De Chesterton :
"La vérité concernant la presse, c’est qu’elle n’est pas telle que son nom la désigne. Elle n’est pas « la presse populaire ». Elle n’est pas la presse publique. Elle n’est pas davantage un organe de l’opinion publique. Elle est une conspiration ourdie par un petit nombre de millionnaires qui se sont entendus sur ce que cette grande nation (à laquelle nous appartenons) doit savoir sur elle-même, ses amis, ses ennemis. La boucle n’est pas tout-à-fait complète pour être exact (il existe encore quelques journaux honnêtes défendant courageusement d’anciennes valeurs), mais elle l’est suffisamment pour qu’on puisse considérer ce système de propagation des nouvelles comme un monopole de fait. Si bien que le lecteur de journal reçoit toutes ses informations et ses mots d’ordre politiques de ce qui à l’heure qu’il est constitue plus ou moins consciemment une sorte de société secrète, composée d’un très petit nombre de membres disposant de beaucoup d’argent."
Oui ! Mais le pas supplémentaire, indispensable pour comprendre l’état et l’évolution du monde occidental, serait de dire clairement à quelle “communauté” appartient la quasi totalité de ces millionnaires. Mais la peur, la lâcheté…
Une chose me vient à l’esprit. L’écrit tend à être sacralisé. A se voir attribuer le caractère de vérité! J’en ai pour preuve la bible! Quel pasteur, quel évangélique ne considère pas ce qui est écrit dans sa bible comme vérité absolue? Parlez lui de la langue d’origine, l’hébreu, et il la déconsidère. Il est vrai aussi que chacun reçoit comme vrai ce qui abonde dans son sens! Un exemple? Qui n’a pas loué Gorbatchev? Et qui nous l’a fait connaître tel que nous l’avons vu, sinon la Presse? Or le témoignage livré par Vladimir Boukovsky (encore lui? Pardonnez-moi mais c’est le seul!) démontre, documents à l’appui, que cette presse-disant colombe n’en était pas une! Donc nous abondions dans la paix, et nous avons remué la queue au mot paix, comme des chiens de Pavlov! Enfin, vous, je ne sais pas! J’ai remué la queue! Comme à quinze ans j’aurais pris le marteau et la faucille!
Comment, bercé de menaces continuelles, n’aurait-je pas rêvé que tous les gars du monde se donnent la main? D’autant plus que la voix du chanteur était douce! Un militant du bien! Un brin d’amertume, et l’image du salaud de riche s’incruste dans la pensée. Celle du tout puissant qui punira aussi! Nous ne sommes que des hommes après tout!
Comment sors-t-on de l’illusion? Je ne sais pas! Mais il se peut que des mots, semés par quelque grand-papa, aient germé et porté fruit? Ou alors quelques livres, dont je ne sais comment j’ai été inspiré de les lire? Un je veux relire! “De la misère intellectuelle et morale en Suisse romande”! De Jan Marejko et Éric Werner.