Vaclav Klaus, ex-président tchèque: “L’afflux de migrants est comparable aux invasions barbares.”

L'Europe a été affaiblie par une «utopie de gauche» qui promeut l'idée d'une migration de masse et tente de transformer les Européens en «clients dépendants», écrit l'ancien président tchèque Vaclav Klaus dans son nouvel ouvrage eurosceptique.

L'afflux de migrants "est comparable aux invasions" barbares "du monde antique qui ont provoqué une régression à grande échelle dans le développement de l'Europe dont il a fallu plusieurs siècles pour surmonter", a écrit Vaclav Klaus, président de la République tchèque de 2003 à 2013, dans l'introduction de son livre «Europe All Inclusive», publié plus tôt en mars.

Selon Klaus, certains des principaux responsables de la crise en Europe ne sont autres que les partis de gauche. "L'Europe est affaiblie par l'utopie gauchiste consistant à transformer un continent qui était autrefois fier de son passé en un Etat solidaire et inefficace, transformant ses habitants en clients dépendants", a déclaré l'ancien haut responsable.

Ue Union européenne immigration

Le continent européen et principalement sa partie "intégrée" est "criblé d'hypocrisie", de "pseudo-humanisme" et "en fin de compte suicidaires, d'idéologies du multiculturalisme". Ces idéologies promeuvent l'idée que l'immigration est un droit humain, et que le droit de migrer mène à d'autres droits et prestations, y compris des allocations sociales pour les migrants", a-t-il affirmé.

Klaus dénonce "les élites européennes actuelles" qui défendent et diffusent de manière irresponsable de telles idéologies. "Les conséquences de ces actions ne les affectent pas encore totalement et directement ni leur famille. Leurs dirigeants pensent probablement que cela n'arrivera jamais parce que leur ère ne sera pas suivie d'infâmes inondations bibliques", conclut l'éminent eurosceptique.

Pourtant, cette vague de migration est «encore loin d'atteindre son apogée», prédit l'homme de 76 ans, dont les opinions eurosceptiques ont été articulées dans de nombreux articles et discours. Il insiste sur le fait que la crise migratoire actuelle est un phénomène sérieux et "gravement sous-estimé".

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Source Traduction libre Les Observateurs.ch

Entretien avec l’ancien président tchèque Václav Klaus sur les attentats de Paris

L’ancien président tchèque Václav Klaus, en fonction de 2003 à 2013, réagit aux attentats parisiens et s’exprime sur les affaires politiques européennes. Propos recueillis le 18 novembre 2015 par Alimuddin Usmani

M. Klaus, quelle est votre réaction aux attaques terroristes à Paris ?

À propos d’un malheur aussi terrible, on ne peut réagir autrement que par de la sympathie et de la tristesse. Il ne me semble pas approprié de construire son propre capital politique à l’aide de déclarations musclées, à propos de ce crime abject commis par des terroristes musulmans. C’est pourquoi, il suffit de reprendre ma déclaration initiale du samedi 14 novembre 2015 :

« C’est avec une profonde émotion que j’ai appris la nouvelle des terribles actes de terrorisme en France. Je regrette toutes les victimes innocentes de ce massacre cruel et inhumain qui est sans précédent en Europe.

Après les attentats d’hier à Paris, il est encore plus évident qu’une seule chose doit compter : Assez avec l’hypocrisie, assez de l’expérimentation avec l’Europe et avec l’abus de la volonté des citoyens, assez avec le politiquement correct. La priorité doit être mise sur la protection de nos vies plutôt que sur les chimères du multiculturalisme. »

Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a proclamé en 2012 que « Bachar el-Assad ne mériterait pas d’être sur la Terre [1] ». La politique étrangère française n’a-t-elle pas joué avec le feu en ce qui concerne la guerre en Syrie ?

La déclaration grandiloquente de M. Fabius est un bel exemple de façon de penser arrogante et immodeste, qui a suscité toute la crise au Moyen-Orient et qui la nourrit. Notre monde européen n’a aucun droit moral ou quelconque autre droit pour déterminer le mode de vie des gens dans tel ou tel pays.

La plupart du temps nous en savons très peu sur les racines historiques, idéologiques ou religieuses des constellations sociales qui règnent dans tel ou tel pays. Nous ne pouvons pas nous permettre de les démolir sous prétexte qu’elles ne nous plaisent pas. Le monde n’est pas fait pour qu’il nous plaise. Il se développe dans sa complexité et dans sa conditionnalité historique de manière complètement différente des concepts des ingénieurs sociaux globaux. Le monde n’est ni leur jouet, ni leur laboratoire.

L’Europe de l’Ouest et l’Amérique ont crée la crise actuelle au Proche et au Moyen-Orient. Ils ne sont toujours pas capables de reconnaître leur culpabilité. Ils se comportent comme s’ils avaient toujours eu raison.

 

À la suite des attentats de Paris, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a dit qu’il n’y avait pas lieu de revoir la politique européenne en matière d’accueil des réfugiés [2]. Que lui répondez-vous ?

Monsieur Juncker a eu un moment de lucidité. C’était sa minute de silence de lundi. Puisse-t-il la prolonger autant que possible.

 

En 2010, Angela Merkel a déclaré que le modèle multiculturel avait totalement échoué [3]. Que pensez-vous de ses déclarations ?

Elle manque totalement d’ancrage de valeurs et d’ancrage idéologique. Elle est une dirigeante purement pragmatique qui combine un messianisme naïf. Elle résout les problèmes au hasard, selon la façon dont ils viennent. Par conséquent, elle n’est pas du tout équipée pour faire face aux défis civilisationnels fondamentaux que rencontre l’Europe actuellement. Il semble qu’elle ne comprenne absolument pas la profondeur de la tragédie européenne à venir.

 

 Alimuddin Usmani

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