Il y a une semaine, 25 chars turcs et des centaines de soldats ont franchi la frontière irakienne. Bagdad avait alors demandé expressément à Ankara de rappeler ses troupes, sous peine de faire appel au Conseil de sécurité des Nations Unies. Le gouvernement turc, toujours présent sur place, affirme que ses troupes ne visent qu’à « former » des soldats contre les terroristes. Légalement, cette intervention viole toutes les lois internationales : l’Irak n’a pas fait appel aux troupes turques, et ces dernières refusent de partir malgré les protestations souveraines du pays. La Turquie, consciente du vide juridique de son intervention, tente de se justifier en prétendant répondre à l’appel des anciens maire et gouverneur de la province de Mossoul. Que cela soit exact ou non, aucune caution du droit international ne peut justifier l’intervention de personnalités n’étant plus dans l’exercice de leurs fonctions.
Avec la fin de l’occupation étatsunienne de l’Irak, ce pays est devenu, à cause de la casse de sa souveraineté, une proie pour les voisins turcs, saoudiens et iraniens
La Turquie, qui possède de nombreux intérêts économiques dans le pays, craint une prise d’influence iranienne. Ces derniers pourraient, s’ils se renforçaient dans la région, utiliser les forces kurdes, ennemies jurées de la Turquie, afin de contenir les progressions stratégiques turques en Irak. Le gouvernement irakien, soucieux de plaire à l’Iran, ne souhaite pas le départ de Bachard Al Assad de Syrie, départ que soutient très fortement Ankara. Aussi, le coup de force turc pourrait être une manière d’avertir Bagdad des conséquences d’un trop grand rapprochement avec Téhéran. Pourtant, une telle stratégie pourrait encore davantage attiser les critiques à l’égard de la politique turque. Enfin, il se pourrait que le pétrole situé au nord de l’Irak soit l’une des raisons de la présence turque dans la région.
A elle seule, la Turquie fait peur à toute l’Europe. Il faut reconnaître qu’à part les ex-pays de l’Est les dirigeants européens sont des clones de”Daladier-Chamberlain”. Et bien sûr nous aurons bientôt et le déshonneur et la guerre.
db
…, la guerre, au Moyen-Orient, n’est pas une guerre froide; vous y verrez les morts par milliers. Patrick Lévy.
db