Pour son sommet du G7, Rome, concerné au premier chef par la question migratoire, avait envisagé un texte séparé sur le sujet. Donald Trump n’en veut pas.
Premier pays du G7 à subir de plein fouet les conséquences de la crise des réfugiés, l'Italie avait vu grand sur le sujet des question migratoires pour son Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G7 qu'elle organise , ce vendredi et samedi, à Taormine (Sicile). Mais l'administration Trump en a décidé autrement. Le président américain a sabordé la vision italienne et contrarié Paolo Gentiloni, le chef du Conseil italien, hôte du sommet. Ce dernier avait dans un premier temps envisagé de tenir ce sommet sur l'île de Lampedusa, un des lieux symboliques de la crise migratoire en Méditerranée avant de renoncer pour des questions d'organisation.
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Traiter l'urgence et le long terme
Rome voulait un texte ambitieux. Une approche constructive et commune à tous les pays du G7, abordant non seulement les problèmes à traiter d'urgence lorsqu'un pays fait face à un afflux de réfugiés, mais également les problèmes à plus long terme. Que ce soit sur les investissements, l'intégration et la formation des réfugiés dans les pays d'accueil, la mobilité des personnes, la lutte contre le racisme et la xénophobie...
Le document reposait sur deux principes : responsabilité partagée des pays du G7 et partenariat entre les pays d'accueil et les pays d'origine et de transit. Trois domaines spécifiques devaient faire l'objet d'une attention particulière, à savoir les investissements à réaliser dans les pays d'origine et de transit, la protection des plus vulnérables (femmes et enfants) et la valorisation de l'aspect positif de la mobilité humaine et de l'intégration des migrants. Sur ce dernier point, il était question de leur assurer l'accès aux soins, à l'éducation et au marché du travail dans des conditions décentes.
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Un texte réduit
Le projet de texte complet qui devait être présenté au G7 de Taormine a tenu jusqu'à la réunion des sherpas des 26 et 27 avril où le représentant américain, ayant reçu des instructions spécifiques de son président, est venu avec une version bien plus courte - deux paragraphes - devant être intégré au communiqué final. Exit le projet italien d'une déclaration annexe. Pire, Washington a clairement signifié à ses partenaires que c'était à prendre ou à laisser. Soit la question des migrations était traitée sous cette forme réduite, soit le communiqué du G7 n'y ferait aucune référence.
« C'est la première fois, dans toute l'histoire du G7, que nous sommes les témoins d'une telle attitude intransigeante d'un des pays membres », s'insurgeaient les ONG.
Ce qui les choque dans la version actuelle du texte c'est la mention explicite que le G7 « reconnaît aussi la nécessité de soutenir les réfugiés aussi près que possible de leur pays d'origine, afin de leur permettre de revenir et de reconstruire leurs communautés d'origine ».
Chacun pensera immédiatement au mur que veut construire Donald Trump à la frontière du Mexique pour lutter contre l'immigration illégale.
Plus loin, en effet, le texte envisagé indique en l'état : « nous réaffirmons les droits souverains des États à contrôler leurs propres frontières et fixer des limites claires sur les niveaux de migration nette, en tant qu'éléments clés de leur sécurité nationale et de leur bien-être économique ».
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