Les naissances issues de parents étrangers ont augmenté de 45% en 20 ans ; celles issues de parents français ont baissé de 17,5%

Les derniers chiffres de la natalité en France publiés durant l'été sont venus confirmer une baisse globale constatée depuis plus d'une décennie : 314 000 naissances ont été enregistrées au premier semestre 2023, soit  24 000 de moins que l'an passé. Le nombre des décès sur le sol français se retrouve ainsi à un niveau quasiment égal à celui des naissances, générant un solde naturel proche de zéro.

Cette vision globale cache cependant des dynamiques très distinctes selon la nationalité (française ou étrangère) des individus présents sur le sol français, qui suivent des tendances non seulement différenciées mais radicalement contraires.

Ainsi en vingt ans, entre 2001 et 2021 (données les plus récentes communiquées par l'INSEE) :

• Le nombre annuel de naissances d’enfants dont les deux parents sont français a baissé de 17,5% ;
• Dans le même temps, le nombre de naissances d’enfants dont au moins un des parents est étranger a augmenté de 44,4% et le nombre de naissances d’enfants dont les deux parents sont étrangers a progressé de 45,3%.

L'évolution de la composition des naissances par nationalité française ou étrangère est la suivante :

• Environ un tiers (31,4%) des naissances recensées en France étaient issues d'au moins un parent né à l'étranger, et 16,2% de deux parents nés à l’étranger, pour l’essentiel hors de l’Union européenne ;
• Près de 9 naissances sur 10 (89,5%) d’enfants dont les deux parents étaient nés à l’étranger concernaient deux parents nés hors de l’Union européenne. L'évolution de cette part est retracée dans le graphique ci-dessous :
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Pour tout savoir sur les liens entre immigration et natalité, retrouvez notre étude exclusive sur le site de l'Observatoire :

Solde migratoire : pour 1 immigré quittant la France, plus de 4 immigrés s'y installent

Le solde migratoire constitue ordinairement un instrument démographique à manier avec précaution, tant il peut conduire à confondre en son sein des situations radicalement différentes - en particulier l'émigration des Français vers l'étranger et l'installation des immigrés sur le sol français. Il appartient ainsi aux artifices rhétoriques les plus fréquemment utilisés pour minorer l'importance des phénomènes migratoires en notre temps.

Cette approche peut cependant apporter d'utiles éclairages lorsqu'elle se trouve recentrée sur des catégories cohérentes. Par exemple lorsqu'il s'agit de calculer le solde migratoire des immigrés : c'est-à-dire la différence entre le nombre de personnes étrangères nées à l'étranger s'installant en France d'une part, et le nombre de personnes étrangères nées étrangères à l'étranger quittant la France après y avoir vécu d'autre part.

Les estimations démographiques publiées par l'INSEE permettent de réaliser ce calcul et d'en tirer des conclusions intéressantes. Ainsi, en moyenne sur la période 2006-2021 (données disponibles les plus récentes) :

• Pour 1 immigré quittant le territoire français, plus de 4 immigrés s'y installent.
• Sur l'année 2021, ce ratio atteint même 1 sortant pour 5 arrivants.
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Répartition géographique : où les immigrés vivent-ils selon leurs origines ?

La semaine dernière sur le réseau X (Twitter), notre Observatoire a partagé une série de cartes permettant de visualiser la répartition différenciée des immigrés sur le territoire français selon leurs origines, en se fondant sur la part des immigrés nés dans telle ou telle région du monde au sein de la population de chaque département (données INSEE 2018).

• L'immigration d'origine maghrébine se concentre de manière plus forte que la moyenne dans les départements les plus peuplés, ainsi que le couloir rhodanien et l'arc méditerranéen :
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• L'immigration originaire de Turquie et Moyen-Orient est quant à elle spécialement présente sur toute la façade Est du pays et dans plusieurs départements à dominante rurale (comme l'Orne ou le Loir-et-Cher) :

• Enfin, l'immigration originaire d'Afrique subsaharienne représente une réalité démographique plus importante qu'ailleurs dans le grand Bassin parisien et certains territoires du Centre comme de l'Ouest :