Le régime islamiste turc et le pays qu’il dirige d’une main de fer sert de base arrière pour les combattants islamistes du Front Al-Nosra, d’Ahrar Al-Cham et de l’Etat islamique (EI). Erdogan et sa clique intégriste ont été critiqués pour leur immobilisme au moment où les Kurdes du Parti de l’Union Démocratique, le PYD - le parti kurde syrien, qui administre le Kurdistan syrien depuis trois ans et qui est proche du Parti des Travailleurs du Kurdistan, le PKK en Turquie - combattaient l’EI à Kobané.
Récemment, la Turquie a bombardé les positions du PKK, alors que les Kurdes du PYD sont les principaux alliés de l’Occident dans la lutte contre l’EI. Un bombardement qui attise un peu plus les tensions entre les différents acteurs et qui remet sérieusement en question le processus de paix entre le régime islamiste turc et le PKK. La lutte du régime islamiste turc contre l’EI n’est donc qu’un alibi pour affaiblir le PKK et ses alliés, et pour, à terme, empêcher le projet en cours d’une union de trois cantons kurdes en Syrie.
En réalité, le régime islamiste turc a la même vision du monde que l’EI. Le régime islamiste turc veut instaurer un Califat en Asie mineure, tandis que l’EI veut instaurer un Califat au Proche et au Moyen Orient. Le récent conflit entre le régime islamiste turc et l’EI demeure, pour l’instant, un conflit marginal.
Alors que le conflit entre d’une part, le régime islamiste turc, et d’autre part, l’ensemble des Kurdes où qu’ils soient, est devenu un conflit majeur qui va aggraver, davantage encore, le chaos islamique qui règne, déjà, en terres dites d’islam. Une fois de plus, le calife Erdogan se moque de nous. Qu’attendons-nous pour expulser la Turquie islamique de l’OTAN ?
Michel Garroté