Faut-il interdire Génération Identitaire? Analyse de la RTS, de Zemmour, et la réponse de Thaïs d’Escufon à ce nouveau délire

RTS/Forum, 27.01.2021

Quelle doit être la réponse des gouvernements aux groupuscules extrêmes?

Interview d'Anaïs Voy-Gillis, experte de l'extrême droite et des mouvements nationalistes à l'Institut français de géopolitique de l'Université Paris 8.

RTS/Thibaut Schaller : Quelle doit être la réponse des gouvernements face aux partis, aux groupuscules extrêmes de gauche ou de droite ?

En France, Gérald Darmanin a été scandalisé par les actions du groupuscule d’extrême droite Génération identitaire, actif aux frontières alpines, et il envisage sa dissolution. Problématique identique en Allemagne avec l’AfD (sic !).

La dissolution est-elle une bonne stratégie ? Y a-t-il un motif juridique pour la dissolution de GI?

Anaïs Voy-Gillis : Les critères de la loi sont assez stricts, donc c’est difficile. Si la procédure n’aboutit pas parce qu’il n’y a pas les fondements légaux nécessaires, cela revient à crédibiliser le discours de victimisation de ces mouvements.
Par ailleurs, si on dissout une organisation, on ne dissout ni les idées, ni les hommes.
(ndlr: Au rythme auquel la guerre culturelle avance pour censurer, dissoudre des idées et conquérir l'espace poltio-médiatico-académique, les étapes suivantes commenceraient par dissoudre les organisations pour arriver finalement à dissoudre les malpensants.)

Pour rappel, GI est proche du Bloc identitaire, et le Bloc identitaire s’est créé sur une organisation dissoute en 2002 suite à une tentative d’assassinat sur Jacques Chirac.

RTS : Il y a pas mal d’écueils juridiques, politiques pour les dissoudre mais d’un autre côté, la tolérance face à ces discours est une forme de banalisation de leur discours, de leurs actions ?

(De quels discours s'agit-il? Quels sont leurs crime? Nommez-les svp!)

Anaïs Voy-Gillis : Ce sont des questions de liberté d’expression. Soit on arrive à prouver que les propos tenus (qui sont quand même, pour un certain nombre, condamnables) sont un appel à la haine et cela tombe sous l’égide de la loi et on condamne soit l’organisation soit les personnes, soit on n’arrive pas à la prouver et on se retrouve dans une impasse. On peut condamner, et il faut condamner fermement, tous les appels à la haine, tous les propos antirépublicains, qui remettent en cause la démocratie.

(C'est un comble qu'au nom de la Démocratie, cette gauche persécute et réduise au silence tous ceux qui ne pensent pas comme elle. Comme outils de formatage des esprits, elle contrôle, et dirige de fait, les médias, les réseaux sociaux, l'enseignement et l'instrumentalisation des lois contre "la haine". La haine que la bienpensance cherche sans pouvoir la trouver, à leurs grands regrets.)

Anaïs Voy-Gillis : Il ne faut pas oublier qu’il y a une propagation et une banalisation de ces discours. On le voit par des partis, qui aujourd’hui sont beaucoup plus institutionnalisés que GI, comme le Rassemblement national en France ou le FPÖ en Autriche.
Quand le FPÖ est arrivé au pouvoir dans le cadre d’une coalition ou quand le RN est arrivé au second tour des présidentielles en 2002, il y a eu des mouvements massifs des gens venus manifester contre eux dans les rues, en disant que c’est intolérable, que ces partis ne respectaient pas la démocratie, la République.
Mais en 2017, il n’y a eu que très peu de manifestations quand cela s’est reproduit dans les deux pays. Et on se rend compte que ces idées finissent par se banaliser, car il y a une lassitude des citoyens à l’encontre des partis traditionnels.
A force de crier au loup sans condamnation juridique, parce qu’il n’y avait pas de fondements, on en est venu à se dire que ces partis jouaient le jeu de la démocratie.
On a un peu créé le terreau dans lequel on se trouve aujourd’hui.

https://www.rts.ch/play/radio/forum/audio/quelle-doit-etre-la-reponse-des-gouvernements-aux-groupuscules-extremes-interview-danas-voy-gillis?id=11909820

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RTS/Forum, 27.01.2021

Réseaux sociaux: la censure ou la bavure?

"Débat" entre Antonio Casilli, professeur de sociologie à Télécom Paris et Anaïs Voy-Gillis.

