Gérard Salem, psychiatre et thérapeute de famille, donne son point de vue sur le retour de l'éducation à la dure.
Extrait de: Source et auteur
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Gérard Salem, psychiatre et thérapeute de famille, donne son point de vue sur le retour de l'éducation à la dure.
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Je suis opposé aux punitions corporelles.S’il faut distribuer des claques c’est aux journalistes qu’il faut les donner.
Encore un détail me vient à l’esprit. Va pour les exigences, pour autant qu’elles ne soient pas fondées sur « la loi et les prophètes », pétries de lieux communs! Du genre les enfants doivent aller se coucher à telle heure… pour n’avoir pas à dire la vérité! Je suis fatigué, j’ai envie de m’envoyer en l’air avec papa, et, en fin compte, pour n’avoir pas à dire JE veux. Dire JE sans invoquer une abstraction, fut-elle divine, surtout divine. Invoquer des abstractions ou des règles à la mode c’est ne pas offrir à l’enfant une référence à son futur JE.
Une enfant, devenue adulte, me dit: « vous nous laissiez beaucoup de liberté, c’était parfois angoissant, mais je ne regrette rien ».
Laissez venir à JE les « petits » enfants, à écrit Marie Balmary, afin qu’ils deviennent des JE, au lieu de singes savants.
Me revient un épisode de stoppage du monde, pour un chien. A la fourrière j’offrais une relation aux chiens séquestrés, qui y restait incertain temps, et je les laissaient évoluer chaque soir dans la propriété. Ce soir là il y avait un petit excité, intraitable, qui me harcelait. Ninja, la Rottweiler qui m’aimait, a alors aboyé férocement, une fois. L’autre a stoppé net. Je n’ai pu constater la durabilité car ce chien a été transféré le lendemain à la SPA. Mais rigueur et fermeté ne sont pas toujours appropriés. Ainsi j’ai pacifié, en deux heures et quelques minutes, un chien FEROCE, sans élever la voix. D’ailleurs je n’ai parlé que deux fois deux minutes. Et une dernière fois une minute. Et celui-là est devenu, de mordeur agressif réputé, « un chien adorable ». Mais dans un sens j’ai été ferme. Je n’ai pas dit « si »… tu ne sors pas de ce fourgon. J’ai dit JE ne peut te sortir tant que tu me fais peur, tant que JE ne suis pas à laisse avec toi. C’est le monde dans lequel il était enfermé que j’ai stoppé. Un monde angoissant, sans maître ami et consistant.
J’imagine bien les idéalistes, les gauchisants et leurs apparentés pâmés devant Carlos Castaneda. Un ou deux livres à son sujet témoignent que ses zélateurs sont assoiffés de pouvoirs et d’états de conscience modifiée. Je crois bien être le seul avoir reçu quelque chose qui tienne debout de Don Juans Matus,le « bénéfactor » de Carlos. Chaque fois que je loue mon ancien patron je pense à Don Juan Matus, dont je me fiche qu’il ait existé ou non! Mais encore.
Don Juan Matus disait à Carlos qu’il est nécessaire de stopper le monde pour l’enfant. Et que ce doit être un choc sérieux. Mai aussi qu’il y a un risque de cassure s’il est infligé par les parents. Aujourd’hui cela ne risque pas d’arriver! La meute des pleureuses l’empêche.
Ce n’était pas le cas de « mon temps ». Je me souviens de ce que je croyais être le stoppage de mon monde. Pour ne pas allonger je ne vous le raconte pas. Mais j’ai appris récemment, d’une tante, qu’il y avait eu un précédent. M’ayant jugé en âge de faire mes besoins sur le pot elle m’y avait posé. Et retrouvé ensuite mes excréments sur le sol. (je ne savais pas que j’étais un petit merdeux!) Elle ma alors administré une fessée de derrière les fagots, sur le derrière. A ce point de sa narration je lui dis: « je parie que tu ne m’as pas donné d’explications! » Elle dit « non, pourquoi? La suite a démontré que j’avais compris!
Robert Anson Heinlein, le génial auteur de « science-fiction », fait l’éloge de la fessée dans « Etoile double », avec brio. Et celui de la politesse dans « Podkayne fille de Mars ». C’est à lui que je dois de savoir dire bonjour, merci, s’il vous plaît et excuser moi dans une quinzaine de langues.
Vous raconterai-je que j’ai vu une chienne remettre à l’ordre sa turbulente portée, après beaucoup de patience, d’un geste traumatisant appliqué au trublion de l’équipe? Non. Mais c’était grand, splendide.