Billet d’Humour

France-Macron-1

   
Michel Garroté - Désormais officialisé (drelin-drelin),  le départ d'Emmanuel Macron, ministre français de "l'Économie", ou de ce qu'il en reste  --  Macron vous dis-je, trente-huit ans, toutes ses dents , qui va se consacrer à son "projet présidentiel" (rires dans la salle)  --  vient solder "l'escalade des tensions" (c'est du Théâtre Boulevard très boulevard), tensions qui l'opposaient à Manuel Valls-le-nerveux et à François Hollande-le-faux-mou.
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Attention : la Cinquième République sur le déclin, se croit toujours au pinacle, alors qu'elle descend, depuis fort longtemps, aux abysses, mais ça, voyez-vous, le microcosme parisien  --  et ses bouseux endimanchés, députés-maires et autres  --  ils s'en tapent et ils s'en tamponnent.
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Ils s'en tapent et ils s'en tamponnent, car les parachutes dorés ont déjà été distribués. Et si le peuple, ce pauvre con, devait crever, les nouveaux aristos dériveront au gré du vent, vers des cieux plus cléments, vers des îles-paradisiaques-fiscales et leurs charmantes indigènes fleuries (les épouses de ces politicards devront supporter cette exotique polygamie).
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Pendant que certaines et certains (de plus en plus nombreux) faisaient leur "entrée", d'autres préparaient leur "sortie" (entrez ou sortez mais cessez ce va-et-vient ridicule). Décidément, la campagne (en 2016) de la présidentielle (de 2017) mobilise, jour après jour, les politiciens (arrivistes impatients) et les journalistes (incapables de traiter - de façon chronologique - les vrais sujets).
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Résultat : nos amis français vont devoir supporter  --  quotidiennement et jusqu'en avril-mai 2017  --  les ridicules gesticulations et testiculations de la libidineuse caste politico-médiatique parisienne.
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Tandis que les socialistes pro-Hollande se réunissaient pour "défendre le bilan du quinquennat" (rires dans la salle), Emmanuel Macron peaufinait, quant à lui, les contours de sa démission (« Va-t-il démissionner demain ? ». « Oui, comme tous les jours », dixit Cécile Cornudet dans 'Les Echos').
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Démission annoncée, à répétition, oui, mille fois, depuis plusieurs mois, démission "réclamée" (au bureau des réclamations ouvert le mercredi de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 16h00) par ses soutiens politiques, la démission d'Emmanuel Macron donc, se concrétise, mardi 30 août 2016 (cette "datte" entrera dans l'histoire des chamelles et des chameaux).
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Macron a rencontré François Hollande, aujourd'hui, à 15h00, pour lui remettre son coup de pied aux fesses et sa lettre de démission... prête de longue, datte, non, date ! Les soutiens et les souteneurs de Macron-le-Magnifique, députés et sénateurs, doivent se retrouver mercredi 31 août 2016 au matin (disons 11h58) pour établir un "plan de bataille" (taratata)...
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http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2016/08/30/25001-20160830ARTFIG00123-emmanuel-macron-va-demissionner-du-gouvernement.php
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http://www.lesechos.fr/elections/presidentielle-2017/0211237473540-emmanuel-macron-depart-imminent-2023490.php
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L’islamophobie (n’) existe (pas)

   
Michel Garroté - Niqab et burkini, tel est le "débat", en ce moment, chez nos amis français. Enfin, dans les médias français et au sein de la classe politique (déjà...) en campagne pour 2017, oui. Chez nos amis français, en revanche, le débat est autre, plus élévé, et, en même temps, plus proche des réalités de chaque jour. Bref, au-delà du niqab et du burkini, le débat populaire (populiste, diront les bourgeois de gauche bien installés) c'est l'islam. Ci-dessous, nos lecteurs trouveront les extraits de deux chroniques, celle d'Ivan Rioufol et celle de Christian Vanneste. Et moi de proclame, un brin fatigué de le répéter : "l’islamophobie (n’) existe (pas)"...
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Ivan Rioufol écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Oui, l’islam agresse la France. Et il revient d’abord aux musulmans – les démocrates, lucides et effarés – de faire entrer dans le lit de la laïcité une doctrine qui lui est étrangère. La raison critique ne peut soutenir plus longtemps, en effet, que le Coran est un texte tombé du Ciel, sacralisé par une signature divine.