RTS/Thibaut Schaller : On a parlé (ci-dessus) des groupuscules qui cherchent à déstabiliser les États.
 Il y a aussi la stratégie des réseaux sociaux, on l’a vu avec Donald Trump, avec les comptes de QAnon, ce mouvement qui a participé à l’invasion du Capitole à Washington.
Est-ce que la stratégie de bannissement des réseaux sociaux est la bonne ? C’est un discours qu’on élimine ?

Anaïs Voy-Gillis : C’est impossible. Plus vous interdisez une organisation, plus vous la rendez invisible donc difficile à tracer. Même en fermant des comptes sur des réseaux sociaux, on ne peut pas complètement les contourner. Vous éteignez le feu d’un côté et vous le recréez de l’autre.

Il faut condamner les appels à la haine et il faut sensibiliser les gens sur ce qu’on peut dire et ce qu’on ne peut pas dire. [1]

Antonio Casilli : Actuellement, c’est la seule stratégie adoptée par les grandes plateformes sociales, comme Facebook, Twitter. Au lieu de bannissement, on utilise le terme de modération qui est plus rassurant. De leur point de vue, il s’agit de filtrer les contenus pour les adapter à leur propre vision de leur propre plateforme. Il y a des plateformes prévues pour recueillir les contenus pornographiques, d’autres plateformes spécialisées pour recueillir les messages de haine, comme on l’a vu aux États-Unis avec le réseau Parler, maintenant supprimé suite à l’intervention d’Amazon, Apple et Google.

RTS : N’y a-t-il pas un arbitraire, un effet de meute dans les dénonciations ?

Antonio Casilli : Oui, il y a plusieurs types d’arbitraire. La modération n’est pas un seul processus, il y a 3 phases :

1) Nos propres signaux que nous envoyons en bloquant des profils ou en mettant un pouce en bas. Le contenu devient alors problématique aux yeux des modérateurs et rentre dans le radar des plateformes.

2) Certaines plateformes (ndlr : en réalité toutes) font un filtrage automatique par mots-clefs, selon leurs propres règles, qui changent tout le temps.

3) Les travailleurs du clic, ubérisés, mal payés, mal encadrés, qui censurent les contenus problématiques.

Il y a un élément d’arbitraire à chacune de ces trois phases.

Anaïs Voy-Gillis : Il n’y a pas d’autre solution efficace contre les extrêmes que de sensibiliser les gens et de faire un travail d’éducation populaire, sur quels sont ces discours, quelle a été l’histoire, quels sont les risques de ces dérives, etc. Et aussi traiter le mal à la racine. Si des militants se tournent vers ces partis, si les gens se radicalisent dans ces partis, c’est aussi qu’il y a eu à un moment des facteurs en faveur de cela, et donc il y a des réponses politiques à apporter au-delà du fait de modérer des discours sur internet, parce qu’ils auront toujours un temps d’avance sur nous, sur la modération.

source: https://www.rts.ch/play/radio/forum/audio/reseaux-sociaux-la-censure-ou-la-bavure-interview-dantonio-casilli?id=11909821

[1] En Hongrie, Bayer Zsolt, le journaliste qui a fondé le parti FIDESZ avec Orban a reçu son dernier avertissement de Facebook, après avoir posté ceci:

Actuellement la bataille ne se joue plus entre les mondialistes et les souverainistes mais entre les gens sain d'esprit et les esprits malades.

(résumés commentaires: Cenator)

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Faut-il dissoudre Génération Identitaire ? L’avis de Gilles-William Goldnadel

RMC - 27 janv. 2021

Gilles-William Goldnadel : "Moi aussi, je vis très mal l'impuissance d'Etat à gérer le problème de l'immigration illégale: je n'ai pas pour autant l'impression d'être un sympathisant nazi"

 

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Faut-il dissoudre Génération identitaire ? L’avis d’Éric Zemmour

Face à l'info 27 Janvier 2021 (CNews) - Le blog d'Eric Zemmour

Zemmour remet l’église au milieu du village dans tout ce débat autour de Génération identitaire : il n’y a pas d’arguments pour dissoudre ce groupe.

