En France, l’Eglise catholique monte au front. Qui suivra? Un large débat public sur l’état de nos valeurs et moeurs s’impose.
L'archevêque de Lyon et primat des Gaules, le cardinal Philippe Barbarin, a mis en garde, après une rencontre avec le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, contre le mariage homosexuel, qui ouvrirait selon lui la voie à la polygamie et à l'inceste.
« C'est une rupture de société », a-t-il expliqué lors d'un entretien radiophonique, « après, ça a des quantités de conséquences qui sont innombrables. Après, ils vont vouloir faire des couples à trois ou à quatre. Après, un jour peut-être, l'interdiction de l'inceste tombera ».
« Un mariage, c'est un mot qui veut dire rempart, pour permettre au lieu le plus fragile de la société, c'est-à-dire une femme qui donne la vie à un enfant, que toutes les conditions soient établies pour que ça se passe dans les meilleures possibilités », a-t-il confié à l'AFP.
Réagissant à ces propos, Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon a demandé la tenue d'un référendum sur le « mariage » homosexuel.
« J’avais déjà un peu explicité ma pensée dans Famille Chrétienne à ce sujet. Je pense que la refonte structurelle du mariage conduit à une sorte de mutation anthropologique. Le mariage est essentiellement fondé sur l’altérité et aujourd’hui on cherche à remettre en cause ce qui fait l’essence de cette institution. Plus grave encore, on pratique une discrimination à l’égard de l’enfant qui n’a pas plus le droit d’avoir un père et une mère », a-t-il expliqué au site Nouvelles de France.
« Nous sommes quand même dans un État démocratique. Nous avons droit à la liberté d’expression. Cela reviendrait à se conduire comme dans une dictature ou dans un État totalitaire que d’empêcher les gens de s’exprimer sur ce sujet… ».
« Les sondages sont une chose mais je pense malgré tout que la majeure partie de la population ne veut pas du mariage homosexuel. Le rôle des gouvernants devrait être de ne pas vouloir se fier aux sondages mais davantage de rechercher ce qui fait le bonheur de l’homme ».
« Nous sommes dans un totalitarisme de la pensée. Dès que quelqu’un prend une position sur ce sujet, on le qualifie « d’ultra-conservateur » ou d’autre chose. Le problème ne devrait pas être de qualifier l’autre mais de s’opposer avec des arguments rationnels. Je regrette qu’à ce sujet, le débat public n’ait même pas pu avoir lieu comme cela avait été le cas à l’occasion des états généraux de la bioéthique », a-t-il conclu.
Au Brésil
Le quotidien Le Monde s'est fait l'écho de la contraction d'union civile entre un homme et deux femmes, qualifiée d' « affectivité multiple », devant une notaire de la ville de Tupa. « Il ne m'appartient pas de juger si cette situation est correcte ou pas », a déclaré cette dernière, « Le modèle décrit par la loi correspond à deux personnes, mais nulle part il n'est écrit que la formation d'une famille de plus de deux personnes est un crime. En les enregistrant, je ne fais que confirmer qu'ils se reconnaissent comme une famille. Je ne marie personne et ne leur confère aucun droit. Cela est du ressort du juge. Ces relations ne sont pas nouvelles, elles n'ont simplement pas été reconnues ».
Est-ce aux notaires et aux fonctionnaires de décider d'enjeux sociétaux ?
Et vous, qu'en pensez vous ?