Xavier Raufer : « Le gouvernement se fout des victimes, et la Justice encore plus ! »

Le criminologue Xavier Raufer est revenu sur le nouveau mot de l’été « ensauvagement ».

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Cette vidéo devrait être vue par tous les étudiants en sciences humaines et par tous ceux qui travaillent dans le domaine de la justice et de la police

 Xavier Raufer: la Police ne peut plus rien pour vous!

Participants: Charles Gave, Xavier Raufer, Maurice Signolet

Institut des Libertés18 juin 2020

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Hervé Juvin - La grande séparation, pour une écologie des civilisations - 20 déc. 2013

Hervé Juvin vous présente son ouvrage "La grande séparation, pour une écologie des civilisations" aux éditions Gallimard. http://www.mollat.com/livres/juvin-he... Notes de musique : 14 Europa
 

 

 

 

 

Las Vegas – Tueries de masse : rabotages médiatiques et réalité

Quelques jours après la tuerie de masse qui a eu lieu à Las Vegas, le criminologue Xavier Raufer déconstruit, dans une interview pour le site Atlantico, les fausses analyses données par les médias mainstream lors de chaque massacre aux États-Unis.

Que nous apprend de nouveau sur c​e phénomène la récente tuerie de masse perpétrée à Las Vegas (58 morts, plus de 400 blessés) ?

Rien. Seul fait marquant, le nombre de morts, sans égal dans l'histoire de tels massacres. Sinon, business as usual - surtout dans les médias français, qui toujours, radotent qu'il y a des "profils", que les armes en circulation aux Etats-Unis expliquent tout, etc. Revenons-en à la réalité des faits.

Y a-t-il, jamais eu un "profil" pour les auteurs de ces massacres de masse ?

Jamais.

Aux Etats-Unis, ces tueurs sont exactement monsieur tout le monde. La preuve. L'assassin de masse de Las Vegas est un blanc sexagénaire aisé, un peu négligé et instable, aimant jouer gros. Avant la tuerie, il n'a jamais commis d'infraction. Et les autres auteurs des pires tueries de l'histoire américaine ? Un agent de sécurité Afghan - un étudiant coréen un peu déprimé (sympathisant démocrate) - un étudiant blanc de vingt ans (libertarien et vegan) - un camionneur blanc irritable - un père de famille (blanc) sans histoire - Deux Pakistanais auto-fanatisés - un postier (blanc) après une réprimande - un ex-tireur d'élite des Marines - deux lycéens (blancs) de bonne famille (aux parents démocrates) - un médecin psychiatre issu du Moyen-Orient (enregistré démocrate) - un ex-militant de la présidentielle de Barack Obama, etc. Fait-on un profil avec ça ? La presse Bobo exige toujours plus de "diversité" ? Eh bien, elle est servie.

N'oublions pas les déments : en septembre 2013 Aaron Alexis tue 12 personnes au fusil de chasse, dans un bâtiment (sécurisé) de la Marine de guerre, à Washington, puis est abattu par un policier. Electricien, ce métis converti au bouddhisme entendait des voix et jouait à des jeux vidéo violents. Sans doute paranoïaque, il a agi en pleine confusion mentale.

Le FBI essaie depuis plus de vingt ans d’établir un profil de l’”active Shooter phenomenon” sans résultat. Il n'arrive qu'à "un homme jeune, niveau études supérieures ; ayant connu des déceptions et frustrations, socialement isolé et incapable d'assumer ce qu'il éprouve et l'accable". Combien d'Américains entrent dans ce tableau, de l'amant éconduit à celui qui rate un examen ou perd son boulot ? Des hommes solitaires, sombres et mutiques, blancs et jeunes, il y en a vingt millions aux Etats-Unis, aussi bien sujets à une sévère rage de dents, qu'à une psychose homicide ou un chagrin d’amour…

Des damnés de la terre, alors ?

Pas plus : Elliott Rodger (tuerie de Santa Barbara, mai 2014) est fils d'un producteur d'Hollywood qui vole en première classe et a sa BMW personnelle. Les autres viennent en majorité des classes moyennes.

Mais le facteur racial ?

Nul : sur 66 tueurs de masse scrutés de 1982 à 2013, 44 sont Blancs ; 11 Noirs ; 6 Asiatiques ; 4 Latinos ; 1, Amérindien - c'est l'éventail ethnique américain, rien de significatif là-dedans.

