Combats de femmes

Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens

Aujourd'hui, jour de l'anniversaire de Donald Trump, les syndicalistes et les gauchistes de Suisse (pardon pour le pléonasme) choisirent de décréter la Grève des Femmes.

La Grève des Femmes fut un événement organisé avec une précision toute helvétique, avec programme imposé, couleur imposée, lieux imposés et festivités imposées. Certains slogans furent imposés, mais pas tous, lors des ateliers créatifs de pancartes: on sait rester souple, tout de même.

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La Grève des Femmes dans le monde entier.

Certains quotidiens comme Le Temps firent l'effort didactique d'expliquer la Grève des Femmes urbi et orbi, mais quel intérêt? Personne ne lit Le Temps hors des frontières, et bien peu encore en Romandie. Ce genre d'article n'a aucune vocation informative ; il vise seulement à donner une bouffée d'orgueil à ceux qui pensent être les phares du monde...

C'en est presque dommage: une vraie Grève des Femmes mondiale aurait eu une certaine allure. Il aurait fallu une réelle audace pour monter une Grève des Femmes à Ryad ou à Nouakchott. Cela aurait suscité un réel respect, et une réelle prise de risques, comme en témoigne cette galerie de portraits de femmes, brûlées à l'acide, qui ont eu l'audace de s'opposer au patriarcat là où celui-ci est une réalité:

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Si vous n'aimez pas le système patriarcal occidental, vous allez adorer celui-là.

Ces dames (toutes des Pakistanaises si de tels détails vous intéressent) ne demandaient pas un salaire égal, mais juste de ne pas être violées ni mariées de force. Quel égoïsme!

Eh oui, loin des fantasmes du syndicalisme nombriliste, il y a bien des lieux dans le monde où la lutte pour l'égalité des femmes est un combat réel, et loin d'être acquis. Ne vous inquiétez pas, grâce à l'enrichissement multiculturel, ces défis sont bientôt à notre porte.

Voilà à quoi je pense lorsque quelqu'un évoque devant moi "l'égalité des sexes". Pas vous? Dans ce cas, peut-être que vous devriez consulter autre chose que les nouvelles locales et de saison.

Mais revenons au luxueux combat du jour.

L'opération Grève des Femmes fut, bien entendu, un "succès". Comment pourrait-il en être autrement? Les médias décrètent les vainqueurs et ils étaient tous acquis à la cause dès le début. Les pigistes les plus malins auront écrit leurs articles bien avant la date fatidique. Depuis quelques jours, ils se vautrent dans la facilité: l'organisation de l'événement, l'excitation avant le jour J, les comptes-rendus "minute par minute" (comme face à une situation de crise) et, ces prochains jours, l'incontournable débriefing avec les interviews de ceux-pour-qui-ça-a-tout-changé et les organisatrices émues qui annoncent, poing brandi, qu'on fera évidemment encore mieux l'année prochaine.

De la vraie news débitée à rythme industriel, droit sortie de sa boîte de conserve.

Une bonne partie sera probablement réutilisable l'année prochaine, il n'y aura qu'à changer la date. Et si la ficelle est trop grosse on fera des rétrospectives Que sont-elles devenues? et le tour sera joué.

Attardons-nous sur le "succès" de la Grève des Femmes. Que signifie-t-il? Combien de femmes ont été augmentées aujourd'hui suite à leur décrochage professionnel et à leurs manifestations revendicatives? Probablement aucune. Niveau politique, il n'y a rien à obtenir non plus: l'égalité est inscrite dans la loi depuis des lustres. Et il me semble peu probable que des employeurs voient d'un meilleur œil les femmes descendues dans la rue ce 14 juin.

visuelfC3A9ministeensemble63-448x293.pngJe n'ai pas réussi à voir grand-chose de la Grève des Femmes. En déambulant à Genève, j'ai juste aperçu un groupe d'une dizaine de femmes qui avait "séquestré" avec des rubans violets une place - revendiquant avec des affichettes la captation de l'espace public, sans trop concevoir le rapport avec leur cause. Les pauvres femmes tentaient de faire un pique-nique (que je suppose citoyen, festif et de combat) mais sous la pluie le résultat était assez pitoyable. Assises comme elles étaient sur des bouts de tissus trempés à ouvrir leurs tupperwares solidaires tout en tenant des parapluies, elles donnaient plus l'impression de lutter contre les éléments que contre le Patriarcat.

Je me disais: quelle magie tout de même que cette mobilisation qui force des gens à pique-niquer sous la pluie alors qu'il aurait été tellement plus sympathique, si ces femmes se connaissaient, de se livrer à ce genre d'activité un jour de beau temps! Mais il n'y aurait pas eu le petit côté politique qui transcende le tout, j'imagine. C'est clair qu'en les voyant, le Patriarcat reculait, pris de terreur.

Plus tard, une femme me fit une remarque astucieuse: "j'ai quand même l'impression que ces histoires de grève pour le climat ou de grève pour les femmes sont des détournements artificiels... Comme si on montait des sujets de toute pièce pour cristalliser le mécontentement en le détournant des vrais problèmes..."

Il est vrai que la dérive des coûts des loyers ou de l'assurance-maladie obligatoire dépassent de beaucoup tout ce que les statisticiens pourront jamais essayer de prouver comme différence salariale entre les sexes, mais aborder ce sujet n'est politiquement pas porteur pour les politiciens de gauche, alors laissons tomber, voulez-vous?

À la place, scandez avec moi: Grève des Femmes! Grève des Femmes!

