Radio suisse romande, Haute définition, 12.03.2017.
Invité : l’écrivain et philosophe Pascal Bruckner.
Pourquoi toute critique de l’islam est-elle taxée de racisme ? Dans son dernier ouvrage, Un racisme imaginaire (éditions Grasset) , Pascal Bruckner dénonce la notion équivoque d’islamophobie : c’est une imposture.
Manuela Salvi : Vous fustigez tous ceux qui empêchent un débat libre et éclairé sur l’islam en France. La moindre critique, affirmez-vous, est taxée de racisme ou d’islamophobie. L’islam, les musulmans, étrangement, ce n’est pas un thème de la campagne présidentielle ?
Pascal Bruckner : Non. Pour l’instant, la campagne ne parle pas beaucoup de ce qui intéresse les Français, parce qu’elle est centrée sur les personnes. […]. J’avais dit que je voterais pour Valls aux primaires de la gauche, pour Fillon aux primaires de la droite. […] En tout cas, au second tour, je voetrai pour celui qui s’opposera à Marine Le Pen. [Note de Cenator : malgré cela, n’éteignons pas tout de suite notre poste de radio : le reste de l’interview est très important.]
MS : Vous êtes très sévère avec la gauche. Vos 250 pages sont une critique assez acerbe de l’angélisme et de la naïveté de la gauche.
PB : Oui. Même le parti socialiste a manifesté une étrange complaisance vis-à-vis de groupuscules néofascistes comme les Indigènes de la République, les Indivisibles, ou le très controversé et très suspect Comité contre l’islamophobie en France, qui est, aux dires du Canard Enchaîné, une officine salafiste ou du moins ne va pas dans le sens de la démocratie. Mais je suis surtout dur avec l’ultragauche, qui voit dans l’islam radical une sorte de néo-bolchévisme qui va lui permettre d’achever la révolution qu’elle a ratée invariablement depuis plus d’un siècle.
MS : On remplace la lutte de classes par une lutte de races ?
PB : Exactement, puisque critiquer [l’islam] devient un acte raciste. Voyez la législation que le Canada est en train d’essayer de faire passer [1, 2, 3], qui interdirait toute critique de l’islam, alors qu’on peut piétiner le judaïsme, le christianisme… Ce projet de loi et absolument fou et les Canadiens vont dans le mur s’ils la votent.
MS : L’ultragauche a fait des musulmans un prolétariat de substitution. Vous allez même plus loin, vous parlez de complicité idéologique
PB : Il y a toute une gauche collabo, c’est-à-dire qui préfère s’allier avec des gens éminemment suspects. Voyez l’affaire Mehdi Meklat [4, 5, 6, 7…], ce jeune blogueur du Bondy blog, qui a émis pendant 4 ou 5 ans des tweets antisémites, misogynes, homophobes, appelant au meurtre des dessinateurs de Charlie Hebdo, et qui a été accueilli à bras ouvertes par Mediapar[t], Le Monde, Libération… C’est à la fois une sorte de néo-paternaliste très condescendant, et peut-être, c’est là l’hypothèse la plus terrible, la joie de voir un jeune homme des banlieues dire tout haut ce qu’on pense tout bas. La parole raciste [antisémite] se libère, mais à travers un discours antiraciste [anti-islamophobe]. Quelques jours après le meurtre de Charlie [Hebdo], l’ultragauche et les organisation salafo-fréristes convoquent un grand meeting contre l’islamophobie, comme si c’était le sujet du jour, et des gens de la gauche respectable, comme Edgar Morin, Etienne Balibar, Edwy Plenel, expliquent qu’il ne faut pas blesser les musulmans dans leurs convictions.
MS : Mais les Français résistent. C’est même exemplaire. Après plusieurs attentats, les actes racistes sont en baisse.
PB : C’est le paradoxe. Après l’attentat de Charlie Hebdo, il y avait eu un pic d’actes antimusulmans, et c’est retombé en 2016, de près de 60%, alors même que les actes antichrétiens augmentent dans une proportion important, mais curieusement il n’ont pas droit au qualificatif de racistes. Il est normal de souiller des cimetières ou de mettre des inscription injurieuses dans les églises, mais si on le fait dans des mosquées on est immédiatement taxé de racisme.
Comme les actes antimusulmans baissent (parce que les Français se conduisent de façon relativement civilisée, même s’il y a probablement une colère très forte dans la population), on explique (c’est la stratégie du Comité contre l’islamophobie en France) que c’est l’Etat qui et raciste et qu’il faut abolir les deux lois de 2004 et de 2010, qui interdisent les signes religieux à l’école et le port de la burqa dans l’espace public.