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Ivan Rioufol : Après les tueries de Nice, qui ont ensanglanté, au nom d’Allah, la Promenade des Anglais (86 morts, 400 blessés) le soir du 14 juillet, après l’égorgement dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray, le 26 juillet, du père Jacques Hamel, tentant de repousser ses deux bourreaux aux cris de "va-t’en Satan !", après les carnages précédents à Charlie Hebdo, à l’Hyper Cacher, au Bataclan, dans les cafés parisiens, après toutes les autres terreurs islamistes et avant les prochains massacres, il n’est plus possible de taire la question musulmane.
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Ivan Rioufol : Entendre les capitulards et les sophistes éluder cette confrontation nécessaire en associant les musulmans aux juifs persécutés par Vichy et les nazis témoigne de la confusion des esprits qui s’organise, au seul bénéfice d’une idéologie totalitaire et conquérante conclut Ivan Rioufol (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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De son côté, Christian Vanneste écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Le mot (phobie) possède un sens rigoureux qui appartient au vocabulaire de la psychiatrie. La phobie est une peur paralysante, pathologique, démesurée par rapport à ce qui la provoque. La critique de l’islam, c’est de l’islamophobie ! Le procédé a fait recette. L’islamophobie présumée condamne a priori toute critique de la religion musulmane. Elle dresse un rempart à l’abri duquel on peut proclamer, contre toute évidence, que l’islam est une religion de paix et d’amour et en bas duquel les critiques pourtant fondées sur la lecture du coran et des hadiths, sur l’histoire et sur des pans entiers de l’actualité, passent pour de perfides attaques motivées par de méprisables préjugés.
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Christian Vanneste ajoute : Il est parfaitement légitime dans une démocratie libérale, dans un État de droit, d’exprimer des opinions désagréables pour des personnes ou pour des groupes dès lors qu’il ne s’agit pas d’injures, ni d’insultes ou de diffamations. Si la critique des religions est mal supportée par les croyants, elle est légitime dans la mesure où la religion exprime des idées et qu’on a le droit de les contester. Il est grand temps de revenir à plus de cohérence. Le terme de « phobie » en dehors de son emploi médical est scandaleux. Dans une société démocratique et libérale, il est indispensable que chacun puisse dire ce qu’il pense des idées ou des comportements d’autrui. L’islamophobie n’existe pas, conclut Christian Vanneste (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2016/08/bloc-notes-la-france-au-defi-d.html
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http://www.bvoltaire.fr/christianvanneste/lislamophobie-nexiste-pas,279194
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Vous avez dit conservatisme ?

France-Laetitia-Strauch-Bonart

   
Michel Garroté - Laetitia Strauch-Bonart est une chercheuse spécialiste des questions anglo-saxonnes. Ici, il est question de conservatisme, de libéralisme, de progrès, des questions sur lesquelles elle a réfléchi dans son essai "Vous avez dit conservateur ?". Ci-dessous, les extraits d'un entretien de 'Prisme' avec Laetitia Strauch-Bonart qui est aussi une collaboratrice du Figaro Vox et du Point.
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Le Prisme - Quelle définition donneriez-vous du conservatisme ?
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Laetitia Strauch-Bonart (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) - Le conservatisme consiste à conserver ce qui a de la valeur. Conserver ce qui a de la valeur a une dimension métaphysique, politique mais aussi quotidienne. Vouloir conserver (et transmettre) un objet qui nous est cher, par exemple, ou un lieu que l’on aime, est une attitude conservatrice triviale, du quotidien. Le conservatisme pris au sens métaphysique ou politique est en partie l’application de cette disposition aux questions métaphysiques et politiques. En politique, le conservatisme a un acte de naissance bien particulier : c’est un courant anglophone, né il y a plus de deux siècles au Royaume-Uni, qui souhaite conserver et transmettre les institutions britanniques et une certaine organisation de la société, parce qu’il estime qu’elles sont précieuses, peut-être même les meilleures. Bien sûr, les conserver revient parfois à les adapter. En 2002, Daniel Lindenberg publiait Le Rappel à l'ordre. Enquête sur les nouveaux réactionnaires, retentissant pamphlet qui désignait les conservateurs, néo-réacs à éliminer.
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Le Prisme - Pourquoi le conservatisme est-il toujours si mal perçu en France ? Même les Républicains se refusent à admettre leur conservatisme. Comment se fait-ce ?
