Anne-Laure Boch est une pasionaria de la vie de l’esprit mais aussi de la vie du corps. Elle a d’abord étudié la médecine, ce qui l’a conduite à devenir neurochirurgienne à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Ensuite elle a obtenu un doctorat en philosophie. Elle voulait comprendre ce qu’elle faisait comme médecin, et pourquoi. C’est cette méditation sur le sens de la médecine qu’elle a partagé avec les étudiants de l’institut Philanthropos à Fribourg. Devant eux, elle a posé la question de savoir si l’on pouvait encore attendre des progrès en médecine. Elle en doute et craint que la médecine ne produise désormais plus de méfaits que de bienfaits.
Elle n’a évidemment pas nié que la médecine occidentale a fait d’énormes progrès dans les trois derniers siècles. Mais rien ne nous garantit que des progrès passés engendrent des progrès pour l’avenir. Les communistes croyaient dur comme fer aux progrès de la science et ils ont bien placé Gagarine en orbite. Mais au-delà, plus rien ou presque. Ce n’est pas seulement que le progrès peut s’arrêter mais que, sur sa lancée, il peut produire du déclin, l’accélérer même. Une fusée, en retombant, peut faire des dégâts. La fusée de la médecine et des recherches qui lui sont associées est-elle en train de retomber ? On peut le craindre et c’est à repérer les raisons de cette crainte qu’Anne-Laure Boch s’est attachée.
La vocation de la médecine est de guérir. A-t-elle guéri le cancer par exemple ? Non, elle a fait de lui une maladie chronique, mais de guérison, point ! Si le but de la médecine est de faire survivre à n’importe quel prix, alors, oui, elle parvient effectivement à faire vivre plus longtemps les malades du cancer ? Mais le but de la médecine est la guérison du malade, pas son maintien en vie avec acharnement thérapeutique. Là, c’est l’échec, malgré les milliards investis dans la recherche depuis 50 ans. Faut-il se résigner à voir dans la médecine ce qui nous amène aux chaises roulantes, au semainier avec ingestion quotidienne de pilules, à un cheminement de plus en plus chevrotant avant la tombe ? Anne-Laure Boch ne s’y est jamais résignée. Pourquoi ?
Parce que, pour elle, l’être humain n’est pas un « tas de molécules » dont il faudrait comprendre le fonctionnement pour les rendre plus performantes. Elle a noté en passant que si nous ne sommes qu’un tas de molécules, l’amour se réduit à un frottement de chairs suivis de l’émission d’un liquide gluant. Pouvons-nous encore aimer si nous sommes un tas de molécules ?
La science ne connaît que des choses, et la technique « désanime » les êtres. De plus en plus dominée par la science, la médecine est devenue une « grande découpeuse » qui coupe le corps en tranches de plus en plus fines, comme le font d’ailleurs les images produites par un scanner médical. Plus encore, ce découpage conduit aujourd’hui à des greffes d’organes qui, à terme et selon certains, devraient nous permettre de vivre des centaines d’années (pour peu que les banques d’organes s’enrichissent…) Le philosophe Jean-Luc Nancy a témoigné de son expérience de greffé du cœur et du sentiment qu’il a eu d’être devenu « autre » après son opération. Or devenir autre, c’est se sentir aliéné. La médecine moderne s’est engagée sur un chemin qui, si elle le poursuit, pourrait non seulement faire de nous des assistés en chaise roulante, mais aussi des êtres qui se sentiraient étrangers à eux-mêmes. J’entends déjà caqueter les vautours de la vie à tout prix : « Au moins ils seraient vivants ! » Une vie mortelle, peu importe comment ! Étrange caquetage, puisque cette vie, nous devrons la quitter. Anne-Laure Boch n’est pas allée aussi loin mais je crois qu’elle me pardonnera de le faire. Je ne résiste pas toujours au plaisir d’extrapoler.
Nous ne sommes pas des choses dont la destination ultime serait de fonctionner le mieux possible dans le temps et dans l’espace. Si tel était le cas, alors oui, il faudrait tout faire pour nous rendre plus performants, plus propres, plus sains. Qui serait cet homme performant dont la figure transparaît en filigrane dans toutes les injonctions à ne pas fumer, à ne pas manger de viande, à ne pas boire le gras du lait, pour… éviter le cancer, les maladies cardiovasculaires, le diabète ou même la grippe lorsqu’arrive l’automne ? Cet homme, a souligné Anne-Laure Boch, serait un « homme nouveau ». Il serait si propre, si fonctionnel que, dans l’imaginaire des peuples modernes, il échapperait à la mort. Il suffit de se tourner vers les propositions du transhumanisme pour voir se dessiner le visage de cet homme nouveau ou surhomme. Pas tout à fait un visage encore, puisqu’il est question, dans ce transhumanisme, d’utérus artificiel ou de cerveau agrandi, mais le visage apparaîtra bien un jour. Il y a des chances pour que ce soit celui de Frankenstein, couturé de cicatrices en raison des greffes subies, le regard perdu en raison des pilules absorbées.
