Les immigrés musulmans transmettent efficacement l’islam à leurs enfants dont les plus jeunes connaissent même un regain de religiosité, selon l’enquête Trajectoire et origine (Teo).
Les chercheurs Patrick Simon et Vincent Tiberj se sont intéressés à «la religiosité des immigrés et de leurs descendants», en s’appuyant sur l’enquête Teo menée par l’Ined et l’Insee entre septembre 2008 et février 2009 auprès de 21.000 personnes, dont 9.000 immigrés et 9.000 descendants d’immigrés.
Dans cet échantillon, près de 45% des immigrés et des deuxièmes générations se sont déclarés musulmans contre 26% catholiques. Sur la base de ces réponses, les chercheurs estiment à 4,1 millions le nombre de musulmans en France.
«Il y a une assez forte transmission d’une génération à l’autre chez les musulmans, beaucoup plus que chez les catholiques»,
a expliqué à l’AFP le démographe et sociologue Patrick Simon: 31% des personnes élevées dans des familles catholiques rompent avec la religion alors que ce taux de désaffection n’est que de 12% chez les musulmans.
Le niveau de religiosité augmente chez les descendants d’immigrés musulmans et juifs les plus jeunes.
«Les musulmans et les juifs pour qui la religiosité, est déjà élevée par rapport aux autres dénominations, gagne plus de 10 points»
chez les 18-25 ans par rapport aux plus de 35 ans.
Or, les plus religieux sont moins souvent vus comme des citoyens à part entière: on leur parle plus souvent de leurs origines et ils ne sont pas perçus comme Français, notent les auteurs.
«On peut faire l’hypothèse que l’élévation de la religiosité chez les jeunes générations plus marquée chez les musulmans et les juifs que chez les catholiques se construit en partie en réaction à ces expériences».
«On a l’image de jeunes qui se radicalisent seuls mais en fait, les parents sont un facteur essentiel».
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