Ce qu’il va rester des libertés en France

post_thumb_default

La presse française a longtemps glosé sur la liberté de conscience des maires dans le dossier du “mariage pour tous”; depuis quelque temps le silence s’est fait, et pour cause…

Devant la foule des maires annonçant leur ferme intention de ne céder ni procéder - ceux réclamant la liberté de conscience et d'autres appelant à la désobéissance civile - le président Hollande avait fait mine de lâcher un peu de lest. Il faut dire aussi que la chose ne l'engageait en rien, et pour cause, les dernières dispositions en date de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) se chargeant de réprimer les aspirations des élus et de leurs électeurs.

Ainsi la présidence peut-elle donner les garanties qu'elle veut, la loi se chargera de rappeler chacun à la réalité. Si pour certains, la loi sur le "mariage pour tous" est un bond vers de nouvelles libertés, elle écartera de force quiconque se trouve sur son chemin et peut avoir d'autres valeurs.

En Grande Bretagne, une fonctionnaire municipale, chrétienne, a invoqué sa liberté de conscience pour ne pas prononcer d'unions civiles homosexuelles. Elle a été licenciée séance tenante. Interdite de Supreme Court, elle a porté sa cause jusque devant la CEDH, pour s'entendre dire, il y a quelques jours à peine, à 5 voix contre 2, que ses droits fondamentaux n'avaient pas été violés, et ce au prétexte que son employeur « poursuivait une politique de non-discrimination à l’égard des usagers », soit « le but légitime de protéger les droits d’autrui, notamment ceux des couples homosexuels ». L'arrêt explique sans ciller que « le droit de ne pas subir de discrimination fondée sur l’orientation sexuelle » est plus important que celui de ne pas subir de discrimination pour des raisons religieuses, lequel serait, en somme, moins « légitime ». « La Cour a conclu dans de précédentes affaires que toute différence de traitement fondée sur l’orientation sexuelle ne peut se justifier que par des raisons particulièrement solides »; ainsi la liberté individuelle, de conscience, de croyance ou de religion n'est-elle pas assez « solide » aux yeux de la Cour. Lillian Ladele (photo) avait juste demandé à ne pas devoir signer l'avenant au contrat d'union; de toute évidence, dans toute la mairie d'Islington, un quartier de Londres, il ne s'était trouvé personne pour le faire à sa place...

En conséquence, devant les réclamations des maires français qui, fort des garanties présidentielles, invoqueront leur droit à l'objection de conscience, il suffira désormais d'en référer à cet arrêt pour qu'ils soient, de fait, démis de leurs fonctions. Liberté, Egalité, Fraternité...

2 commentaires

  1. Posté par Marrié Marie-Christine le

    La Cour Européenne des Droits de l’Homme devient à son tour “politiquement correcte” et nie la liberté de conscience, c’est le début de la fin…
    Les Chrétien sont à nouveau dans le collimateur… cela ne manque pas de sel lorsqu’on pense que les droits de l’homme trouvent leur origine dans la Bible
    (il est à remarquer d’ailleurs, que les trois religions du Livre sont d’accord pour s’opposer à ce projet de loi)

  2. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Le contexte est particulièrement indiqué poue recommander aux lecteurs du site quelques livres de Marie Balmary. Tous édités par Grasset. En particulier “ABEL ou la traversée du désert”. Dans lequelMarie Balmary analyse le contenu des droits de l’homme. La Divine origine (Dieu n’a pas créé l’homme) et Le sacrifice interdit valent aussi le détour.

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.