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Génération identitaire n’a rien fait d’illégal, donc il serait totalement antidémocratique de le dissoudre. Le préfet de Haute-Garonne était d’accord avec l’opération coup-de-poing pour défendre la frontière, où il n’y avait ni gendarmes, ni policiers, ne serait-ce que symboliquement. C’est là que des migrants entrent à pied en France. Il n’y a pas eu de violences, contrairement à tout ce qui se passe avec l’extrême gauche. Il n’y avait aucun risque pour l’ordre public. Génération identitaire a fait un coup médiatique, mais ils ne se sont pas pris pour la police, ils n’ont arrêté personne, juste mis un banderole anti-immigration clandestine. C’est une « agit prop » médiatique, qui a bien marché, une action similaire aux manifs de l’extrême gauche, aux actions spectaculaires de Green Peace ou des Femen, sauf que ces derniers commettent vraiment des actions illégales.

Génération identitaire avait fait la même chose en 2018 dans les Alpes. Il y a eu un procès, mais ils ont été acquittés en appel, car ils ne font rien d’illégal, seulement de l’agitation médiatique.

Mais ici, comme toujours, il y a deux poids deux mesures. Les complices des passeurs sont sanctifiés au nom de la fraternité. C’est illégal mais ils sont ovationnés par les médias. Cédric Herrou a été condamné par la justice, mais béni par la bien-pensance.

Financer SOS Méditerranée, comme les maires de certaines villes ont annoncé vouloir le faire, c’est favoriser l’immigration illégale et là, on ne leur dit rien, on salue cela au nom du sauvetage de ceux qui risquent de se noyer. Mais ce sont des clandestins, et on les amène en Europe au lieu de les renvoyer, donc ce n’est pas une question de sauvetage, c’est bien favoriser l’immigration.

Génération identitaire veut défendre les frontières et montrer que nos frontières ne sont pas protégées par l’État contre l’immigration clandestine, contrairement aux grandes déclarations du gouvernement. C’est pour cela que Darmanin est en colère : les jeunes de Génération identitaire dénoncent son double langage. La justice n’a rien trouvé contre eux, mais Darmanin a dit : « Je vais chercher. »

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L’accusation d’incitation à la haine et de discrimination portée contre Génération identitaire ne tient pas non plus. Génération identitaire cherche à défendre notre culture contre l’islamisation. Génération identitaire considère qu’il y a trop d’immigrés. 
On a le droit d’être contre l’immigration – ou alors il faut dire franchement que le discours anti-immigration est criminalisé, qu’on n’a plus le droit de contester l’immigration, et d’ailleurs c’est plus ou moins dit dans le pacte de Marrakech. Une telle interdiction équivaudrait à reconnaître le délit d’opinion.

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Pourquoi Darmanin veut-il dissoudre Génération identitaire ? C’est parce qu’il y a dissout les associations islamistes BarakaCity et CCIF (Collectif contre l'islamophobie en France) et maintenant il cherche un équilibre. Il ne veut pas paraître uniquement anti-islamiste voire anti-musulman. Pour cela, il utilise le classique rhétorique de la tenaille identitaire.
C’est une fausse fenêtre idéologique. C’est le discours des prétendus républicains : nous sommes au milieu, entre deux extrêmes identitaires que nous devons combattre symétriquement.
D’un côté, l’islamisme radical, et donc de l’autre il faut un pendant, qui est l’identitarisme nationaliste français. On les met sur le même plan. Mais c’est faux.

Les uns défendent la France, leur nation, contre des gens qui veulent venir et qu’on n’a pas invités à venir. Dans un autre temps, ils auraient été des héros. D’autres (BarakaCity, CCIF) veulent islamiser la France.

Ce n’est pas pareil.

C’est une fausse fenêtre rhétorique, c’est un sophisme, qu’on met en avant parce qu’on ne veut pas reconnaître qu’il y a un conflit de civilisation sur notre sol. 
Alors il est plus commode de faire croire qu’il y a une tenaille identitaire, que le pays est pris entre deux extrémismes identitaires qui seraient symétriques.

En réalité, il n’y a rien contre Génération identitaire, comme l’a prouvé la Cour d’appel de Grenoble,

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La gauche dit que les gens de Génération identitaire sont porteurs d’un racisme décomplexé, que c’est l’extrême droite, qu’ils promeuvent une vision raciale du monde, proche du suprémacisme blanc, qu’ils veulent la remigration.

 

Mais cette accusation de racisme ne tient pas non plus. Le racisme, c’est une vision du monde qui repose sur une hiérarchie des races. Vouloir la remigration n’a rien de raciste.

