Pierre Maudet: “L’asile sera au cœur de la semaine contre le racisme afin de déconstruire les stéréotypes”

Les différents foyers de conflits et de tensions mondiaux génèrent des vagues de migration qui confrontent aujourd’hui les pays européens à de nouveaux défis et à autant de préjugés contre lesquels il est impératif de lutter avec force et conviction. C’est la raison pour laquelle le Canton, sous l’égide du Département de la sécurité et de l’économie, a décidé de placer cette année la thématique de l’asile au cœur de la Semaine d’actions contre le racisme qui s’est ouverte lundi 14 mars, prélude à la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale du 21 mars.

Le principe de protection de la dignité et de la valeur de chaque être humain est ancré depuis maintenant plus de vingt ans au cœur des valeurs de notre démocratie notamment par le biais d’une norme pénale antiraciste. Toutefois, la norme seule ne saurait se suffire à elle-même. Les valeurs de tolérance et de respect qui en constituent le fondement doivent être mises en action et c’est justement le sens profond de cette semaine.

Les événements organisés par les partenaires associatifs, institutionnels et les communes s’adressent aussi bien aux enfants, aux adolescents qu’aux adultes. Qu’il s’agisse d’ateliers scolaires visant à déjouer l’illusion d’impunité que confère Internet aux auteurs de propos racistes ou de projections de films dans des foyers de requérants d’asile, l’ensemble des actions mises sur pied vise, par le biais du dialogue et de la rencontre, à déconstruire les idées reçues et les stéréotypes.

La semaine contre le racisme est une exhortation à lutter contre l’ennemi pernicieux qu’est le préjugé, ce réflexe lâche et facile, qui se nourrit de la méconnaissance et de la paresse d’esprit. Cette semaine incite donc au courage, courage de la rencontre, courage de la remise en question, courage de l’action.

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Genève: Pierre Maudet encourage la naturalisation afin de contrer l’initiative UDC

Genève a connu en 2015 la deuxième plus forte augmentation de sa population depuis les années soixante. Le canton encourage les naturalisations pour contourner d'éventuels quotas d'étrangers. Et importe de la main-d’œuvre pour faire «tourner la boutique»

«Devenir Suisse, mode d’emploi». C’est le nouveau dépliant promotionnel de Genève, qui fait ainsi l’article de la naturalisation auprès des étrangers du canton.

Une décision politique que le conseiller d’Etat Pierre Maudet, en charge de l’économie et de la sécurité, a motivée mardi lors de la conférence de presse annuelle de l’Office cantonal de la population et des migrations (OCPM). Cette décision s’explique par plusieurs raisons. Par une anxiété d’abord, suite à l’initiative du 9 février contre l’immigration de masse: «Le gouvernement genevois a demandé une solution compatible avec les accords bilatéraux, explique Pierre Maudet.

Le magistrat a donc tiré cette conclusion, joli pied-de-nez à l’initiative UDC: «Si un certain nombre d’étrangers deviennent suisses cette année, ce sera tout cela de gagné sur les éventuels contingents.»

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Rappel: Pierre Maudet, avait été invité par Bilderberg.

Pierre Maudet, responsable du département de la sécurité à Genève s’oppose à l’initiative UDC

Quels seraient les effets de l’initiative à Genève?

Nous avons fait des estimations sur la base des étrangers incarcérés en août 2015. Sur 965 détenus étrangers, 507 répondaient aux critères d’expulsion fixés par l’initiative. La loi votée par les Chambres fédérales imposerait l’expulsion dans 267 cas. Nos calculs confirment donc le ratio du simple au double que l’Office fédéral de la statistique a établi à l’échelle nationale entre les deux scénarios.

Sur le terrain, à quoi vous attendez-vous?

Avec l’initiative de l’UDC, l’impact sur les tribunaux et l’administration serait extrêmement lourd. On doit s’attendre à des recours quasi systématiques contre les décisions d’expulsion, des procédures longues et coûteuses. Une fois les décisions définitives, le risque de fuite étant élevé, le recours à la détention administrative s’imposerait souvent pour réussir l’expulsion. Or nos capacités en matière de détention sont très réduites. Avec le procureur général, nous tablons sur une cinquantaine de places à créer pour Genève si l’initiative est appliquée.

Quel est votre premier souci?

Si l’initiative est acceptée, les coûts de détention et les coûts d’assistance judiciaire et de procédure dans les tribunaux exploseront; or ils seront à la seule charge des cantons. Si c’était pour plus d’efficacité, on pourrait le justifier. Mais, chiffres à l’appui, on sait déjà que les expulsions seront moitié moins nombreuses qu’espéré par les initiants. Simplement parce que beaucoup de renvois ne seront pas exécutables.

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