EWS juge l’initiative UDC pour les familles discriminatoire

La Conseillère fédéral instrumentalise à rebours une discrimination anti-familles qui ne veut pas dire son nom.

 

"L'initiative de l'UDC "pour les familles" discrimine les ménages à deux revenus au profit des couples où seule une personne travaille. La ministre des finances Eveline Widmer-Schlumpf a lancé mardi la campagne du Conseil fédéral contre une déduction d'impôts pour les parents gardant leurs enfants à la maison", nous apprend l'ATS.

 

Récapitulons:

Au niveau fédéral, les parents confiant leurs enfants à des tiers peuvent déduire 10'100 francs de frais de garde.

Les parents préférant s'occuper de leurs enfants eux-même peuvent, quant à eux, déduire... 0.-

Par quel effet d'une curieuse logique l'initiative cherchant à remédier à ce déséquilibre est-elle devenue discriminatoire ? Sans doute par la même qui a jugé l'attitude d'une économie de 8 millions de têtes, les nôtres, fondamentalement inéquitable pour une économie de 300 millions, au point même d'ailleurs de nous y asservir totalement et pour longtemps.

 

Inégalités

EWS, comme d'autres avant elle, veut faire croire à une inégalité homme-femme, partant du postulat sexiste que seules les femmes gardent leurs enfants à la maison. Postulat qui ne se retrouve pas dans le texte de loi proposé.

Admettons cependant un instant que les femmes soient seules à s'occuper de leurs enfants, leur refuser toute déduction pour frais de garde ne revient-il pas à refuser de donner une valeur à leur "travail"; fût-il celui d'un esclave domestique d'un autre âge, puisque que Mme Widmer Schlumpf semble confondre celui de mère et celui de ménagère et n'accorder aucune considération pour ce dernier. N'est-ce pas là une inégalité. Pourquoi le salarié devrait-il pouvoir être le seul à déduire le fruit de son travail ? Une mère ne travaille-t-elle pas ? Est-ce cela le message du Conseil fédéral ?

 

Jeu de mot

En outre, l'invention d'une discrimination entre ménages à deux ou un seul revenu est tout à fait farfelue, cette nouvelle déduction pouvant tout aussi bien concerner des parents travaillant tous deux à temps partiel. Ajouter à cela que, trop souvent, certains parents ne peuvent pas travailler tous deux, la situation de l'emploi n'étant pas toujours des plus florissantes, surtout passé un certain âge. A noter encore qu'il est plus que troublant de voir un gouvernement déterminé à amender les parents ne remplissant pas leurs devoirs d'éducation pénaliser ceux qui s'emploient à le faire.

 

Argent

In fine, l'argument crucial de la perte de recettes fiscales fait fi des économies à court ou moyen terme induites par un traitement favorable à la vie de famille: de l'allègement du trafic (amener l'enfant à la crèche, revenir le chercher etc.) au bénéfice psychologique, sanitaire et sécuritaire de tout enfant élevé par un parent proche avec un taux d'encadrement approchant le 1 pour 1 (moins de troubles psychiatriques se traduisant, à la longue, par moins de troubles à l'ordre public, par exemple).

Trois cantons accordent une déduction pour garde à la maison: le Valais (jusqu'à 3000 francs), Zoug (6000 francs), Lucerne (2000 francs) et leurs économies se portent comme un charme. Mieux entourées fiscalement, les familles de ces cantons sont enclines à procréer plus de contributeurs.

 

Géométrie invariable

L'argument de la discrimination, sur fond d'égalité est tout à fait fallacieux. Pour preuve, le mois dernier, en réponse à la motion de la PLR Isabelle Moret demandant de faire passer la déduction réservée au familles confiant leurs enfants à des tiers de 10'000 à 24'000 francs, la Conseillère fédérale Evelyne Widmer Schlumpf manifeste son opposition en raison des coûts effectifs, mais n'avance jamais que cela pourrait constituer une inégalité accrue avec les familles qui ne peuvent rien déduire et qui se retrouvent ainsi pénalisées par leur choix; dont acte.

 

Source

 

Voire encore

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4 commentaires

  1. Posté par Antonio Giovanni le

    La discrimination est bien plus à voir entre ceux qui, grâce à deux salaires, peuvent s’offrir les services d’une nounou ou d’une garderie et ceux qui n’ayant qu’un salaire ne le peuvent pas; EWS a été si fort aveuglée par sa rage contre tout ce qui est UDC qu’elle envient à user de la rhétorique et d’un thème préférés de la gauche: la discrimination; mais la Nature y a pensé avant elle, et elle s’en vante et persiste depuis des millions d’années à produire ce que l’homme se croyait seul à inventer…
    Le grand tort de l’UDC est que les nounous et personnel de garderies paient un impôt, du bel argent frais pour l’Etat, alors qu’il faudrait déduire du revenu familial, selon l’UDC, un bel argent échappant au fisc: et c’est là que le bât blesse; si EWS se penchait avec la même attention sur toutes les mesures imbéciles qui font réellement perdre à l’Etat l’argent qu’il a si bien exprimé du citoyen, je louerais cette dame pour son intérêt maternel envers le citoyen, mais c’est loin d’être son premier souci, à l’entendre. Et la discrimination entre ceux qui ont les moyens de faire faire leur ménage par d’autres et ceux qui le font plutôt eux-mêmes, ces derniers verront-ils un jour une remise d’impôts?

  2. Posté par Martin Chantal le

    Cela fait plus de 40 ans que je “milite” pour que le travail de l’épouse et mère au foyer soit reconnu financièrement. Sur quelques formulaires vous trouvez la phrase: profession de l’épouse. On avait tendance à répondre : sans ! ( même si on avait un métier mais que l’on ne pratiquait plus !! ). Le plus correct aurait été de répondre : CENT !! La nouvelle doctrine comme quoi l’éducation des enfants hors famille ( crèche, écoles ) est favorable à la socialisation du futur adulte et à son épanouissement ( !! ) nous fait penser à Vladimir Volkoff et à son succès littéraire * Le Montage *. Soyons vigilants et tous mes voeux pour les générations à venir ! Chantal Martin

  3. Posté par Martin Chantal le

    Cela fait plus de 40 ans que je “milite” pour que le travail de l’épouse et mère au foyer soit reconnu financièrement. Sur quelques formulaires vous trouvez la phrase: profession de l’épouse. On avait tendance à répondre : sans ! ( même si on avait un métier mais que l’on ne pratiquait plus !! ). Le plus correct aurait été de répondre : CENT !! La nouvelle doctrine comme quoi l’éducation des enfants hors famille ( crèche, écoles ) est favorable à la socialisation du futur adulte et à son épanouissement ( !! ) nous fait penser à Vladimir Volkoff et à son succès littéraire * Le Montage *. Soyons vigilants et tous mes voeux pour les générations à venir !

  4. Posté par grobety le

    Personnellement, de quelle droit devrait on payer le fait de choisir d éduquer soi même nos enfants..de plus, que ce soit, la mère, ou le père qui reste pour s en occuper, ne vaut il pas mieux pour l équilibre de l enfant, du moins, c est ce que tous les psy prônent, qu il soit élever par ses parents , et non par autrui, tout en lui faisant cotoyer d autres enfants…et cela devrait pénaliser financièrement la FAMILLE, MAIS OÙ VA T ON…..N IMPORTE QUOI !!!!!

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