 

C’est considérer qu’il y a trop d’immigrés en France, et que cela pose un vrai problème d’équilibre démographique et identitaire. Si l’identité d’un peuple est en danger, il est tout à fait courant de renvoyer ceux qui ne s’assimilent pas. C’est ce qu’a fait la France pendant un siècle. De Gaulle, Léon Blum, n’étaient pas racistes. Dans les années 30, on a renvoyé des immigrés chômeurs parce qu’on estimait qu’ils ne s’assimilaient pas, et c’est la gauche qui faisait ça.

Une autre erreur du discours médiatique, c’est de dire que les associations islamistes développent un rejet de l’autre. Elles ne font pas ça. Elles défendent une volonté d’imposer l’islam aux autres. C’est un projet civilisationnel et juridico-politique qu’elles veulent imposer.

Les associations sont libres. Simplement, il y en a qu’on dissout parce qu’elles sont dangereuses pour le pays. Ce n’est pas le cas de Génération identitaire.

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Faut-il interdire aux associations de faire de la politique ? Non, répond Zemmour.

En démocratie, il ne faut pas interdire aux associations de faire de la politique, mais il faut interdire toute subvention à toute association qui fait de la politique.

 

Pour être équitable, la règle doit être que les associations et partis politiques peuvent être légitimes mais il faut supprimer toute subvention publique, même locale. Zemmour trouve inacceptable que ses impôts servent à arroser des associations qui combattent ses idées ou font entrer des migrants illégaux.

Idem avec la redevance. Les subventions aux médias sont inacceptables. Par ailleurs, Génération identitaire ne touche pas un sou de l’État, tandis que SOS racisme croule sous les subventions publiques.

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 Thaïs d’Escufon : "Nous serons toujours en première ligne 16.2.21