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Laetitia Strauch-Bonart - Le succès du Rappel à l'ordre a été d’autant plus étonnant qu’il est assez médiocre, et ne repose sur aucune démonstration, simplement de la vindicte. Mais il est typique d’un essai à la française, où ce qui compte, c’est de prendre position et de choisir son camp. La raison de la mauvaise réputation du conservatisme est double : l’histoire du conservatisme en France est débord celle de la Contre-Révolution, qui a duré plus d’un siècle ! Le rejet de la démocratie par les réactionnaires, en France, dure jusqu'à la Seconde guerre mondiale avec Maurras. Pendant toute cette période, on aurait pu s’attendre à une acceptation progressive de la démocratie et du parlementarisme par les réactionnaires, une acceptation qui aurait pris acte des qualités de démocratie tout en cherchant à corriger ses défauts. C’est ce qui aurait fait des réactionnaires de vrais conservateurs. C’est ce qui s’est passé au Royaume-Uni, où les conservateurs, débord hostile à la monarchie parlementaire, s’y sont ralliés, et se sont même ralliés progressivement à l’extension du suffrage universel. D'où la mauvaise réputation du « conservatisme » français, celle d’un courant intransigeant et aveugle aux grands changements démocratiques. Cela ne veut pas dire qu’un conservatisme de bon aloi ne s’est pas développé en France à bas bruit, à l’intérieur d’autres courants – il y a eu des conservateurs parmi les républicains et les catholiques par exemple ; le gaullisme est aussi une forme de conservatisme. Or même ce conservatisme-là souffre d’une disqualification inévitable, due à la représentation qui domine notre pays depuis la Révolution : la foi dans l’universalisme, depuis 1789, bénéficie d’une sorte de faveur de principe. Tout ce qui y ressemble est supposé pur, et ce qui s’y oppose – l’attachement, les racines, le particulier – impur. Se réclamer du conservatisme vous jette forcément dans la seconde catégorie, d’où la réticence, encore aujourd'hui, de la droite française, alors qu’il devrait s’agir de son lieu naturel.
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Le Prisme - Le conservatisme s'oppose-t-il à toute idée de changement et de progrès ?
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Laetitia Strauch-Bonart - Le conservatisme ne s’oppose pas au changement, au contraire, car le point de départ de sa réflexion est le changement : que faut-il changer, ne pas changer ? Quand le monde change, faut-il l’accepter ou non ? Et si oui, comment et à quelle vitesse ? Car pour conserver quelque chose, vous devez souvent le modifier. Ceux qui pensent que les conservateurs sont des « immobilistes » ne connaissent pas le conservatisme. Quant au progrès, le conservateur est un être civilisé : il n’a rien contre des progrès locaux et nécessaires, à commencer par les progrès techniques qui ont amélioré la condition humaine – l’accès à l’eau et à l’énergie, une production agricole suffisante, l’hygiène et la médecine. Ce que le conservateur regarde avec ironie, c’est le Progrès avec une majuscule, cette idée que l’histoire va dans un sens – et un sens déterminé à l’avance. Cette direction est soit donnée par une technique dénuée de tout contrepoids moral, soit par une conception de la société où celle-ci doit toujours s’émanciper davantage – c’est le progressisme.
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Le Prisme - "Ce n'était pas mieux avant, mais ce n'est guère mieux après", est le mot d'ordre de certains conservateurs. "Le conservatisme naît avec l'ère moderne puisqu'il naît contre elle", ajoutait Philippe Bénéton, professeur de sciences politiques, en 2000. Le conservatisme est-il passéiste ?
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Laetitia Strauch-Bonart - Je n’aime pas le terme passéiste tel qu’employé par ses adversaires, qui, un peu comme « populiste » qui pourfend le peuple, ou « nostalgie » qui méprise l’affect profondément humain qu’est le regret du passé, sous-entend que le passé est mauvais. Le conservatisme propose une vision de l’être humain où celui-ci n’est pas coupé de son passé parce le présent et le futur en sont indissociables. Burke a écrit que la société était un contrat entre les vivants, les morts et ceux à naître. C’est une conception quasiment disparue aujourd'hui, en tout cas dans une société de plus en plus séculière. Mais elle n’a rien perdu de sa justesse : elle implique que nous ayons de la gratitude envers ceux qui nous ont précédés et que nous préparions le monde pour ceux qui nous succéderons. C’est une vision humble, qui suppose que le monde dans lequel nous vivons n’est que temporairement le nôtre - nous en sommes les garants, pas les propriétaires.
