L’islam extrémiste que la Suisse ne veut pas voir

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Défaut de volonté dans la lutte contre le terrorisme en Suisse. Quand la neutralité se confond avec l’incapacité de concevoir sa propre défense face à une idée lourdement armée.

Si l'on admet volontiers que les jihadistes les plus patentés font base arrière depuis des décennies dans notre pays (en garantie d'une paix relative pour autant qu'ils renoncent à tout attentat sur notre territoire), les autorités ne veulent en aucun cas admettre l'existence d'un cas concret, qui plus est lié aux conséquences de l'immigration galopante que nous connaissons depuis des années.

Or il est là, et bien là, et la stupeur muette du gouvernement n'y changera absolument rien. Tous les ingrédients sont en place depuis belle lurette, de la mosquée extrémiste au converti fanatique, et tout cela à Bienne même. Le bateau prend l'eau de partout, une marge sans doute non négligeable de ces communautés musulmanes immigrées, que certains partis caressent d'un air tendre, sont infiltrées par la finance wahhabite, sinon par le bon vieux terrorisme pur et dur. Un bref coup d'oeil sur la toile arabophone en relation avec notre pays suffit souvent à voir voler de toutes parts les têtes de mécréants au nom d'Allah.

Anesthésie locale

Le constat est flagrant, les affaires s'accumulent, la presse endort les consciences, Le Temps assure ses lecteurs de « l'échec de l'islam radical à Bienne», la gauche s'insurge par la voix de Pierre-Yves Moeschler, conseiller municipal socialiste en charge de l’intégration des étrangers, lequel se refuse à « surveiller idéologiquement » ses communautés immigrées, pour la bonne raison que « l’intégration repose sur la bonne foi des gens »; c'est tellement évident.

Du coup, lorsqu'un ressortissant jordanien, Majid Najjar, réfugié suisse par son père, se convertit à la mosquée Errahmen de Bienne avant de s'en aller faire, via la filière Emrah  Erdogan, un contact turc en Allemagne, le coup de fusil en Somalie au frais de la milice Al-Shabaab, le réflexe fédéral semble être de regarder ailleurs et de continuer à faire comme si de rien n'était.

Mutisme coupable

Le DFAE freine des quatre fers, tant à Berne qu'à Nairobi et préfère laisser la RTS semer le doute dans l'opinion publique en annonçant le retour prochain de l'enfant prodigue, l'absence de charges sérieuses, et diffuser les dénégations triomphantes du principal intéressé suite au non-lieu de la justice kényane dans l'accusation pour lien avec un réseau terroriste. Non-lieu faute de preuves à disposition, preuves dont seule la Suisse, censée monitorer ce genre de cas, pouvait disposer; du moins si l'on s'en tient au grandiloquent rapport 2012 sur la sécurité.

Comble d'inconséquence fonctionnaire, fragilisée par le non-lieu kényan, la Suisse doit à présent se poser sérieusement la question d'une justification d'un refus au retour de Majid Najjar et de son petit camarade blessé au front. L'on se retrouve alors dans un climat de semi-concurrence des services semblable à celui que l'on avait pu connaître dans le règlement de l'affaire des otages lybiens. Il va falloir, en catastrophe, mener à nouveau à Nairobi l'enquête et le dialogue qui auraient déjà dû être effectués en Suisse et qui l'ont probablement été.

Ces messieurs les jihadistes, qui ont internet tout comme nous, savent bien ce qu'il en est et que si Majid Najjar était de retour un jour en Suisse, voire en Somalie, ce ne pourrait être qu'au bénéfice d'un improbable « arrangement », lequel constituerait, sans nul doute, un risque certain de trahison en notre défaveur.

Un minimum de bonne foi face à la véritable crise que traverse notre pays dans ce genre de configuration et un brin de transparence, notamment avec la presse, sur les réalités de l'infiltration des réseaux terroristes en Suisse et de leur influence sur certains jeunes immigrés dans notre pays, eût été salutaire à plus d'un titre et reste, aujourd'hui plus que jamais, éminemment nécessaire.

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