Cette affirmation est assez cocasse, puisqu’il y a un pays qui vient d’interdire la burqa, et personne ne le sait, c’est le Maroc [8]. On ne peut pas dire que c’est un pays islamophobe : le roi est un descendant du Prophète, mais la burqa y est interdite de vente, de fabrication et de port.
MS : Comment expliquer le manque de soutien aux intellectuels [musulmans] qui prônent un islam des Lumières ? Notamment Kamel Daoud, qui a critiqué très sévèrement après l’affaire de Cologne, le viol des femmes, affirmant que l’islam avait un problème avec la sexualité : il a été ostracisé par certains intellectuels français.
PB : Effectivement, c’est l’énigme de ces féministes qui au lieu de défendre les femmes agressées ont défendu leurs agresseurs au nom de l’antiracisme. C’est absolument stupéfiant. Au nom de l’antiracisme, on finit par enfermer les gens dans des catégories et par justifier les choses plus moins recommandables. Il y a cette idée, pour certains intellectuels anglo-saxons, ou séduits par le modèle anglo-saxon, selon laquelle il faut maintenir les gens dans leur culture d’origine, parce que c’est ça qu’il est important de protéger, et la liberté de l’individu de sortir de sa minorité ou de sa communauté n’a pas beaucoup d’importance.
MS : La France a encore des comptes en suspens avec le colonialisme, la guerre d’Algérie ?
PB : Je ne crois pas. Je m’appuie sur ce que disent les intellectuels algériens eux-mêmes. Kamel Daoud a dit : laissons la colonisation aux historiens. Cela fait 60 ans. Ceux qui ont des comptes, c’est le gouvernement algérien, qui a besoin d’invoquer l’emprise française pour justifier sa corruption, ses malversations, le sous-développement du pays.
MS : Vous avez plaidé pour des excuses de la part de la France, mais aussi de l’Algérie, parce que la guerre de libération a aussi été fratricide.
PB : Nous aurions intérêt à mettre à plat toutes les horreurs commises de part et d’autre. Mais les Algériens ne voudront jamais. [… ici un passage sur Macron …]
MS : Vous qualifiez l’islamophobie d’imposture intellectuelle, d’escroquerie, que vous démontez dans votre livre. Mais pour lutter contre cette [notion d’]islamophobie, qui est un piège qui se referme sur les musulmans eux-mêmes, qu’est-ce qui est de notre ressort, en Occident ?
PB : D’abord, il nous appartient de rétablir le sens des mots, et de ne pas confondre la persécution des croyants, qui est un crime, avec la remise en cause des croyances, qui est un droit. On peut déjà aider les intellectuels dissidents de l’islam dans leur combat, on peut se montrer sans pitié vis-à-vis des fous de Dieu et de tous ceux qui se cachent derrière les organisations plus ou moins islamistes.
MS : Organisations qui vous ont d’ailleurs traîné en justice, parce que vous avez affirmé qu’il faudrait faire le procès des collabos de Charlie Hebdo…
PB : … collabos des assassins de Charlie Hebdo. Effectivement, j’ai dit qu’un certain nombre de gens étaient les complices idéologiques de assassins de Charlie Hebdo. J’ai gagné, maintenant ils vont en appel. Ce sont de bonnes nouvelles : les méchants reculent et les éclairés peuvent enfin s’exprimer. Nous, nous ne risquons pas grand-chose. Mais les intellectuels musulmans qui sont en Jordanie, au Liban, en Egypte ou au Maghreb, eux risquent leur vie. J’avais proposé il y a plus de dix ans un vaste mouvement musulman d’aide aux dissidents de l’islam, évidemment personne ne l’a fait parce que beaucoup de gens pensent que les dissidents de l’islam sont des traîtres à leur communauté.
MS : Vous en appelez à une discipline des mots : « C’est au niveau culturel que nous gagnerons la bataille. » Quel candidat à l’élection présidentielle est-il le mieux placé pour la gagner ?
PB : Fillon porte les couleurs d’une certaine laïcité. C’est ce que la France a apporté au monde, une certaine neutralité de l’espace public, et l’interdiction faite aux religions de posséder les consciences et de les influencer.
MS : Mais c’est au niveau culturel que se gagnera la bataille.
PB : Oui, dans les écoles, dans l’éducation. Evidemment, la police, les renseignements, l’armée sont très utiles. On le voit, la bataille contre Daech est en train d’être lentement gagnée. Mais même si Daech et Al-Qaïda sont peut-être un jour vaincus militairement, tout ne sera pas fini, car le vrai combat se situe au niveau d’une interprétation théologique nouvelle du Coran. C’est ce dont sont conscients les musulmans les plus éclairés. Pour cela, il faut encourager une approche plus critique et plus réflexive du texte sacré et non pas simplement une sorte de lecture littérale.
MS : Un racisme imaginaire : culpabilité et islamophobie, c’est le titre de votre livre, sorti il y a quelques semaines. Qu’espérez-vous avec ce livre-là ?
