La gestion de la crise énergétique actuelle, la planification écologique, ou encore les récentes manifestations d’agriculteurs aux Pays-Bas posent de plus en plus la question du bien-fondé des politiques européennes. Si cela est particulièrement notable depuis la guerre en Ukraine, la plupart des pays européens subissent aujourd’hui les conséquences d’un système énergétique européen fragilisé depuis plusieurs années par des politiques expérimentales et des investissements dans des sources d’énergies peu fiables et résilientes.
L’engouement dans des erreurs politiques successives est tel que cet été des agriculteurs néérlandais ont bloqué un pays entier pour se soustraire aux exigences démesurées de l’UE (ici, un plan de réduction drastique des émissions d’azote). Notons qu’en parallèle de ces événements, le Parlement européen adoptait une réglementation coûteuse pour les citoyens les moins favorisés : l’interdiction à la vente de voitures à moteur thermique dès 2035.
Une trahison du projet européen originel
Centralisation bureaucratique, technocratie politiquement irresponsable devant les citoyens, transfert de la souveraineté des États vers des institutions non élues… Nous assistons à une véritable dérive communautaire. Dans le passé, l’éloignement progressif du projet européen originel a été de nombreuses fois relevé par des représentants politiques – à l’instar de Margaret Thatcher, ancienne Première ministre britannique, ou Vàclav Klaus, ancien président tchèque.
Avec le recul, leurs avertissements se sont malheureusement avérés. De fait, l’UE s’est considérablement éloignée de son objectif principal, à savoir lever les barrières à la liberté humaine et à la prospérité – et non d’en imposer de nouvelles à force de contraintes, restrictions et objectifs hors sol. Ainsi, c’est par référendum que le Royaume-Uni est devenu le premier pays à quitter l’Union européenne le 23 juin 2016 ; sortie rendue effective le 31 janvier 2020 après de longues et complexes négociations.
L’Union européenne ou le chaos ?
Malgré des inquiétudes légitimes, le Brexit (Britain Exit) n’a pas représenté d’obstacle à la poursuite de relations commerciales pacifiées, ni la constitution de traités de libre-échange avec l’Europe et le reste du monde. En clair, l’accord obtenu le 24 décembre 2020 permet de conserver les bénéfices du modèle européen sans les inconvénients, et le Royaume-Uni n’a pas sombré dans l’enfer raciste et protectionniste qu’on lui promettait – contrairement à ce que dépeignent les caricatures persistantes du New York Times. Dans tous les cas, la marge de manœuvre temporelle est bien trop étroite pour juger des bienfaits ou non du Brexit.
Malheureusement en France, le débat est monopolisé par les franges nationalistes et protectionnistes : entre le RN, l’UPR et la NUPES, la question du Frexit est systématiquement traitée sous un angle hostile au commerce international, à la concurrence, voire à la libre circulation des personnes pour des motifs trop souvent fallacieux.
Il existe pourtant une autre vision : celle opposée à l’arrogance technocratique, centralisatrice et planificatrice de l’UE, soucieuse du respect des libertés individuelles et du maintien de la paix sociale.
De la nécessité d’une actualisation démocratique dans l’Union européenne
Le débat sur le maintien ou non de la France dans l’Union européenne est d’autant plus légitime que, depuis son adhésion en 1992, les compétences d’appartenance à l’UE se sont considérablement élargies : transfert de compétences migratoires, renforcement du contrôle économique et social, hausse de la contribution française au budget de l’UE… Dans ce contexte, une actualisation démocratique de l’adhésion à l’UE va de soi. Ainsi, un sondage IFOP d’avril 2022 révèle que 63 % des Français seraient favorables à l’organisation d’un référendum sur la question.
Mais encore faudrait-il que l’issue démocratique soit prise en compte. Rappelons que le dernier référendum sur l’adoption d’une Constitution européenne a été rejeté par les Français et les Néerlandais, pour être tout de même intégrée dans le traité Lisbonne en 2008. Si un tel déni de démocratie ne renforce pas la confiance de la population à l’égard des institutions européennes, il est certain que leur image se détériore à petit feu.
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