Pendant ce temps-là, chez les bipèdes…
Le conseiller d'Etat grison Mario Cavigelli a créé la stupeur en annonçant récemment, dans les colonnes de la Südostschweiz, un renforcement du dispositif de surveillance aux frontières de son canton en vue de limiter l'immigration en provenance d'Italie.
Si vous n'avez pas entendu strider le concert des sirènes de la bien-pensance, c'est, qu'en lieu et place d'immigrés clandestins, il s'agit bien ici de bons gros ours alpins, lesquels, sans doute fatigués des polpette et de la pâte à pizza, viennent s'enquérir, de ce côté-ci de la barrière, du goût que les spätzlis peuvent donner aux touristes.
Ours ado en goguette
Divers événements justifient cette mesure: Pâques dernières, une famille s'était retrouvée nez à nez avec le jeune M13, 200 kg, le même qui percuta une locomotive des chemins de fer rhétiques il y a quelques jours.
L'animal est encore jeune et curieux; s'il devait perdre toute la crainte naturelle que doit lui inspirer l'homme, «la situation pourrait rapidement changer», selon Reinhard Schnidrig, chef de la section Chasse, faune sauvage et biodiversité en forêt de l'Office fédéral de l'environnement.
Par conséquent, les gardes-chasse ont endormi au fusil, avant de lui fixer un collier émetteur, le jeune plantigrade qui fait désormais l'objet d'une surveillance continue. Et tout cela a l'air de fonctionner admirablement...
Pendant ce temps-là, chez les bipèdes
Du coup on ne voit pas pourquoi certaines de ces mesures, contrôles aux frontières, augmentation d'effectifs aussi bien armés légalement que physiquement, vigilance constante, et pourquoi pas collier émetteur… ne seraient pas transposables à une certaine "jeunesse". Jeunesse qui a, de toute évidence, perdu la crainte naturelle que doit lui inspirer la société des hommes, et qui, la bride sur le cou, terrorise les passants, vandalise les trains et transgresse lois et frontières avec la ferme volonté d'étendre son territoire et de se payer sur la bête.
Et vous, qu'en pensez vous ?