PB : J’espère crever l’abcès, ouvrir un débat et offrir au lecteur une boîte à outils pour démonter le chantage au « racisme contre l’islam ».
Résumé par Cenator pour Les Observateurs
Voir aussi la présentation de l’éditeur et les articles du Figaro, du Monde, du Muslim Post.
@ CORTO
Merci pour avoir rapporté le témoignage de cette prof. Avant que ne s’introduise le Salafisme dans les cités, le mépris de la langue et de la culture française n’étaient pas aussi présents. Les pères récemment immigrés (depuis 10 ou 15 ans) vont des les mosquées salafistes et imprègnent les enfants de ce qu’ils ont entendu dans les prêches. Les immigrés d’antant n’étaient pas aussi “anti-juifs, anti-chrétiens, homophobes” etc… Il est fort probable qu’il faille mettre cette “évolution” sur le compte d’une plus grande fréquentation des mosquées salafistes et de l’arrivée de migrants venant de pays récemment contaminés par le salafisme. L’argent du pétrole saoudien a contaminé, l’Afrique du Nord, subsaharienne, le moyen Orient et le proche Orient. Et quand ils viennent chez nous, ils n’arrivent pas “vierges” de toute pensée
Cela, nos ZELITES ne veulent pas le savoir.
Je ne sais pas si Bruckner en parle dans son livre, mais on est aussi coupable de racisme et d’islamophobie si on critique UN musulman. Par exemple Erdogan :
https://www.rts.ch/info/suisse/8460475-ankara-condamne-le-blick-qui-s-est-imisce-dans-la-politique-turque.html
mais je crois que c’est aussi le cas avec n’importe quel jeune des banlieues.
Allemagne : Un universitaire s’alarme du retour de l’antisémitisme par le biais des migrants
Extrait:
Constater l’antisémitisme musulman n’est pas un préjugé, mais le résultat d’une étude dans 22 pays islamiques, que j’ai publiée aux Etats-Unis. Sur cette base, je peux confirmer ce que relève le journal Zeit du 9 février 2017 : il y a une raison à « considérer le danger que posent des centaines de milliers de réfugiés arabes ». Pourquoi ? « parce qu’ils sont originaires de pays où l’antisémitisme est aussi naturel que boire ou manger ».
http://www.fdesouche.com/832403-allemagne-un-universitaire-salarme-du-retour-de-lantisemitisme-par-le-biais-des-migrants
Le témoignage cité ci-dessous par Corto a été publié d’abord en commentaire à un article d’Yvan Rioufol “Banlieues : stop au faux discours victimaire”
http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2017/02/banlieues-stop-au-faux-discour.html
par une enseignante de la région parisienne,
puis repris comme article ici:
http://www.dreuz.info/2017/02/15/france-une-enseignante-temoigne-sans-langue-de-bois-du-desastre-de-leducation-des-musulmans/
Bruckner enfonce des portes ouvertes. Il emprunte, en chipotant un brin, des constats pré-mâchés par d’autres. Il y a donc belle lurette que la “boîte à outils pour démonter le chantage au «racisme contre l’islam»” est disponible, dans les bonnes librairies comme dans les infréquentables.
Tuez-les tous et allah reconnaitra les siens.
Au hasard de mes lectures sur internet, je suis tombée accidentellement sur cette publication d’une enseignante qui nous fait part de sa vérité face à la rhétorique qu’il est convenable d’entretenir pour nos politiques, dans l’objectif de ne pas stigmatiser ou encore de contenir ce qu’ils conçoivent comme de l’amalgame. J’ai tenu à vous faire partager le constat que dresse ce professeur d’histoire et géographie / éducation civique. DK
Je suis enseignante (prof d’histoire-géo-éducation civique) depuis plus de 20 ans. J’ai exercé dans 5 collèges de banlieue, dont deux Zep et un établissement classé zone violence.
J’ai donc vu passer dans mes classes (de la 6ème à la 3ème) plus de 4000 jeunes de banlieues, que j’ai eu à charge d’instruire, d’encourager et d’accompagner, avec une bienveillance et une abnégation qui ne m’ont jamais fait défaut.
Vous prétendez que les populations des banlieues sont « mises au garage dès le collège et le lycée » ?
Que « le socle d’une société épanouie est l’éducation » et, de ce fait, vous insinuez que les minorités ne reçoivent aucune instruction dans notre pays ?
Quelle vaste blague ! Non : quelle aberration, quelle mauvaise foi, quelle vision erronée et mensongère de la réalité !
