Un journaliste suisse crée un compte Twitter qui traque les dictateurs passant par Genève

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L'homme a eu cette idée après avoir rédigé un article pour le magazine suisse Hebdo sur une compagnie aérienne placée sur liste noire au niveau international et pourtant autorisée à atterrir à l'aéroport de Genève Cointrin.

Selon François Pilet, la compagnie aérienne utilisée par le plus ancien dictateur d'Afrique, le chef d'Etat de Guinée Equatoriale Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, effectue régulièrement des liaisons entre Genève et Malabo, malgré son inscription à la liste noire des compagnies aériennes par l'Union européenne pour non-respect des normes de sécurité. Les jets privés du dictateur atterrissent eux-aussi à Genève de façon fréquente. 

François Pilet a fait équipe avec son cousin ingénieur pour créer un «Twitter-bot», un système qui permet de tweeter automatiquement. Chaque fois qu'un avion appartenant à Obiang Nguema ou à d'autres régimes dictatoriaux se pose sur le tarmac de Cointrin, le public en est averti.

Interrogé par The local, le journaliste a émis l'idée que ce «bot» pourrait donner une autre perspective sur Genève en tant que «ville mondiale». 

«Beaucoup de régimes corrompus et/ou autocratiques ont une forte présence à Genève, parfois pour des raisons politiques et diplomatiques légitimes, mais parfois à des fins beaucoup moins légales. Souvent, c'est pour fuire les poursuites judiciaires ou faire passer des revenus provenant de la corruption», explique François Pilet. 

«Les relations de ces personnes sont protégées par le secret diplomatique. L'idée que chaque fois qu'un dirigeant d'un régime dictatorial atterrit à Genève sur son jet privé, l'information est immédiatement rendue publique, me plaît beaucoup», a-t-il déclaré à The Local.

Pilet espère que son bot «fera prendre conscience aux Internautes que ce genre de personnes visitent régulièrement Genève. Même s'il est difficile d'avoir une réponse, nous devrions nous demander à chaque fois : que viennent-ils faire ici ?»

Au cours de son règne de désormais 33 ans, le chef d'Etat de Guinée Equatoriale s'est retrouvé mêlé à de nombreuses affaires de fraude, de détournements de biens publics et de gains mal-acquis.

Teodoro Obiang Nguema Mbasogo et son fils font actuelllement l'objet d'enquètes internationales sur des accusations de corruption, de blanchiement d'argent de et de détournement de fonds.

Le 24 avril prochain, des élections présidentielles auront lieu en Guinée Equatoriales. Il y a de fortes chances pour que le dictateur soit réélu pour un nouveau mandat. 

Lire aussi : Procès Hissène Habré, la justice pénale internationale en question

 

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