Emmanuel Grynszpan Simferopol dans le Temps du jour.

"Les drapeaux tricolores russes agités par la foule répondent à la question. «85% de la population veut voir la Crimée en Russie», affirme Andreï Kratko. «Le parlement est notre dernière chance», poursuit-il, car le gouvernement régional a déjà reconnu l’autorité de Kiev.

[...] «Le clan de Donetsk [ville-fief de Viktor ­Ianoukovitch] s’est débiné devant les orangistes [surnom des partisans du mouvement pro-européen Maïdan], mais nous ne nous laisserons pas faire, s’énerve Andreï Kratko. Nous ne voulons pas de leur langue ukrainienne, ni de leurs lois. S’ils viennent ici, nous les combattrons!»

[...]Quelques rues plus loin, une quarantaine de personnes pro-Maïdan se sont réunies devant ­Medjlis, l’assemblée des Tatars de Crimée. [...] «Nous ne voulons pas nous faire dicter la loi par cette bande de Cosaques avinés [en référence aux militants pro-russes]. S’ils aiment tant la Russie, qu’ils y aillent! Ici, c’est chez nous. Nous n’avons nulle autre terre où aller.»

Les Tatars ne représentent plus que 12% de la population de Crimée, mais ils sont présents sur ce territoire depuis le haut Moyen Age, bien avant l’annexion par l’Empire russe en 1863. L’aversion pour la Russie remonte à 1944, lorsque Staline a ordonné la déportation de la totalité des Tatars de Crimée en Asie centrale."

Où l'on apprend encore que la distribution de passeports russes pourrait rappeler la stratégie d'annexion des républiques autonomes de Géorgie...

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