En 1968, la France a eu Cohn-Bendit, les autres ont eu les Beatles
par Steven Sampson
A gauche, Daniel Cohn-Bendit à la Sorbonne le 28 mai 1968. A droite, les Beatles arrivent à New-York en février 1964.
Dans le monde anglo-saxon, Beatles et autres rockers avaient pris conscience de la supériorité du spectacle sur la révolution dès les années 1960. Que la France ressasse encore le vieux mythe 68 est une nouvelle preuve de son retard sur l’Oncle Sam.
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Les USA ont eu en même temps une très grosse vague protestataire à propos de la guerre du Vietnam, ne l’oublions pas! Il ne me semble pas d’ailleurs que le spectacle soit vraiment une supériorité sur quoi que ce soit, il sert essentiellement à endormir les foules. César l’avait déjà formalisé sous la célèbre formule: panem et circenses. Les jeux du cirque permettaient aux Romains de se “détendre” en regardant les gladiateurs s’entretuer ou se faire dévorer par les lions. Maintenant le spectacle est devenu planétaire, avec les matches de foot et leurs débordements, ainsi que les jeux vidéos dont le dernier en date et le plus célèbre “Fortnite”, consiste à tuer les autres occupants d’une île. Est-ce vraiment un progrès?
Cela dit il est tout à fait évident que mai 68 a marqué le début de la fin de notre civilisation, et pas qu’en France, dans tout l’occident!
Ce que j’en garde comme souvenir, contrairement aux débiles infantilisés, trop jeunes pour en avoir simplement connu les débordements, c’est un immense bordel de jeunes gens qui n’avaient plus peur de se retrouver propulsés en Algérie comme le furent leurs ainés sursitaires qui faisaient les cons.
Un caprice d’enfants gâtés, de fils de bourgeois voulant montrer qu’ils étaient autrement plus évolués que leurs parents. Ce qui m’accable maintenant c’est d’imaginer ces p’tits rêveurs qui questionnent leurs profs : “m’sieur, m’sieur vous avez fait 68 ?” Comme si, au regard des résultats lamentables en comparaison des autres pays de l’Europe, que Oui ils avaient fait 68, ces héros…