Voilà ce qui inquiète Anne-Laure Boch : l’image presque toute-puissante d’un homme nouveau qui a échappé à la condition humaine, à sa condition d’homme mortel. C’est cette image qui guide, oriente, soutient la médecine moderne qui a oublié sa vocation première, guérir, pour participer à une grande marche vers une nouvelle terre et de nouveaux cieux. Chacun connaît la formule prononcée aux enterrements : « tu es né de la poussière et tu redeviendras poussière ». Eh bien, pas du tout pour la médecine d’aujourd’hui qui promeut un homme nouveau ! Elle n’est pas consciente, ajouterai-je, de s’être faite le promoteur de cet homme, mais elle n’en est pas moins orientée par lui. Était-il conscient de ce qu’il promouvait, cet expert de l’OMS qui expliquait récemment que la viande rouge augmente les risques de cancer du côlon ? Il est probable qu’interrogé, il aurait nié vouloir promouvoir un homme que la mort ne limiterait plus. Pour autant, le rapport de L’OMS sur la viande rouge tueuse n’en suggérait pas moins qu’à long terme, la mort pourrait être éradiquée non seulement par les greffes d’organes mais aussi par une prévention systématique dont on devinait que, une fois mise en place, elle nous conduirait vers d’enchantés pâturages où broutent déjà les adeptes du « véganisme ».
Les gardiens ou gargouilles d’une médecine orientée par pilotage automatique vers un homme nouveau abondent. Mais il n’y a pas que cela. Anne-Laure Boch nous a rendus attentifs au fait que différentes infrastructures se sont mises en place autour de la promotion de l’homme nouveau : structures d’accueil pour la fin de vie, personnel soignant pour ces structures, industrie pharmaceutique qui renforce le mythe d’une nouvelle vie grâce au viagra et autres pilules roses.
Notre époque n’aime pas les dogmes religieux, mais elle avale tout cru le dogme du progrès en général, le dogme du progrès de la médecine en particulier. C’est contre lui qu’Anne-Laure Boch s’est élevée avec, comme bélier pour enfoncer les portes de cette nouvelle citadelle dogmatique, Ivan Illich. Ce prêtre philosophe a en effet montré combien le dogme du progrès conduit à penser que, quoi qu’il arrive, on va vers le mieux, plus de bien-être, plus de bonheur. Staline déclarait en 1936 que les Russes étaient de plus en plus heureux, juste après avoir fait mourir de faim des millions d’Ukrainiens et juste avant d’organiser des grandes purges avec des centaines de milliers d’assassinats. Mais les gens l’ont cru, tant la soif de bonheur et d’immortalité est grande en nous.
Est-ce que, parmi des déambulateurs, des chaises roulantes, des drogués au Prozac, nous continuerons à bêler notre credo sur les bienfaits de la médecine et de la recherche ?
Pour Anne-Laure Boch ce n’est pas sûr. Nous voyons grandir la proportion des gens qui préfèrent mourir plutôt que d’être pris en charge par une médecine qui risque de faire d’eux des morts-vivants. Rejoindre le cortège des chevrotants ne les tente guère. Un autre facteur est que la schizophrénie s’aggrave chez les soignants : d’un côté ils sont encouragés à manifester de la bienveillance envers les malades – d’un autre côté, on leur dit que ces mêmes malades sont un « tas de molécules ». Viendra un jour où soigner des patients « molécularisés » n’aura plus de sens. Ce jour-là, il sera peut-être possible de retrouver une médecine qui se contente de guérir plutôt que de s’acharner à faire survivre à n’importe quel prix.
Jan Marejko, 28 ocotobre 2015
@ Renaud. D’accord avec vous.
Les communistes croyaient dur comme fer aux progrès de la science et ils ont bien placé Gagarine en orbite.