Mes élèves des cités reçoivent la même instruction que tous les petits français de souche. Leur instruction est gratuite (sans compter les aides et prestations diverses censées aider ces familles mais qui sont systématiquement dépensées pour tout autre chose que l’école…)
Si, au terme d’un parcours scolaire la plupart du temps désastreux, le corps enseignant se voit contraint de leur proposer une orientation professionnelle en fin de 3ème, c’est qu’on ne peut pas raisonnablement proposer à un adolescent de 15 ans d’envisager de poursuivre des études de médecine alors qu’il n’a toujours pas daigné apprendre à compter (et à parler correctement le français). Ignorez-vous l’importance de la résistance à l’apprentissage du français dans nos écoles ?
Le français est pour eux une « langue étrangère », la langue des « mécréants » comme ils aiment à me le répéter.
Voici le fruit de ma réflexion, après 20 années d’expérience au contact de votre soi-disant « génération sacrifiée » :
Je suis en première ligne pour témoigner des moyens financiers, humains et techniques mis à dispositions de ces jeunes depuis des décennies (oui, des millions dépensés dans les collèges et lycées pour ces populations).
Je vous signale, à titre d’exemple, que le collège où je travaille actuellement met à leur disposition permanente 14 TNI d’une valeur totale de 100 000 euros -un dans chaque classe-, deux salles informatiques contenant 50 PC avec connexion internet, une bibliothèque magnifique sur deux étages, des dizaines d’heures de soutien hebdomadaires et tutorats en tous genres (qui coûtent beaucoup d’argent à l’Etat car payés en heures supplémentaires), un service de restauration quasi gratuit, des voyages scolaires (musées, voyages en Espagne, en Italie, en Angleterre et en Allemagne, pris en charge par le foyer socio-éducatif) etc, etc, etc… Je continue ?
Les autres enfants de la commune (qui ne vivent pas dans la cité) sont loin d’avoir ce genre de privilèges.
Malgré tout, ces jeunes des banlieues (comme vous les appelez) n’ont que la haine de la France à la bouche. Leur seule référence est « le bled ». Leur seul désir : imposer leur culture en remplacement de notre culture nationale. Ils ne s’en cachent même plus : ils le revendiquent comme une fierté.
Je n’ose même plus prononcer le mot « laïcité » en classe, de peur de les voir me vomir dessus ou pire
Leur communautarisme rend inopérant toute tentative d’instruction et d’intégration.
Quel que soit le sujet que j’aborde, en Histoire, en géographie ou en éducation civique, je ne rencontre de leur part que mépris et hostilité vis-à-vis de notre passé, de nos valeurs, de notre vision de la démocratie. Je n’ose même plus prononcer le mot « laïcité » en classe, de peur de les voir me vomir dessus ou pire, m’insulter.
La plupart des collègues ont abdiqué depuis longtemps.
Hélas, j’ai cru un temps, comme vous, qu’il était possible de leur transmettre connaissances, sagesse et foi en l’avenir de notre communauté nationale.
J’ai renoncé. Je suis tous les jours confrontée aux discours les plus intolérants qui m’aient été donnés d’entendre : propos haineux à l’égard des français, des juifs, des femmes, des homosexuels… L’évocation du terrorisme fondamentaliste les fait sourire (dans le meilleur des cas) quand ils ne font pas ouvertement, en classe, l’apologie de l’Etat islamique et de la charia.
Notre Histoire ne les intéresse pas. Ils ne sentent aucun passé, ni aucun point commun avec les « sous-chiens » et les « faces de craie » comme ils nous appellent.
Retournez donc à l’école ne serait-ce que pour un petit stage d’une journée… vous seriez mortifié.
@JOUFFLU:
Je me mèfie toujours un peu de ces intellos, de ces “nouveaux philosophes” qui sont “passés du col Mao au Rotary”..ils se croient toujours obligés,pour protéger leurs arrières, d’assurer qu’ils ne mangent pas de ce pain-là.
Interview très intéressante, mais comme toujours inconséquente de la part des intellectuels Français, qui, totalement inhibés, n’osent pas tirer les conséquences de leurs analyses, à savoir inviter à voter pour Marine.
L’Islam n’est pas une religion, mais un projet de société régie par la Charia (flagellations, membres coupés, égorgements, lapidations, femmes voilées, etc.) dont il est salutaire d’avoir peur (définition de la phobie). Ce sont les islamophiles qui devraient être condamnés par la loi des pays démocratiques.
“… alors qu’on peut piétiner le judaïsme …” : Mieux vaut en rire !
Bruckner dit plein de choses très justes et censées mais il va voter contre Le Pen, donc pour Macron qui roule pour tous ceux qui favorisent cette islamisation de la France.
Un bout de chemin avec Le Pen permettrait de remettre certaines choses en place, même s’il n’y aurait pas que du positif, ça serait un moindre mal !
Et ne parlons pas de l’ultragauche qui roule contre ceux qu’elle devrait défendre, les ouvriers qui souffrent de ce communautarisme musulman détestable.