Verrons-nous un monde - allez, juste une Suisse - où les femmes n'accepteront plus de se laisser instrumentaliser par la gauche et les syndicats? Ça, ce serait une véritable révolution.

Stéphane Montabert - Sur le Web et sur LesObservateurs.ch, le 14 juin 2019

9 commentaires

  1. Posté par Ranguin le

    Les intégristes se trouvent partout, surtout dans ce genre de manif.
    Au moins une femme s’est aperçu de la manipulation (un arbre pour cacher la forêt). Rien n’est donc perdu !

  2. Posté par Sergio le

    La grève des femmes a coïncidé avec les fêtes de Pérolles à Fribourg. Musique, stands à malbouffe avec spécialités asiatiques et orientales. Pas une saucisse à l’horizon, sans doute pour que tout le monde puisse manger. Je me suis fait une place parmi les nombreuses femmes qui revenaient de la bataille et j’ai engagé la conversation. – Vous étiez où pour faire la grève ?
    Étant le seul mâle, j’en ai pris pour mon grade. Mais oui, elles seraient d’accord de travailler une année de plus pour améliorer leur rente AVS. Mais bien sûr, elles seraient fières d’avoir l’obligation de servir leur pays. Mais non, il n’y a aucune différence entre un policier et une fliquette. On devrait faire plus de grèves en Suisse ! C’est à ce moment que je me suis aperçu qu’aucune d’entre elles n’était Suissesse d’origine, la plus agressive était une noire teinte en blonde. Je n’aurais pas dû, je sais, mais j’ai dit ne pas aimer le foot féminin. J’ai dû quitter les lieux.

  3. Posté par Zendog le

    Et le politiquement correct bordel, qu’en faites-vous ?
    Encore heureux que vous n’ayez pas à commenter le football féminin, vous seriez mort 😉

  4. Posté par Marcassin le

    Heureusement il y des femmes qui sont lucides :
    “j’ai quand même l’impression que ces histoires de grève pour le climat ou de grève pour les femmes sont des détournements artificiels… Comme si on montait des sujets de toute pièce pour cristalliser le mécontentement en le détournant des vrais problèmes…”

  5. Posté par leone le

    Des dizaines de milliers de femmes descendant dans la rue cela prouve une chose: elles ont le temps de le faire!
    La TV Billag hier soir: 10’000 personnes sur la place des Halles à Neuchâtel. Quiconque connait un tant soit peu la ville sait qu’on ne pourra jamais entasser 10’000 bipèdes sur cette place ou alors en 2 couches.

  6. Posté par Nicolas le

    Femmes en grève sous la pluie le vendredi, merlans à la fête le samedi.

  7. Posté par Bussy le

    La palme revient quand même à la Tribune de Genève, qui réussi à nous mettre en première page, envahissant la page, une femme voilée ! C’est ça le féminisme, le retour au moyen-âge pour les femmes ?
    C’est un peu comme si, dans une manif pour la promotion des hommes, on mettait Weinstein en première page !
    Et dans le texte, il y a un paragraphe “Diversité”, bien sûr, qui mentionne “un groupe important de femmes voilées donnant de la voix et portant notamment comme inscription sur une pancarte “Mon corps m’appartient”….. leurs barbus ont dû s’en étrangler de rire !
    C’est fou ça que tellement de gens n’ait toujours pas compris la signification du voile ! Pauvres femmes, pauvres journalistes !
    Par contre, et toujours à propos de la Tribune de Genève, il y a vendredi une photo des femmes de la Tribune, 22 femmes : il y a à tout casser deux femmes issues de la diversité mais apparemment métissée (quand même faut pas pousser !), alors que cette diversité doit être de 65% à Genève, et pas de femme voilée…. c’est beau la diversité, hein, mais chez les autres !

  8. Posté par Vincent le

    Moi ce qui m’a surpris c’est la quasi absence de forces de l’ordre. Exception faite de ceux qui faisaient la circulation, pas de flics. La preuve que ces manifs n’étaient pas prises au sérieux. Les hommes regardaient, hilares, se fichant de leurs gueules. 95% des participantes étaient des étudiantes et des fonctionnaires bobo bourgeoises de gauche qui travaillent pour la plupart à mi-temps (j’habite le quartier bobo sous-gare de Lausanne, je connais extrêmement bien cette caste), accompagnées pour certaines de leurs castrés de conjoints. Et quelques féminazies pures et dures toutes contentes de pouvoir étaler leurs pathologies mentales sur la place publique.
    La réalité est que ce raout violet faisait sourire les mâles, contents aussi de pouvoir mater de la femelle chaudasse et transpirante. J’en connais même qui ont profité de la fête de hier soir pour aller « pécho » de la gauchiste excitée.
    Et les chiffres: les seuls chiffres que l’on nous donne sont fournis par l’USS (manque un R…). Ces chiffres doivent être donc divisés par 2 ou 3 pour obtenir une image réelle de la participation à cette journée « historique ».
    Comment expliquer 40’000 participant.e.s (ah, bien!) à Lausanne ou Bern et seulement 12’000 à Genève?
    J’ ai trouvé tout cela très clairsemé, bien loin de ce que l’on tente de nous bourrer dans le crâne. La réalité doit tourner autour de 80’000 participant.e.s (re bien) dans tout le pays. Ce qui est totalement minable vu le sujet, à priori, rassembleur.
    Ces manifs ne laisseront rien. C’était juste une fiesta gauchiste. Et je pense qu’elles ont juste crispé un peu plus les hommes.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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