Le malikisme est une école du droit musulman sunnite et la religion officielle du Maroc. À l’exception du judaïsme, les autres religions ne sont pas reconnues par les autorités marocaines. La petite communauté chrétienne se trouve donc dans une position difficile, comme l’explique Jawad El Hamidi, président de l’Association marocaine des droits et libertés religieuses (AMDLR) dans un entretien avec l’AED.
« Le Code pénal stipule que tous les Marocains sont musulmans, de sorte que ceux qui se convertissent au christianisme voient non seulement leur sécurité menacée, mais sont en plus confrontés à des problèmes juridiques », affirme Jawad El Hamidi. « Les chrétiens marocains pratiquent secrètement leur foi dans des églises domestiques pour éviter les sanctions de la part des autorités ou d’être harcelés par la société. » Ils ne pratiquent pas leur foi en public, car ils risqueraient d’être accusés de prosélytisme, ce qui est illégal au Maroc.
Il existe deux communautés chrétiennes au Maroc : les étrangers qui vivent et travaillent dans le pays, et les Marocains qui se sont convertis de l’islam au christianisme. Les chrétiens marocains vivent une situation difficile, car seuls les chrétiens étrangers jouissent de la liberté de culte, en n’ayant néanmoins pas le droit d’exprimer leur foi face à quiconque. Environ 30 000 résidents étrangers sont catholiques, tandis que 10 000 personnes appartiennent au culte protestant. Le nombre de chrétiens marocains est estimé aux alentours de 8 000 personnes. Certaines sources avancent même qu’il pourrait s’agir plutôt de 25 000 personnes. Le Maroc compte 34,6 millions d’habitants.
ÉGLISES TRANSFORMÉES EN SALLE DE RÉUNION
Le pays compte environ 44 églises construites à l’époque du protectorat français entre 1912 et 1956. Entre-temps, certaines de ces églises ont été transformées en salles de réunion et en bâtiments administratifs municipaux. Selon Jawad El Hamidi, le gouvernement n’accorde aucun permis pour la construction de nouvelles églises.
Selon Jawad El Hamidi, les responsables ecclésiastiques reçoivent toutes les semaines un avertissement de la part des autorités leur enjoignant de ne pas accueillir de Marocains dans leurs églises sous peine d’être tenus responsables de tentatives d’évangélisation. Le clergé étranger, par crainte d’être accusé de prosélytisme et de poursuites pénales, découragerait les chrétiens de fréquenter leurs églises. « Lorsqu’un Marocain franchit le seuil d’une église, deux choses peuvent advenir : soit cette personne est arrêtée par un policier assis devant l’église, soit le religieux en charge de l’église demande à cette personne de partir – sauf s’il s’agit d’une visite touristique », explique El Hamidi.
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Aed-france.org
Via Observatoire de la christianophobie
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