Que plusieurs dizaines d’auteurs ayant publié entre 35 et 9-10 ouvrages ne soient jamais invités alors que d’autres n’ayant souvent pas publié autant ou même beaucoup moins soient en permanence invités pose un vrai problème.
Le site français Enquête-Débat.fr s’est livré à une enquête sur les 150 intellectuels les moins invités ou pas invités du tout dans les télévisions publiques françaises. On peut comprendre qu’un auteur n’ayant publié qu’un seul, voire deux ou trois livres, ne soit pas immédiatement invité à la télévision. En revanche, que plusieurs dizaines d’auteurs ayant publié entre 35 et 9-10 ouvrages ne soient jamais invités alors que d’autres n’ayant souvent pas publié autant ou même beaucoup moins soient en permanence invités pose un vrai problème. Si en plus on constate que parmi les non-invités, ou invités très exceptionnellement, bon nombre d’entre eux ne sont pas envoûtés par la bien-pensance et autre politiquement correct, le problème devient encore plus préoccupant, surtout lorsqu’il s’agit de chaînes de télévision publiques.
Publier plusieurs dizaines d’ouvrages et même moins est souvent l’œuvre d’une vie entière avec tout ce que cela suppose comme abnégation et concentration sur des thèmes de société jugés importants et qui intéressent forcément de larges populations. Certains de ces auteurs sont tout à fait remarquables, indépendamment de leur préférence sociales ou politiques plus larges, ces dernière étant d’ailleurs souvent présentes à l’état implicite. La qualité, la force du message et les apports culturels et littéraires sont de toute façon tellement plus importants que c’est à eux que l’on s’attache en priorité en les lisant. Ne pas être de gauche ou politiquement correct deviendrait-il alors un critère d’exclusion dans ces médias? Si tel était le cas ce serait la preuve de l’inculture de ceux qui invitent et du surpoids, chez eux cette fois, du politique et de l’idéologique, avec évidemment une coloration de gauche relevant de la bien-pensance ambiante et du fameux politiquement correct. L’invitation deviendrait alors un pur réflexe idéologique. Mais aussi une catastrophe culturelle. Trop caricatural pour être vrai? Qui sait?
Plus concrètement et plus près de chez nous, il serait intéressant de faire le même genre d’enquête en Suisse et bien sûr aussi en Suisse romande. Et pas seulement pour la télévision, où le livre est déjà un parent plus que pauvre, mais pour l’ensemble des médias.
Et vous, qu'en pensez vous ?