L'accueil a été très houleux pour Marine Le Pen, en visite à Châteaudouble, dans le Var, ce mercredi après-midi. Ce village de 477 âmes doit accueillir un centre d'accueil et d'orientation hébergeant 72 migrants.
Sur les coups de 13h45 ce mercredi, Marine Le Pen est arrivée à Châteaudouble, petite commune varoise qui doit accueillir un centre de demandeurs d'asile. Mais l'accueil n'a pas été celui escompté: la présidente du Rassemblement national a été accueillie sous les huées d'une cinquantaine d'habitants du village. Ces derniers ont brandi des pancartes "Non au RN" et crié "casse-toi" à la visiteuse.
Une pelleteuse a même été installée pour lui barrer l'accès à une partie du village, si bien qu'elle a renoncé à visiter le centre d'accueil et d'orientation (CAO) qui doit accueillir 72 migrants.
"On va les écraser !" - voilà les images que vous ne verrez pas à la télé. Ici, la réalité des braillards haineux qui veulent empêcher Marine Le Pen et le Rassemblent National de défendre les habitants de Châteaudouble face à l'immigration incontrôlée et désormais imposée !
⚠"On va les écraser !" - voilà les images que vous ne verrez pas à la télé.
Ici, la réalité des braillards haineux qui veulent empêcher @mlp et le @RNational_off de défendre les habitants de #Châteaudouble face à l'immigration incontrôlée et désormais imposée ! pic.twitter.com/rWTTl459xe— Philippe Vardon (@P_Vardon) 12 septembre 2018
“Cassez-vous !!” 14h05, le chemin de croix commence pour Marine Le Pen à Châteaudouble @BFMTV pic.twitter.com/MiAug2M7zq
— Agathe Lambret (@AgatheLambret) 12 septembre 2018
Sur Twitter, le maire de Fréjus David Rachline a qualifié les manifestants de "nervis d'extrême gauche", et demandé des explications au préfet du Var qui les a laissé "mettre en danger" Marine Le Pen et d'autres élus. Il affirme avoir porté plainte contre X pour entrave par menaces et tentatives de violence à la liberté d'expression et de circulation. Il publiera jeudi une lettre ouverte pour demander des explications au préfet sur l’absence totale de dispositif de sécurité.
Objet de la discorde: Philippe Portal, sous-préfet du Var, a annoncé le 29 juin que les locaux de l'ancienne maison de retraite de ce village de 477 habitants, fermée en 2016 par manque de résidents, seraient transformés en centre d'accueil et d'orientation afin d'accueillir 72 migrants. Ceux-ci devraient poser leurs bagages dans la commune à la mi-septembre, ces jours-ci donc, selon franceinfo.
"Ce petit village de Châteaudouble est symbolique de ce qui se passe dans toute la France aujourd'hui", a déclaré Marine Le Pen, qui était arrivée en tête dans le village au premier tour de l'élection présidentielle de 2017 avec 30,25% des suffrages exprimés. "C'est un petit village de 470 habitants dans lequel, sur ordre de l'Union européenne, on installe 72 migrants, sans avoir demandé son avis à la population, sans avoir demandé son avis au maire. C'est comme si demain on imposait 12 millions de migrants en France en l'espace d'une nuit", a-t-elle insisté.
Si l'importance de l'effectif de migrants prévus sous le toit du centre d'accueil et d'orientation suscite aussi scepticisme et réserve chez les habitants, ceux-ci ont fait part d'une opposition plutôt pondérée auprès du Figaro. Ainsi, un couple de retraités estimait que c'était "beaucoup trop", tout en nuançant: "On est pour les accueillir, mais ça risque de perturber la vie de ce petit village tranquille". Le maire a quant à lui déploré avoir été mis "devant le fait accompli" par les autorités.