est certainement pas vous.

Source

 

MàJ: Voir encore

Roger Koppel nous transmet sa réaction à l'ATS:

"Diese Meinungsäusserung nehme ich mit grösstem Erstaunen zur Kenntnis. Sie blendet alles aus, was an diesem Fall entscheidend ist. Res Strehle wohnte und arbeitete mit steckbrieflich gesuchten und verurteilten Terroristen zusammen. Res Strehle rechtfertigte in Artikeln terroristische Gewaltakte bis hin zur Erschiessung von Unternehmern. Er hatte eine grosse persönliche wie ideologische Nähe zur gewaltbereiten linken Szene bis weit in die neunziger Jahre, als Strehle über 40 Jahre alt war. Das ist dokumentiert und unbestritten. Sogar Niklaus Meienberg, wahrlich kein Rechtsextremer, warf Strehle vor, er stehe den Terroristen zu nahe. Zu all dem will sich Strehle heute nicht äussern. Er hat sich nie distanziert, was ich bemerkenswert finde, denn die Aufarbeitung der Vergangenheit, auch der eigenen, sollte zu den Pflichten des Journalismus gehören. Der Presserat stellt sich hier gegen die journalistische Urtugend der Aufklärung. das ist mehr als ironisch.

Roger Köppel, Verleger und Chefredaktor der Weltwoche."

 

Voir aussi notre article déjà paru sur le cas Strehle, ici

2 commentaires

  1. Posté par G. Vuilliomenet le

    Personnellement, je me fous de la décision de ce conseil de la presse. Je donnerais plus d’importance à cette décision si elle émanait d’un tribunal cantonal ou fédéral.

  2. Posté par Nicolas Popoff le

    Weltwoche est un hebdomadaire intellectuellement et journalistiquement au top, malgré mon allemand assez moyen j’y suis abonné. Les Observateurs ont tout intrêt à traduire de temps en temps leurs articles ou au moins d’en donner le contenu.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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