Mélenchon et l’islamo-gauchisme violent

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Michel Garroté - Mélenchon a comparé les musulmans aux protestants et aux juifs persécutés tandis qu'Alain Juppé évoque l'identité heureuse du pays. Ces deux positions, quoique différentes, laissent perplexes Gilles-William Goldnadel (Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël). Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.
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Gilles-William Goldnadel : Au risque de lasser, d'année en année et d'article en article, j'ai soutenu que l'idéologie islamo-gauchisante rendait fou ou stupide ses tenants et tétanisait ou égarait ses victimes. La semaine écoulée n'a pas, hélas, cruellement invalidé mes observations. Prenez Jean-Luc Mélenchon, on pouvait tout dire de lui, et je ne m'en suis pas privé, sauf que c'est un imbécile. Ce que je n'ai jamais dit ou penser. Il m'est arrivé de me laisser aller à moquer ce révolutionnaire d'opérette, gardien du temple à la manière du savetier Simon, et se prenant pour l'héritier testamentaire de Maximilien Robespierre.
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Gilles-William Goldnadel : J'ai pu, par mauvais temps, lui demander si le camarade Chavez, qu'il affectionnait tant, ne lui manquait pas de temps en temps. Je me suis surpris parfois à sourire lorsque j'ai vu ce sénateur installé s'auto-décerner le titre d'insoumis institutionnel. Mais depuis le tweet que l'intéressé a publié le 25 août à 7h46, mon jugement sur le jugement du lider maximo du front de gauche est ébranlé. Car écoutez bien ce gazouillis inouï en pleine affaire du Burkini : « dans notre pays, on a persécuté les juifs, puis les protestants et aujourd'hui les musulmans. La solution, c'est la laïcité ». C'est étrange à avouer : mais après le massacre d'enfants juifs à Toulouse, après le Bataclan, après l'hyper kasher, après Nice, après Rouen et autres drames sanglants, le martyre musulman ne m'avait pas frappé .
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Gilles-William Goldnadel : Je veux bien, et j'exige même, que les musulmans ne soient pas accablés dans leur globalité, mais que par une plenelisation absurde des esprits, on assassine la vérité, n'est acceptable ni moralement ni politiquement. La vérité est simple à énoncer: les musulmans ne sont pas les victimes désignées et c'est dans leurs rangs que se recrutent les bourreaux. Établir la moindre équivalence entre la Saint-Barthélemy et la rafle du Vel' d'Hiv' d'une part, et la verbalisation d'une femme au Burkini d'autre part, mérite le prix Plenel pour cette nouvelle théorie de la relativité. Passons sur l'offense faite aux vraies victimes, ils en ont, dans la folie du temps, la triste habitude. Mais cette saillie absurde est de nature, en favorisant la dialectique du ressentiment, à accroître les détestations entre communautés. Car rien n'est plus facile à persuader quelqu'un, même contre l'évidence aveuglante, qu'il est une victime qui mérite vengeance.
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Gilles-William Goldnadel : Cette sorte de coquecigrue est également susceptible de dissuader la communauté musulmane organisée à faire enfin cet examen critique qu'elle renâcle toujours à entreprendre, à raison principalement de ses divisions. Cette mauvaise fadaise ne pouvait pas lui donner un meilleur prétexte. Depuis le 25 août, 7h47, l'intelligence de Monsieur Mélenchon me pose donc problème. Je ne me permettrai certainement pas de soumettre à la même question le maire de Bordeaux, dont le brio n'est jamais en défaut, mais son attitude me laisse tout de même perplexe. J'aimerais d'abord comprendre ce qui vaut à Alain Juppé cette franche assurance satisfaite, lorsqu'il évoque l'identité française et le regroupement familial. Après tout, il est l'héritier le plus fidèle et le plus légitime de Jacques Chirac qui fut Premier ministre, lorsque le regroupement familial fut décidé pour le plus grand plaisir des rois du BTP.
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Gilles-William Goldnadel : Pas question ici d'islamo-gauchisme mais plutôt d'inconscience d'un capitalisme sans âme, dont les tenants, disait Lénine, achèteraient la corde pour se pendre, pour peu que ce fut une bonne affaire. J'ai toujours pensé que la droite républicaine aurait dû faire l'inventaire du chiraquisme. Celui-ci viendra bien un jour. Mais du passé cruel faisons à présent table rase: Alain Juppé considère que la proposition émise par Nicolas Sarkozy de suspendre le regroupement familial serait attentatoire à l'humanité. C'est là où la philosophie morale et politique du girondin m'échappe.
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Gilles-William Goldnadel : La France connaît actuellement une sorte de révolution culturelle des esprits dont Alain Juppé, qui affecte le calme et la sérénité, ne semble pas conscient: pour avoir vu leur identité et leur sécurité gravement attaquées, et partant leur dignité, les Français ne supportent plus l'emprise de l'islam politique et la poursuite de l'immigration massive et imposée. La tragi-comédie du burkini, n'en constitue qu'un des symptômes irritants les plus superficiels. Dans ce contexte épidermique mais aussi existentiel , après qu'il est acquis que c'est bien le regroupement familial qui est responsable de l'impossibilité d'endiguer un phénomène migratoire déstructurant, l'invocation placide de la notion d'humanité au seul bénéfice de l'Autre, n'est-elle pas le signe que les esprits les mieux structurés peuvent eux aussi être frappés ?
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Gilles-William Goldnadel : Autrement dit, pour qu'elle raison morale impérieuse, la sollicitude et la compassion ne devraient-elle pas aussi être tournées vers le peuple français, à la sécurité compromise et à l'identité malheureuse parce que gravement menacée ? À l'heure où l'on organise en France, évidemment dans le silence des organisations antiracistes, des camps de «décolonisation» interdits aux Français d'origine, colonisateurs innommables mais colonisés innommés, une humanité bien ordonnée devrait peut-être commencer à être accordée aux véritables indigènes de la république, conclut Gilles-William Goldnadel.
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http://premium.lefigaro.fr/vox/politique/2016/08/29/31001-20160829ARTFIG00117-le-camarade-melenchon-converti-a-l-islamo-gauchisme.php
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Pétainisme européen et terreur islamique

