Les satellites du GSsA à l’assaut de l’arme d’ordonnance

Yvan Perrin
Ancien Conseiller national

Ce n’est donc plus l’armée qui est visée mais la violence des armes. Bien sûr, on exige le retrait de l’arme d’ordonnance, mais discrètement.

Grand moment radiophonique sur RTS La Première, lundi 14 mai dernier, à la rubrique Signature où s'exprimait Chrystel Domenjoz qu'on a connue plus inspirée. L'intéressée se remet manifestement mal du résultat obtenu par l'initiative «Pour la protection face à la violence des armes», à savoir net rejet par 56,3% des votants et 20 cantons.

Evoquant l'actualité récente en matière d'armes d'ordonnance, Mme Domenjoz constate que le citoyen suisse n'est pas cet être responsable et sûr décrit lors de la campagne, mythe que la réalité désavoue selon elle de manière cinglante. En bonne logique, notre journaliste conclut que le retrait de l'arme d'ordonnance constitue bien sûr le but à atteindre à terme.

Ce vibrant plaidoyer a dû donner du baume au cœur des stratèges du GssA, qui pensaient l'an dernier tenir leur os avec cette initiative dont le nom ne pouvait que susciter l'adhésion générale, tout le monde étant forcément favorable à la protection contre la violence. Cet élément est loin d'être anodin car il incarne un changement radical de stratégie dans le cadre des campagnes que le GSsA mène depuis des années contre notre armée.

Renversement de stratégie

Jusqu'ici, l'attaque frontale avait été privilégiée sans succès, la population suisse restant attachée à l'institution. Dans le cas présent, on a fait appel à une soixantaine d'associations diverses et variées, Stop Suicide, Anneau Blanc, Fédération des médecins suisses FMH, Fédération Solidarité féministe DAO, Comité du personnel de la Police Judiciaire Fédérale notamment. Cet inventaire à la Prévert visait à offrir une base aussi large que possible en touchant divers publics tout en masquant le véritable commanditaire de la manœuvre.

Ce n'est donc plus l'armée qui est visée mais la violence des armes. Bien sûr, on exige le retrait de l'arme d'ordonnance, mais discrètement, en point 4, après avoir mis en œuvre des prescriptions contre l'usage abusif des armes, pléonasme ! Les initiants exigent également entre autres des tireurs, collectionneurs et chasseurs qu'ils justifient d'un besoin. Comment prouver qu'on a besoin de collectionner des armes ou d'aller à la chasse, mystère. Pour le reste, la possession d'armes particulièrement dangereuses, automatiques ou fusils à pompe est purement et simplement interdite pour les particuliers.

Désarmer le citoyen

C'est enfin là que se cache le véritable but de l'initiative, à savoir le retrait de l'arme d'ordonnance. Comme il faut au préalable prouver le besoin et que les armes automatiques sont interdites, la conséquence est naturellement que le militaire doit aussi être désarmé mais c'est encore une fois la suite logique des dispositions précédentes et non un but en soi. Jamais, au grand jamais l'armée n'a été visée.

Fort heureusement, la population suisse ne s'est pas laissé abuser par ce procédé fort discutable. L'engagement de supplétifs instrumentalisés par le GSsA a lamentablement échoué devant la détermination de nos concitoyennes et concitoyens à maintenir notre capacité de défense dans le respect de l'article 58 de notre Constitution.

Le GSsA ne désarme pas

Même si ce résultat d'une netteté réjouissante ne peut que nous satisfaire, il convient de rester vigilants. Le GSsA ne désarme pas et poursuit son travail de sape. Prochaine étape, la votation sur l'initiative visant à la suppression de l'obligation de servir. Il sera alors essentiel que les partisans d'une défense crédible fassent preuve de la même détermination que leurs adversaires.

4 commentaires

  1. Posté par Cain Marchenoir le

    @Roland Favre: le problème que vous pointez du doigt est intéressant. Néanmoins, il me semble qu’il touche plus à un autre aspect politique, celui de l’acquisition de la nationalité suisse. Si on arrêtait de distribuer allègrement les passeports à qui les veut, alors il n’y aurait que très peu d’armes d’ordonnance qui circuleraient dans certains milieux étrangers révolutionnaires….

  2. Posté par Loba le

    Suissesse de souche, vivant et travaillant dans un pays de l’UE, je défends depuis toujours notre armée et nos institutions. Or, il y a peu, parlant avec un ami policier, très au courant de la politique et à qui justement j’exposais ce que représentait pour nous, citoyens suisses, notre Armée, il m’a demandé si j’avais pensé à ce qui pourrait se passer si, d’ici quelques années, les jeunes nés en Suisse mais dont les parents proviennent de pays dont les régimes sont plus qu’instables (voir le commentaire très juste à mon avis de M. Roland Favre) seraient en possession, en Suisse, de leur arme d’ordonnance. J’avoue que je vois maintenant le problème sous un tout autre angle. Et non seulement en ce qui concerne l’utilisation de cette arme dans ces pays-là, mais dans le nôtre également, selon ce que le futur pourrait peut-être nous réserver…

  3. Posté par Bonjour Eric le

    Bravo pour votre article,
    Retirer une arme d’un citoyen, c’est armer l’état politique avec tous les risques que cela peut amener, du coup d’état et autres manoeuvres politiques discutables. Nous, Suisses, nous ne sommes pas les serviteurs de l’Etat mais en accomplissant notre service militaire nous servons notre propre protection et celle de nos proches. Supprimer les armes des citoyens-soldats ne résoudra que de satisfaire les âmes fragiles et anti-militaristes et verra augmenter l’acquisition d’armes “civiles” par le citoyen qui désire garder sa liberté. Les politiques ne sont pas plus responsables que le peuple qu’on se le dise !

  4. Posté par Roland Favre le

    A ce jour, dans tous les débats, on n’a jamais entendu un partisan de l’arme d’ordonnance à la maison exprimer le seul argument valable en sa faveur : les tirs obligatoires annuels sont une vieille tradition helvétique. Ce qu’il faut en penser en termes d’utilité militaire, franchement je n’en sais rien. Mais ce qu’il y a de sûr et certain, c’est que les tirs obligatoires devront être abandonnés si les armes de service doivent être remises à l’arsenal. Plus de tirs obligatoires, plus de sociétés de tir. Une des principales traditions suisses. Déconstruire la Suisse et ses valeurs est le premier objectif des socialistes et de son satellite, le GssA . En contre.point, il faut souligner que l’armée suisse est de moins en moins suisse. Y participer est un acte quasi-volontaire, et parmi les Suisses romands en tout cas, il y a très peu de Suisses de souche. Cela revient à dire que chaque année nous remettons des armes de guerre à des jeunes de toute provenance, majoritairement kosovars mais aussi maghrébins, Africains, etc…
    Dans les images venues des luttes en Côte d’Ivoire ou en Libye, on a vu beaucoup de Fass 90. L’UCK avait des uniformes achetés tranquillement dans les surplus de Morges ou ailleurs. Seulement les uniformes ?
    Voulons-nous pour conserver d’honorables traditions participer à l’armement de mouvements révolutionnaires un peu partout dans le monde en raison du peu de lucidité de nos autorités, qui n’y voient que du feu ? Qu’y a t-il de plus facile que de voler un Fass 90 ?

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.