L’ONG ECLJ a publié un rapport qui atteste l’existence de conflits d’intérêts entre certains juges de la CEDH et… des ONG

En février 2020, l'ECLJ a publié un rapport démontrant des conflits d'intérêts entre certains juges de la Cour européenne des droits de l'homme et des ONG. Depuis, des réformes ont commencé et des recommandations de l'ECLJ sont à présent en vigueur.

Télécharger le rapport : https://eclj.org/ngos-and-the-judges-...

A propos de l'ECLJ

L’ECLJ est une organisation internationale non gouvernementale fondée en 1998 et dédiée à la promotion et la protection des droits de l’homme en Europe et dans le monde.

L’ECLJ est titulaire du statut consultatif spécial auprès des Nations Unies / ECOSOC depuis 2007. L’ECLJ agit dans les domaines judiciaires, législatifs et culturels et défend en particulier le droit à la liberté religieuse, la vie et la dignité des personnes devant la Cour européenne des droits de l’homme et à travers les autres mécanismes offerts par les Nations-Unies, le Conseil de l’Europe, le Parlement européen et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

L'ECLJ fonde son action sur « les valeurs spirituelles et morales qui sont le patrimoine commun des peuples européens et la véritable source de la liberté individuelle, de la liberté politique et de la prééminence du droit, principes qui sont à la base de toute démocratie véritable » (Préambule du Statut du Conseil de l'Europe).

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La pornographie est-elle un droit de l’homme ?

Par ECLJ

C’est la question que la Cour européenne des droits de l’homme a accepté de trancher. Saisie par un prisonnier qui se plaint de s’être fait confisquer ses revues à caractère pornographique, la Cour doit juger si les prisons peuvent légitimement interdire la possession et l’usage de tels documents.

Les faits de cette affaire peuvent être très succinctement résumés : le requérant purge une peine de prison en Slovaquie pour un double meurtre et se plaint de s’être vu retirer des documents pornographiques, et d’avoir été sanctionné pour cette infraction au règlement de la prison. Selon lui, cette confiscation et l’interdiction générale de posséder de tels documents portent atteinte à sa vie privée et à sa liberté d’expression.

La Cour jugera si l’accès à la pornographie en prison est un droit garanti par la Convention européenne des droits de l’homme.

L’ECLJ a été autorisé par la Cour à intervenir dans cette affaire et a soumis des observations écrites (accessibles ici en français).

Dans ses observations, l’ECLJ a tout d’abord rappelé que la pornographie est intrinsèquement immorale. Dès lors, les États peuvent, ainsi que l’indique la Convention européenne, limiter certaines libertés pour protéger la morale, ainsi que la sécurité, la santé, ou les droits d’autrui. La protection de la morale est une prérogative d’État reconnue par la Convention aux articles 8, 9, 10, 11 et 21.

L’ECLJ s’appuie sur son rapport « Pornographie et droits de l’homme » (2020) pour indiquer à la Cour que de nombreuses recherches établissent qu’une utilisation répétée de la pornographie cause un risque de dépendance, ainsi que de nombreuses pathologies psychologiques et des troubles relationnels. Celle-ci dévalorise systématiquement les personnes et incite à la violence, à l’agressivité et même au sadisme ou au masochisme. La dévalorisation de la femme est quasi-systématique dans la pornographie, où elles sont présentées de façon stéréotypée et humiliante.

L’ECLJ souligne également qu’il est d’autant plus légitime de protéger les détenus des effets pervers de la pornographie que ces personnes y sont particulièrement vulnérables. Leur isolement et oisiveté accroît le risque de dépendance. L’incitation aux violences pulsionnelles causée par la pornographie est encore plus problématique s’agissant des prisonniers coupables de violences sexuelles. Il en résulte que ne pas prévenir dans ces lieux de détention la diffusion de matériel pornographique serait un manquement au devoir de l’État de veiller à la bonne santé de ses détenus, à leur sécurité, aussi qu’à leur réinsertion.

Certes, durant ces dernière décennies, la Cour européenne a fait une application très réduite de la protection de la « morale », la couvrant du voile pudique de la vie privée. Toutefois, s’agissant de la pornographie, d’autres motifs, relatifs à la santé, la sécurité et la dignité, militent en faveur d’un plus grand contrôle. La société semble d’ailleurs prendre de plus en plus conscience de la nocivité de la pornographie et de la nécessité d’en protéger les protagonistes ainsi que les personnes jeunes et vulnérables. Deux projets de résolution sont actuellement à l’étude au sein de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe, qui recommandent aux États un plus grand contrôle, sous l’angle des droits des femmes et des enfants.

L’ECLJ forme le vœu que la CEDH saura faire prévaloir une interprétation des droits de l’homme respectueuse de la santé et de la dignité humaine.

À cette fin, pour soutenir les actions de l'ECLJ auprès des institutions européennes, vous pouvez signer et partager notre pétition :

La pornographie n’est pas un droit de l’homme

Lire le texte complet de la pétition

lien vers la vidéo: Comment lutter contre la pornographie en ligne ? (15:29)