Le candidat PLR à l'élection au Conseil d'Etat valaisan, Christian Varone, pour lequel le lecteur aura compris que nous avons une tendresse particulière (le prestige de l'uniforme sans doute), s'est prêté dimanche dernier à l'exercice pour le moins délicat du passage à l'Agence – relique substitutive de La Soupe est pleine que personne ne réclame – se prêtant de bonne grâce aux traits d'esprit laborieux des derniers chroniqueurs n'ayant pas été rattrapés par l'âge de la retraite. On y a découvert un candidat détendu, non dépourvu d'humour, mais à ce point dressé par son service de presse qu'il fut incapable de donner un sens à la moindre des paroles qui sortit de sa bouche (dixit Durand-Vallade) ; mais cela n'est pas de sa faute, nous l'avons démontré. Il laissa bien passer quelques insanités à l'adresse de son adversaire, ce qui n'a rien de très noble mais est sans doute de bonne guerre, quoique ce dernier se soit montré plutôt respectueux lorsque la foule se déchaînait.
Il laissa passer, en revanche, d'autres choses qui retiennent l'attention et empêchent de céder définitivement à son charme, pour ne (surtout) pas dire à son charisme. La première, mais peut-être est-ce de l'humour mal dosé, où il affirme que sa prison turque n'était pas si mal, pas plus dure qu'une autre, qu'il ne « faut pas exagérer non plus » (dès 08:46). On est loin du psychodrame où Christian Varone parlait, avec des trémolos dans la voix, de ces « heures particulièrement difficiles » (dès 00:26), de « quelque chose de très dur, quelque chose que je souhaite à personne de vivre. Finalement, j'ai essayé de tenir et j'ai surtout tenu par rapport à l'amour des miens, à ma foi » (dès 00:10), « en détention, vous tenez grâce à l'amour que vous sentez de vos proches, à une bonne condition physique et à la foi, aussi, dans ces moments-là » (dès 00:15); une bonne condition physique... on est à mille lieues, semble-t-il, de la sinécure de l'Agence.
Au chapitre de la responsabilité, c'est par un « mais c'est moi » (dès 17:01), mi-agacé mi-amusé, d'une désinvolture effarante, que le brillant candidat clôturera l'émouvante tirade du « Je suis père de famille et je tiens à assumer l'entière responsabilité de cet acte. Je ne tiens surtout pas à ce que mes enfants ou ma femme soient impliqués dans ce dossier » (dès 00:42). « Je suis quelqu'un d'honnête, de respectueux de l'éthique et ce que je vous dis est la vérité » (dès 00:36), oui, certainement, mais quand... ?
Et vous, qu'en pensez vous ?