La Macronie semble avoir décidé d'ouvrir les hostilités contre Jean-Luc Mélenchon, à quelques mois des élections européennes. La ministre chargée des Affaires européennes Nathalie Loiseau s'en est prise à La France insoumise (LFI), qui serait selon elle un «parti nationaliste qui ne dit pas son nom», dans une tribune parue dans Les Echos du 31 août.
Critiquant le discours d'«une grande dureté» selon elle du parti de Jean-Luc Mélenchon quant à la contribution du budget de la France à l'Union européenne (UE), la ministre s'interroge : «Mais où est donc le sens de la solidarité de M. Mélenchon, valeur fondatrice de l'Union à laquelle on pourrait pourtant penser qu'il est sensible ?»
Face à cette convergence des nationalismes européens, nous faisons le choix, avec le président de la République, d'une Europe forte et ambitieuse
Elle fustige par ailleurs sa volonté de ne plus respecter les traités européens en cas de désaccord avec l'UE, et pointe du doigt les supposés votes convergents de La France insoumise et de l'«extrême droite», par exemple sur la question des travailleurs détachés. «Face à cette convergence des nationalismes européens, nous faisons le choix, avec le président de la République, d'une Europe forte et ambitieuse», assure-t-elle.
Manuel Bompard, qui conduira la liste LFI aux européennes avec Charlotte Girard, a dénoncé sur son blog une «caricature insultante et grossière» destinée à «esquiver le débat de fond». Il souligne à son tour les «nombreux votes communs entre la majorité et le Front national (avant qu'il ne soit renommé Rassemblement national) lors de l'examen de la loi "asile et immigration"» et défend le discours de Jean-Luc Mélenchon : «La France doit, pour se faire entendre, utiliser aussi le poids de sa participation au budget de l'Union européenne.»
Pour Manuel Bompard, Nathalie Loiseau fait «le jeu des réactionnaires» et jette «dans leurs bras celles et ceux qui souffrent des politiques européennes» en réduisant «pour des raisons politiciennes, le champ politique à ceux qui aiment l'Europe d'un côté, et à ses adversaires de l'autre».
«Entre ceux qui sont prêts à tout brader pour l'Europe et ceux qui la refusent par essence, il existe pourtant une position raisonnable et sérieuse : celle qui consiste à rompre avec les traités européens pour faire l'Europe, oui, mais sans défaire la France», écrit-il encore.
Le leader de La France insoumise a lancé le 25 août dernier sa campagne pour les élections européennes de mai en attaquant frontalement Emmanuel Macron, «petit copiste» de l'UE auquel il faut «mettre une raclée démocratique».
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