Faut-il verser 700 francs aux requérants déboutés qui refusent de quitter la Suisse et qui sont exclus de l’aide au retour versée par les cantons? C’est le souhait de l’Office fédéral des migrations (ODM). Il voit là une façon d’éviter un vol spécial, dont le coût moyen avoisine les 10'000 francs par passager. Ou faut-il appliquer le «plan Maghreb» d’Isabel Rochat, verser 4000 francs aux délinquants multirécidivistes dont Genève ne sait plus que faire? La formule divise le monde politique, même au sein du parti de la conseillère d’Etat genevoise. La somme de 4000 francs correspond au salaire annuel d’un Algérien et il paraît assez clair que le cadeau genevois va provoquer un appel d’air auprès de ceux qui rêvent de l’Eldorado helvétique. Dans les milieux de l’asile, Beat Meiner, le secrétaire général de l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés, y voit «une bonne chose pour tout le monde». En revanche, il parle d’une somme insuffisante, car «ces gens ont souvent des dettes dans leur pays et paient plusieurs milliers de francs à des passeurs pour venir en Suisse. Donc, 500 francs, ce n’est pas assez incitatif.» Il n’imagine pas un instant que l’argent circule de main à main. Donner davantage de billets de cent ou de mille aux requérants économiques aura une conséquence directe: augmenter le tarif des passeurs au même rythme... (O.G.)
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