Coran-1

   
Michel Garroté - Face à la terreur islamique, l'Europe se comporte comme les collaborateurs se comportaient, sous l'occupation allemande, à l'époque de Pétain. A ce propos, je note que suite à l'assassinat, en France, du père Jacques Hamel, le chroniqueur - un brin fougueux et téméraire - Bernard Antony, a  écrit sur son blog, dans un esprit de résistance sans concession (extraits adaptés ; voir les liens vers les sources en bas de page) que c’est au nom d'Allah que le prophète Mahomet, dictateur de Médine, a fait égorger, fouetter, amputer, lapider, torturer (ndmg - oups..., il n'est pas politiquement correct, ce monsieur Antony...).
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Allez donc - poursuit Bernard Antony - si vous êtes honnêtement mû par le souci de la vérité, acheter le Coran et aussi les Hadîths à la plus proche librairie islamique. Contentez-vous peut-être, si une trop longue lecture vous ennuie, de parcourir la Sira du prophète (biographie) en vente aussi dans toutes les librairies islamiques et ailleurs, ou encore, contentez-vous de lire la grande islamologue Anne-Marie Delcambre, 'Mahomet, la parole d’Allah', ed. Découvertes, Gallimard.
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Vous lirez, ajoute Bernard Antony, dans un de ces livres de votre choix le récit de la décapitation, après la « bataille du Fossé », du millier de Juifs de la tribu Banû Qorayza, décapitation effectuée tout au long d’une journée et d’abord par Mahomet lui-même, bien sûr au nom d’Allah le Miséricordieux. Et le miséricordieux Mahomet distribue lui-même femmes et enfants à ses hommes, conclut Bernard Antony (fin des extraits adaptés ; voir les liens vers les sources en bas de page).
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Car oui, en effet, après l'assassinat du père Jacques Hamel, le 26 juillet, rien ne semble indiquer, comme l'écrit le site Atlantico (extraits adaptés ; voir les liens vers les sources en bas de page), que le gouvernement s'inquiète de l'islam. Au contraire, écrit Atlantico, on entend le gouvernement, plus que jamais, fantasmer sur le spectre du Front National, au lieu de s'exprimer sur l'islam, l'islamisme et le terrorisme islamique. L'esprit munichois, qui consiste à s'effacer devant le plus fort, semble n'avoir toujours pas quitté les élites.
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Atlantico a demandé, à plusieurs personnalités, quelles étaient les raisons du désarmement idéologique européen, face au terrorisme islamique. Ces personnalités ont expliqué à Atlantico le lien entre, d'une part, le pacifisme originel de l'après-guerre ; et d'autre part, le sentiment d'impuissance actuel. Ci-dessous, des extraits adaptés des deux premiers numéros de cette série, avec Gilles-William Goldnadel et avec Alexandre Del Valle (extraits adaptés ; voir les liens vers les sources en bas de page).
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Entretien avec Gilles-William Goldnadel :
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Atlantico : Avec l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray qui a vu deux islamistes mettre à mort un prêtre, et la multiplication des attaques en Europe, n'est-il pas plus tentant de considérer notre époque comme celle d'un conflit de civilisation ?
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Gilles-William Goldnadel (extraits adaptés ; voir les liens vers les sources en bas de page) : Très sincèrement, je ne partage pas votre postulat définitif. Je ne suis pas sûr que cet attentat marque une prise de conscience des conséquences des événements que nous rencontrons. On ne compte plus le nombre d'attentats, d’islamistes impliqués. Au-delà effectivement d'une prise de conscience générale, par le monde réel, de ce qui arrive, le monde virtuel retombe très vite dans son idéologie récurrente. Peu de temps après Nice, nous avons eu le droit au retour des vieilles lubies immigrationnistes, omettant la dangerosité de certaines de celles-ci. Madame Taubira a relevé la tête sans tirer les conséquences d'une politique qu'elle n'a certes pas initiée mais considérablement aggravée. En réalité, le combat contre l'idéologie et le réel est loin d'être achevé. Je crois malheureusement qu'il faudra encore beaucoup d'attentats avant que les prélats des églises cathodiques rejoignent le champ de la réalité. L'état médiatique est post-chrétien aujourd'hui. Aucune raison pour que le réel surgisse de l'égorgement d'un prêtre catholique.
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Atlantico : Pourquoi est-ce que l'Europe échoue aujourd'hui à garantir la paix qu'elle s'était jurée de faire advenir en 1945 ?