L’histoire Gagarine est de plus en plus controversée…
Concernant la médecine, le but n’a jamais été de guérir qui que ce soit, en tout cas pas depuis l’avènement de l’industrie pharmaceutique, et à ce sujet, je ne saurais trop recommander la lecture d’un super ouvrage de Claire Séverac, “Complot Mondial contre la Santé” chez Elie & Mado Editions. Résumé :
On a retenu les sommes colossales dépensées pour sauver le système bancaire. Elles sont dérisoires à côté du pactole que se partagent les 4 grands cartels mondiaux : chimie, biotechnologie, agro-alimentaire et médico-pharmaceutique. Les consortiums de l’agro-alimentaire ont réussi à faire disparaître toute l’agriculture vivrière, tout l’artisanat des métiers de bouches, toutes les particularités gastronomiques régionales, tout ce que les consommateurs pouvaient mettre dans leurs assiettes sans passer à leur caisse, avec la complicité des cartels de la distribution. Comment l’énorme comédie des normes alimentaires a-t-elle transformé notre nourriture en poison ? A qui sert réellement le Codex Alimentarius ? Et pour qui tourne réellement l’OMC ? Depuis des décennies les grands groupes pharmaceutiques sont les financiers des plus grandes écoles et des formations de médecins, ils occupent en sous-mains les commissions sanitaires des pays et des instances internationales, ils sont partout, mais on ne les voit nulle part, comment opèrent-ils ? Comment étouffent-ils les scandales sanitaires ? De la naissance à la mort, chaque individu est une mine d’or pour eux, les pandémies des périodes fastueuses ! Et la “vraie-fausse” pandémie de grippe A en est un exemple de plus. Pour comprendre les interconnections de ces systèmes mafieux il fallait dresser leurs portraits et pratiques dans un même ouvrage. C’est désormais chose faite : après des mois d’enquête, Claire Séverac nous démontre, dans ce réquisitoire implacable, pourquoi et comment notre santé est en danger.
Je connais personnellement d’anciens représentants de firmes pharmaceutiques diverses et suis stupéfait de certaines manières de faire !
Ce n’est pas seulement la volonté de vivre dans n’importe quel état par n’importe quels moyens qui est discutable, c’est l’idée que ma vie est mienne. La sacralisation de MA vie est nécessairement la profanation de LA vie. Elle se traduit par le droit “fondamental” à l’avortement, le droit à l’euthanasie, le meurtre “compassionnel”, les divers “droits” à la procréation, etc. L’asymétrie de la relation à autrui, l’idée que c’est la vie d’autrui qui est sacrée et non la mienne est impensable par l’occidental égoïste égalitariste construit par la société de consommation.
Madame Anne-Laure Boch, pourriez vous examiner ces deux patients? Vous rendriez ainsi un précieux service à l’humanité! Il est dangereux de donner le pouvoir politique à des malades mentaux. La mouche chancelière kommandantur diktatur des kotas de migrants et le vice chancelier flamby administrateur de la province France conducteur de la gaucho doivent bénéficier de soins intensifs en psychiatrie hospitalière. S’ils sont jugés responsables de leurs actes, alors ils doivent s’en expliquer devant les juges du tribunal pénal international. Pourquoi veulent -ils submerger l’europe de migrants parmis lesquels sont infiltrés des milliers de combattants djihadistes? Pourquoi veulent-ils mettre en danger de mort des millions de citoyens européens? Pourquoi veulent-ils anéantir l’économie européenne avec leurs migrants? Pourquoi veulent-ils faire ce remplacement de population européenne par une population musulmane? Combien ont-ils été rétribués par le Qatar pour cela?
A méditer les informations ci-dessous cachées par les médias et par ordre de censure des pouvoirs politiques Européens:
Voici des extraits d’un article de Nick Gutteridge publié hier dans le Sunday Express. On ne pourra pas nous dire qu’on ne savait pas…
Les djihadistes fanatiques envoient dans les camps [de réfugiés] des équipes de tueurs aguerris qui se font passer pour des réfugiés afin d’enlever et de tuer les chrétiens vulnérables. Mais les refugiés sont terrifiés à l’idée de révéler les nombreux meurtres de crainte d’être les prochain sur la liste, ont révélés des travailleurs humanitaires. L’effroyable tactique a émergée après qu’un terroriste a perdu son bel enthousiasme et abandonné le djihad en constatant que les chrétiens apportaient leur aide à d’autres réfugiés dans le camp. Il a alors révélé qu’il avait été envoyé avec un commando islamiste pour éliminer les chrétiens, un agissement faisant partie de l’orientation idéologique pour effacer [cette] religion du paysage […] Un travailleur humanitaire d’un camp de réfugiés géré par les Nations Unies en Jordanie, et dont le nom est tenu secret par crainte de représailles, a révélé que les djihadistes ont aussi enlevé des jeunes filles réfugiés pour les vendre sur le marché aux esclaves. Il a déclaré que « les gangs musulmans viennent comme réfugiés, mais ils ont leur propre programme. Ils sont comme une mafia. Des gens sont même tués à l’intérieur du camp mais les réfugiés sont effrayés de dire qu’ils ont vu quelqu’un être tué […]. On craint que des centaines de djihadistes se soient déguisés en réfugiés afin d’atteindre le Royaume-Uni pour lancer des attaques terroristes dans nos rues […]