Petros Mavromichalis s'est exprimé il y a peu lors d'une conférence organisée par la section vaudoise du Mouvement européen suisse. L'ambassadeur de l'Union européenne a tenu le discours que ses hôtes attendaient. Il ne faut nullement voir un rapprochement entre son employeur et la Suisse dans le fait que notre certificat Covid est désormais reconnu par Bruxelles. C'est juste commercial, l'Union européenne ne tient pas à se priver des touristes suisses. Mais rien de plus, surtout pas au niveau d'un accord sur l'électricité. Son Excellence sait frapper là où ça fait mal. Après avoir pris la décision historique de se passer du nucléaire, la Suisse est sous la menace d'une pénurie d'énergie. Le renouvelable ne suit pas le rythme, nous risquons de ne plus être à même de répondre à la demande. Il faut dès lors penser à prolonger la vie de nos centrales nucléaires, imprudemment vouées au démantèlement. Petros Mavromichalis évoque également l'argent que notre pays devrait depuis des années à l'Union européenne, le fameux milliard de cohésion, préalable à toute future négociation. Tu paies d'abord, on discute ensuite. Il accuse la Suisse d'avoir utilisé les points de divergence comme prétexte pour refuser un accord-cadre dont elle ne voulait pas. C'est un peu le principe de la négociation, lorsque des désaccords subsistent, on ne signe pas mais pour Son Excellence, on ne dit pas non à Bruxelles. Et c'est vrai que soumettre notre démocratie directe à une cour de justice européenne relève de la bagatelle chicanière. Vu de la capitale belge, c'est sans doute vrai, l'Union européenne pratiquant une démocratie assez éloignée de la nôtre. Pour conclure, Petros Mavromichalis reproche à la Suisse de se croire suffisamment riche pour surmonter d’éventuels inconvénients liés à un refroidissement de nos relations avec l'Union européenne.

Non, Votre Excellence, la Suisse a juste suffisamment confiance dans ses propres capacités pour ne pas se soumettre à une instance judiciaire qui prétend corriger ses choix. Vos propos sont néanmoins intéressants à un titre mais à un titre seulement. Ils démontrent clairement que vous n'avez encore rien compris au pays dans lequel vous exercez depuis dix mois maintenant.

Yvan Perrin

Secrétaire général

UDC-Genève