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Gilles-William Goldnadel : D'une certaine manière, la réponse est contenue dans votre question. C'est bien parce que l'Europe s’est construite sur une idée pacifiste dans un monde ouaté dans lequel la guerre n'existait pas et ne saurait revenir, où l'usage par l’État de ses prérogatives était vu comme une réminiscence de l’État-nation occidental qui soit, c'est-à-dire l’État nazi. Parce que cette idéologie-là a construit une sorte de monde irréel que l'on a bâti dans cette Europe une justice qui ne devait pas punir et encore moins enfermer, où il n'était pas question de construire une identité européenne, sauf bien sûr à ressembler à l'exemple honni, nous avons fait de l'Europe une machine à fabriquer des monstres. L'Europe des idéologues et des technocrates - qui allaient tellement bien ensemble par ailleurs -, loin de celle qu'on aurait pu construire, a fait ce monde-là. C'est dans les laboratoires européens que sont les éprouvettes dont sont issues les monstres que nous connaissons aujourd'hui. Il est faux de croire qu'il s'agit des produits d'importation islamique. Ce sont des croisements monstrueux de l'Islam sommaire dans sa consistance la plus guerrière – qui ne représentent pas l'ensemble de l'Islam – et de gens à qui des tiers totalement inconscients ont laissé penser qu'ils étaient détestés et détestables, qu'ils étaient des victimes. Il n'y a rien de plus facile que de fabriquer le ressentiment chez un être humain et le laisser penser qu'il est une victime. C'est un sentiment ouaté et confortable que de penser qu'on est une victime. Et lorsque c'est l'autre qui vous laisse penser que vous êtes une victime, alors il y a tout lieu de le croire. Ce sont ces monstres hybrides-là, fabriqués très largement dans l'Europe post-chrétienne, qui sont à la manœuvre aujourd'hui. On peut parler d'un désarmement, d'une émasculation, d'une décérébration. Car ce sont bien 30 ans de déconstruction cérébrale qui ont forgé ce surmoi, et nous aurons donc encore des phases de réminiscence et de régression. L'homme européen sort de cet état par électrochocs successifs.
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Atlantico : Que faut-il faire aujourd'hui pour refonder une identité commune viable et protectrice en Europe ?
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Gilles-William Goldnadel : L’État-nation est le premier rempart contre la barbarie. Il y a un combat culturel qu'on doit continuer de mener. Et le produit de ce combat culturel, ce sont évidemment des mesures techniques au plan juridique, comme le rétablissement de la double peine (que je n'aime pas beaucoup, mais qui de fait n'est pas réellement une double peine). Il faut réellement mettre un coup d'arrêt à l'immigration venant des états islamiques pour l'instant, le temps de réussir l'intégration tout à fait désastreuse de ces dernières années. Il faut faire respecter les lois de la République pour toutes les personnes en situation illégale. Si on ne fait pas cela dans un monde ouvert et de liberté, on est sûr de perdre. Il ne faut pas tomber dans la fatalité, dire que cela va encore arriver, conclut Gilles-William Goldnadel (fin des extraits adaptés ; voir les liens vers les sources en bas de page).
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Entretien avec Alexandre Del Valle :
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Atlantico : Après l'assassinat d'un prêtre dans une église de Saint-Etienne-de-Rouvray le 26 juillet dernier, comment trouver le juste équilibre face à une double menace : d'un côté celle des dégâts que pourrait générer le fait de ne rien faire parce qu'on ne veut rien voir, et de l'autre celle d'un embrasement généralisé contre l'islam ?
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Alexandre Del Valle (extraits adaptés ; voir les liens vers les sources en bas de page) : Je ne crois pas qu'il y ait de risques d'embrasement généralisé contre l'islam. Je n'en suis pas convaincu, d'autant que ce que je constate depuis des années, à raison ou à tort, c'est que plus les islamistes frappent, plus la plupart des gouvernements démocratiques occidentaux, à part le gouvernement populiste de Viktor Orban en Hongrie, redoublent de profession de foi anti-islamophobie. Et à chaque fois qu’un attentat meurtrier est commis aux cris d’Allahou Akbar, nos élites politiques, nos intellectuels - à part quelques-uns -, et les responsables religieux disent que cela n’a rien à voir avec l’islam et redoublent de zèle anti-islamophobe, ce que cherchent d’ailleurs les terroristes dont c'est le leitmotiv, et nos dirigeants renforcent à chaque fois un peu plus l'arsenal visant à punir l'opposition à l’islam, l'islamophobie, ceci en confondant d'ailleurs souvent à mon avis à tort le racisme et la critique de la religion musulmane, le premier étant condamnable par la loi, le second une liberté républicaine et démocratique, conclut Alexandre Del Valle (fin des extraits adaptés ; voir les liens vers les sources en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://www.bernard-antony.com/2016/07/sur-lislam-linsupportable-deni-de.html
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http://www.atlantico.fr/decryptage/nus-face-au-terrorisme-comment-europe-pourrait-se-rearmer-moralement-et-ideologiquement-gilles-william-goldnadel-2775960.html?yahoo=1
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https://fr.news.yahoo.com/entre-pacifisme-inappropri%C3%A9-l-esprit-munich-risques-d-061638829.html?nhp=1
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