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Le Prisme - On doit à Karl Marx la démonstration du caractère révolutionnaire du libéralisme dans le sens où ce dernier vise à bouleverser perpétuellement l'ordre établi. De même, dans mon article La nouvelle bipolarisation française, je reprends la thèse de Paul-François Paoli qui érige le libéralisme en totale opposition avec le conservatisme. Le libéralisme postule en effet que la liberté individuelle doit primer sur les exigences de la vie collective. Or vous vous définissez comme libérale-conservatrice. Comment est-ce possible ?
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Laetitia Strauch-Bonart - Je me définis comme conservatrice-libérale – ma première maison est le conservatisme ! Ensuite, je ne souscris pas à l’opposition frontale entre libéralisme et conservatisme. Dans la tradition britannique tout d’abord, les deux vont de pair : le libéralisme et le conservatisme se méfient de l’intervention de l’Etat dans les choix sociaux ou individuels, car ils mettent en avant la responsabilité du groupe ou de l’individu. Leur ennemi commun est le progressisme ! Ensuite, le libéralisme présente des bienfaits dont nous profitons tout : d’abord combattre les rentes indues, offrir une certaine reconnaissance, autant que possible, au mérite individuel. Voilà quelques-uns des acquis du libéralisme. A mon sens, c’est un contresens de penser que dans le libéralisme la liberté individuelle doit primer sur les exigences de la vie collective. Dans un monde libéral comme le nôtre, les deux logiques sont en tension mais pas forcément contradictoires. Tout dépend des situations et du moment. Par exemple, si vous faites tout pour réussir vos études pour avoir à terme une meilleure situation que vos parents, vous mettez en acte le libéralisme. Cela ne veut pas dire que vous ne fonderez pas une famille et vous engagerez à la protéger, la faisant passer avant des exigences plus individualistes. Je suis pour la séparation des ordres et la mesure : de même que l’application de la logique marchande à des questions qui n’en relèvent pas est inacceptable, de même l’expression des aspirations individuelles présente des bienfaits incontestables, même si elle ne peut prévaloir dans tous les cas. C’est là aussi qu’intervient une notion centrale : la morale. Plus généralement, je pense que la vision que nous cultivons aujourd'hui du libéralisme, en France, est un contresens. Elle vient en partie de ce que ceux qui promeuvent le libéralisme, depuis les années 1980, ont supplanté ses anciens défenseurs tels Raymond Aron. Les libéraux d'aujourd'hui sont pour moi des libertariens : rien n’échappe pour eux à l’individualisation. Ils méprisent la complexité d’un être humain qui est autant individu qu’être de lien. Les libéraux à la Aron avaient compris que le libéralisme ne peut exister sans fondement politique et moral commun. Autrement dit, sans limite, le libéralisme se détruit lui-même, car il peut tuer les institutions qui lui permettent d’exister, comme la morale.
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Le Prisme - Au fond, le conservatisme n'est-il pas le meilleur rempart contre le nihilisme et la post-modernité visant la mort de l'Homme, l'abolition des identités et la déconstruction absolue de toute structure ?
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Laetitia Strauch-Bonart - Vous prêchez à une convaincue. Ceux qui se retrouvent dans le conservatisme, aujourd'hui, sont fatigués d’entendre que l’être humain est dépassé et qu’il faut toujours et encore tout déconstruire… Nous sortons à peine de deux ou trois décennies d’injonction à la déconstruction, dans la politique, la philosophie ou l’art, et qu’en avons-nous tiré ? De la tristesse et du cynisme. Quels autres sentiments avons-nous en regardant une œuvre de Jeff Koons ? Les conservateurs ont toujours souhaité prévenir leurs congénères que la déconstruction ne menait à rien. Rarement écoutés, ils ont au moins pour eux, aujourd'hui, les faits. Le conservatisme est une philosophie de l’affirmation, de la beauté, du sacré. Aujourd'hui, il faut resacraliser le monde, conclut Laetitia Strauch-Bonart (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://www.le-prisme.fr/2016/07/entretien-avec-laetitia-strauch-bonart.html#more
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