Et l'abondance et la disponibilité des armes ?

Lors de tels massacres, 143 armes à feu sont identifiées de 1982 à 2012 (du fait des recherches menées après le massacre d'enfants de Sandy Hook) : 71 armes d'assaut avec chargeurs à grande capacité ; 28 carabines, 23 armes de poing et 21 fusils de chasse. 70% de toutes ces armes, légalement acquises. Au-delà, on compte aujourd'hui aux Etats-Unis quelque 265 millions d'armes à feu légales ; bien plus de 300 millions avec les armes illicites. Mais si, comme le serinent nos médias, armes à feu hors-contrôle égalent massacres de masse, pourquoi n'y a-t-il aucun acte analogue au Brésil et au Mexique, comptant dix fois plus d'armes illicites que les Etats-Unis ?

De plus, en dépit du cliché médiatique, la manie des armes baisse aux Etats-Unis. Dans la décennie 1970, 50% des foyers du pays en possèdent ; ils sont environ 30% en 2016. Décrue donc, mais même si l'interdiction des armes automatiques était votée demain - elle ne le sera pas, on le verra plus bas - la situation serait incontrôlable. Circulent en effet aux Etats-Unis 3,5 millions de fusils d'assaut AR-15, équivalent US de la Kalachnikov, si populaire qu'on l'a surnommé la "Barbie Doll" des armes longues...

Après le massacre de Sandy Hook (décembre 2012) le président Obama exige du Congrès des lois concrètes : vérifications avant un achat sur Internet ou lors d'une foire aux armes ; interdiction des chargeurs d'armes d'assaut à grande capacité. Tout cela est enterré par le Sénat - d'autant plus vite qu'au Colorado (Etat ayant connu deux massacres, 30 morts au total) deux sénateurs démocrates de l'Etat, partisans du contrôle des armes, sont battus aux élections suivantes par deux républicains pro-armement.

Donc, pas de "législation stricte sur les armes à feu" à attendre aux Etats-Unis ?

Non et ce, alors que pourtant, la situation s'aggrave :

- De 2000 à 2008 : 5 tueries de masse par an,

- De 2009 à 2014 : 15 tueries de masse par an,

- Depuis 2015, quasiment une par jour

Du 1e janvier 2017 au 1e octobre (275e jour de l'année) on compte aux Etats-Unis 273 de ces massacres (définition : "au moins 4 tués ou blessés, au même lieu, par un seul assaillant"). Ces tueries de masse paralysent, tétanisent l'Amérique, qui ne sait que faire : de 1997 à fin 2012, l'organisme fédéral qui décompte les homicides (US Center for Disease Control and Prevention) subit un amendement constitutionnel qui interdit de financer toute étude sur la façon dont la violence par armes à feu affecte les Américains. L'interdit est levé fin 2012, cependant, le CDC n'a réalisé depuis aucune étude sérieuse sur le sujet.

Clairement, l'Amérique ne veut pas savoir. Le drame dépasse un pays qui n'arrive pas à se regarder dans la glace. Car ces massacres frappent surtout des sociétés riches et évangéliques, comme les Etats-Unis, sociétés monochromes figées dans le conformisme et la bienséance. Toute dissidence y fait horreur. Toute négativité en est bannie : les églises n’y montrent plus le Christ crucifié - insupportable vision d’un corps torturé. Cas typique : l’Amérique suburbaine du Colorado où en 1999, deux élèves du lycée Columbine abattent 13 condisciples et en blessent 32 avant de se suicider.

Ainsi, ce qui provoque ces massacres n'est pas l’accessibilité des armes, même si cela aggrave les choses, mais plutôt un facteur enfoui au cœur de la société américaine. Voilà ce qu'il faut rechercher, comprendre, au lieu de s'hypnotiser sur des outils homicides.

Car ces massacres de masse concernent d'abord des humains, et les armes loin derrière. L'homme n'est pas un robot ; jeune, aventureux - même ensuite - il est parfois outrancier de propos ou d'actes : ainsi se défoule-t-il. Etouffez-le sous le politically correct et le gnan-gnan bienséant, vous aurez à coup sûr 999 moutons bêlants et une bombe humaine. Blaise Pascal l'a dit dès le XVIIe siècle : "Qui veut faire l'ange, fait la bête". Le catholicisme l'aura mieux intégré que le protestantisme à la sauce américaine : voici sans doute l'un des fondements de l'affaire.

