La fine équipe qui a ruiné à jamais la réputation des banques suisses, probablement détruit l'idée même d'un secret bancaire et quasiment inventé cette dépendance effroyable des Etats aux instituts financiers too big to fail, rentre de ses pérégrinations américaines avec, pour seule idée, de mettre sa clientèle helvétique au pas de la mondialisation.
Pour récompenser le peuple suisse de l'avoir sauvé de son incurie à grands coups de 54 milliards de dollars, l'UBS, passée en quatre ans de l'insouciance téméraire à la pleutrerie servile, a décidé d'exiger de ses clients ce qu'elle n'a jamais su obtenir d'elle-même, une pleine conformité avec le fisc.
Que l'on ne s'y trompe pas, foin de vertu dans tout cela, il s'agit de la dernière concession en date, sans doute exigée par les Etats-Unis, pour cesser d'être compétitif. Genou en terre, le système bancaire helvétique est à l'aube de rendre les armes. Les grands empires - c'en était un - ont toujours commencé de déchoir à l'heure où ils ont admis de payer des tributs, même peu élevés, même pour des terres lointaines.
Quant aux pleurnicheries publicitaires de l'UBS sur la confiance retrouvée - « Nous n'aurons pas de répit » - elles prennent ici leur sens le plus évident. Il n'y a, en fin de compte, pas la moindre raison qu'un client accorde sa confiance à une banque qui la lui refuse par principe. Et jusqu'à ce que nous autres Suisses ayons trouvé un moyen de nous libérer de la tutelle de ces banques et de retrouver notre pleine indépendance financière, nous n'aurons pas de répit.
Et vous, qu'en pensez vous ?