L’on se souvient des appels à retirer ses avoirs d’urgence des banques chypriotes. Un économiste anglais remet le couvert, mais cette fois-ci pour l’Espagne.
Jeremy Warner, commentateur économique britannique de renom, vient de publier dans The Telegraph, un article au titre pour le moins tonitruant: "Spain is officially insolvent: get your money out while you still can", soit "l'Espagne est officiellement insolvable: sortez votre argent tant que vous le pouvez encore", faisant un écho tragique à de semblables appels proférés lors de la très récente crise chypriote.
Le cancer de la banqueroute semble ronger l'Europe par le sud. Ce qui reste de puissances économiques rapatrie ses avoirs d'urgence et la tendance britannique, surtout depuis les annonces de référendum sur l'adhésion à l'Union européenne, est clairement au repli. En clair, le bateau continental coule et l'Angleterre de se souvenir, comme tous les cinquante ans, qu'elle reste avant tout une île.
Warner dit s'appuyer sur la revue du Fonds monétaire international, le Fiscal monitor du 13 avril dernier, selon laquelle la seule conclusion possible conduit à la constatation de l'insolvabilité espagnole.
L'économie de la péninsule ibérique connaîtrait une détérioration structurelle irréparable menant la dette brute des administrations publiques de 84,1% du PIB l'an dernier à 110,6% en 2018; une triste fin.
Dans l'attente que la vague ne touche prochainement la Slovénie, le Conseil européen pousse à l'union bancaire; le système semble comme tétanisé et les projectionnistes de malheur ont beau jeu de prophétiser diverses versions de la fin du monde.
Reste que si le capitalisme retombe toujours sur ses pattes et que la fin de l'euro ne sera, en somme, qu'un accident parmi d'autres, pas dit que les institutions européennes, fortement socialistisées, jouissent de la même flexibilité. Le raidissement fiscal est avant tout le symptôme d'un système aux abois. Si l'hydre ne perd jamais toutes ses têtes à la fois, les crises à répétition ont toujours laissé leur comptant de victimes sur le carreau. Rappelons enfin, qu'en cas de choc frontal, la Suisse, souvent visée, jamais épargnée, est tout sauf à l'abri.
Source, via les moutons enragés
Et vous, qu'en pensez vous ?