Xavier Raufer

BARCELONE ? Non : Molenbeek, parfum paella

Par Xavier Raufer

Interro de contrôle au cours d'antiterrorisme : qu'évoquent pour vous les faits suivants ?

• Un pays déchiré par une querelle linguistico-tribalo-nationale, dans lequel diverses polices se regardent de travers et coopèrent d'aussi mauvaise grâce que possible,

• Une agglomération où l'arrivée massive de Maghrébins (Marocains pour la plupart) suscite peu à peu une omerta subtile et un pesant communautarisme,

• Ce, dans le silence apeuré ou vaguement complice d'autorités municipales, entre anesthésique béatitude du "vivre ensemble" et syndrome de Stockholm,

• Arrivée d'un évanescent prêcheur salafiste (lui-même ancien voyou) ; qui séduit ou convainc, des mois durant sans que nul ne s'en avise, des fratries dont certains éléments ont "des antécédents judiciaires pour faits de droit commun",

• Commission d'attentats sanglants (préparés depuis des mois) lors desquels les terroristes délaissent leurs passeports dans des camionnettes louées avec leurs cartes de paiement personnelles,

• Puis une enquête au long de laquelle le nombre de terroristes impliqués enfle sans arrêt, dix-douze au début - le triple au bout du compte,

• Dans le fief salafiste, des habitants en larmes... L'inexplicable cauchemar ! Nul n'imaginait les sanglants projets des copains, frères ou cousins.

• Des autorités locales sous le choc. Des jeunes élevés sur place, si bien intégrés...parlant si bien la langue du cru. Comment est-ce possible dans une ville si ouverte...

Là, le dernier de la classe d'antiterrorisme, depuis sa place près du radiateur, lève la main et s'écrie " Molenbeek ! Les Abdeslam, les attentats de Paris et Bruxelles en 2015-2016".

Eh bien non. Tout faux. Car il s'agit bien du contexte et des circonstances entourant les récents attentats de Barcelone, qui forment un parfait copier-coller des épisodes terroristes franco-belges de la fin 2015, début 2016.

Or cela, une fois de plus, ni les autorités nationales espagnoles, ni la police régionale catalane, ni les instances antiterroristes de l'Union européenne ne l'ont décelé ni vu venir.

On aurait espéré qu'après le Bataclan et Zaventem, un "retour d'expérience" européen isolerait les facteurs de grand risque, analogies terroristes à la mortelle poche de grisou des mines de charbon. Car si cette exigence antiterroriste minimale avait été satisfaite, si la zone catalane de risque majeur Ripoll-Alcanar-Barcelone avait été décelée, voilà ce que le renseignement et la police antiterroriste, dûment avertis, auraient vu s'opérer sous leurs yeux, sans grande discrétion d'ailleurs :

- Des maghrébins occupant une villa-laboratoire d'explosifs. Ni femmes ni enfants. Villa aux volets toujours clos, sans musique, d'où entrent et sortent constamment des barbus "parlant tous français" chargés de lourds sacs à dos, saluant les voisins "sans jamais regarder les femmes de face". Certains vont et viennent ; d'autres, de la terrasse, "scrutent la route en contrebas". Comment dit-on caricature en Catalan ? Au point qu'un voisin ancien policier, dit à sa fille "C'est des terroristes, note les plaques d'immatriculation".

- Les mêmes achètent sans encombre cent vingt bonbonnes de gaz et les composants chimiques du péroxyde d'azote, explosif utilisé à Paris en novembre 2015.

Pendant ce temps-là, les meilleurs experts espagnols du terrorisme, dont notre collègue Fernando Reinares, du Elcano Royal Institute, alertent en vain médias et autorités sur le fief salafiste catalan et les risques toujours plus graves qui en émanent.

Rien n'y fait. l'aveuglement prévaut. Résultat : 14 morts, plus de cent blessés - et bien sûr, toutes les cérémonies, messes, autels improvisés et touchantes offrandes que nécessaire. Même pas peur. L'effusion sans la prévision : combien de temps encore ?

Xavier Raufer

NB - Bien entendu, mes critiques de l'irénisme antiterroriste de l'Union européenne sont tout, sauf une lubie personnelle. Le lecteur consultera avec profit le rapport d'information N°397 du Sénat, sur "Le financement européen de la lutte contre le terrorisme" (février 2016), écrit par une sénatrice européenne fervente. On y lit que "Les réponses apportées au défi du terrorisme ne sont pas passées, au niveau européen, par un engagement financier substantiel". Et que les projets antiterroristes de l'U. E. verront le jour "si se développe une véritable culture de la coopération". Sans commentaire.

Xavier Raufer : « La Commission européenne et la “déradicalisation” : honteux, affligeant »

L’Europe, les nations et peuples qui la composent, ont un triple problème avec les institutions de l’Union européenne : de courage, de compétence et de clairvoyance. Voyons cela

Le 14 juin dernier, la Commission européenne adressait « au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au comité des régions », une communication sur le « soutien à la prévention de la radicalisation conduisant à l’extrémisme violent ».

19 pages inodores, incolores et sans saveur, écrites par des bureaucrates incapables seulement de nommer ce sur quoi ils écrivent. Il faut lire ce texte : pas une fois, n’y figurent les termes islam, Etat islamique, salafisme ou takfir/takfiris. L’islam devient « la religion » et les fanatiques, des « personnes partageant les mêmes opinons extrémistes ». Paniqués à l’idée d’affronter le réel, ces bureaucrates en viennent à mentir « L’UE est confrontée depuis longtemps à différents types de terrorisme ». Ah bon ? Ce sont des Mormons, des Bouddhistes que l’on veut « déradicaliser » ?

Après les mensonges, le gnan-gnan bienséant : pensez donc ! les terroristes ont subi « un sentiment d’injustice ou d’humiliation renforcé par la marginalisation sociale, la xénophobie et la discrimination ». Faux, de la base au sommet. Prenons les Abdeslam : ils proviennent de la bourgeoisie immigrée, et ont été élevés dans des écoles privées chrétiennes. Au sommet de la pyramide islamiste, naguère des milliardaires à la ben Laden ; aujourd’hui, d’ex-généraux issus de l’élite irakienne. Où sont les « damnés de la terre » ?

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Xavier Raufer : « Le pouvoir manipule les chiffres de la criminalité »

Dans un article en ligne — malheureusement en accès sélectif — Xavier Raufer fait une analyse sans concession de la communication du gouvernement en matière de criminalité

S’adressant aux médias du système, le criminologue écrit en préambule de son article, je cite : « Avis à la néo inquisition de Décodeurs, Décryptage, Le vrai du faux, etc. : tous les faits, chiffres et données ci après sont issus de comptages officiels, noyés dans divers agrégats et ainsi cachés à l'opinion ». Fin de citation. En ligne de mire de M. Raufer : Le Monde, Arte, France Info, et autres RFI…

Au sujet des chiffres de la criminalité de 2015, le ministère de l’Intérieur s’est livré à une véritable « manipulation sémantique »

Manipulation que dénonce Xavier Raufer. Par exemple, la baisse de 13,7 % des braquages entre 2014 et 2015 baisse claironnée par le gouvernement, résulte du fait que les braquages commis à domicile ont été requalifiés en simples « cambriolages ». Or ces braquages à domicile explosent à+20 % ! De même les « vols à main armée » (passibles de la cour d'assises) ont été requalifiés en « violences aggravées », lesquelles ne sont que de simples délits au regard de la loi. D’où les chiffres anesthésiants servis par le ministère, sur lesquels « nul grand média n’aura exercé son esprit critique », ironise le criminologue.

Xavier Raufer dénonce également la gestion par le pouvoir politico médiatique de l’« attentat spectacle »

« Le terrorisme sidère l'opinion, analyse le criminologue, son brutal effet de souffle balaie (…) le crime au quotidien, anodin par comparaison. Or, en réalité, poursuit M. Raufer, la violence sociale au jour le jour traumatise beaucoup plus la population : le braquage, l'agression chez soi, le règlement de compte à sa porte, angoissent, forcent au silence et au chacun pour soi ». Pour le criminologue, je cite toujours : « Ce crime au quotidien est un [véritable] microterrorisme, que le ministère de l'Intérieur camoufle de son mieux et que les médias d' « information » (guillemets) traitent en méprisables "faits divers" ». Fin de citation. Pour les forces cosmopolites au pouvoir, la violence sociale, celle exercée aussi bien par les forces ethniques d’occupation que par la gauche dite extrême, est un outil essentiel de « bonne gouvernance », selon l’adage orwellien : « Un peuple qui vit dans la peur ne se révolte pas ».

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